
Des
chefs coutumiers saluant le chef de l’état lors de la présentation du projet
sur les légitimités et autorités traditionnelles
Suite à l’institutionnalisation du 11 novembre comme Journée
nationale des légitimités traditionnelles à travers le décret n°
2022-0128/PT-RM du 4 mars 2022, le président de la Transition, le colonel
Assimi Goïta a procédé, le 18 juillet 2022, au lancement officiel de remise du
Drapeau national, des insignes et des certificats aux chefs de village, de fraction
et de quartier du District de Bamako. Le ton étant donné, il ne restait plus
que la date du 11 novembre 2022, pour célébrer la 1ère édition de cette journée
dont le thème était : «Place et rôle des légitimités traditionnelles dans la réconciliation
nationale, la promotion de la paix, de la cohésion sociale et de la refondation
de l’État».
Elle a été organisée par le ministère de l’Artisanat, de la Culture, de l’Industrie hôtelière et du Tourisme, en partenariat avec le ministère de l’Administration territoriale et de la Décentralisation. Ces deux évènements se sont déroulés au Centre international de conférences de Bamako (CICB), en présence de plusieurs personnalités.
L’objectif de cette remise symbolique est de valoriser les fonctions des légitimités traditionnelles et de raffermir leur ancrage dans la société. Les attributions et rôles des chefs de village, de fraction et de quartier sont adossés aux dispositions législatives et réglementaires qui consacrent la prééminence de nos us et coutumes dans les conditions de désignation de ces autorités. Le statut relatif à la création et l’administration des villages, des fractions et des quartiers, est régi par la loi n° 06-023 du 28 juin 2006. Le décret n° 2022-0128/PT-RM du 4 mars 2022 instituant la Journée nationale des légitimités traditionnelles le 11 novembre, vient encore renforcer le rôle de ces représentants des différentes communautés.
RECONNAISSANCE- C’est pourquoi, conformément aux dispositions de l’arrêté n° 2018-2279/MATD-SG du 5 juillet 2018, le ministère de l’Administration territoriale et de la Décentralisation a confectionné pour les chefs de village 10.000 insignes et 10.000 certificats. De même, le département de tutelle a fait 664 insignes et 5.000 certificats pour les chefs de fraction. Il était prévu 8.223 insignes et 10.000 certificats pour les chefs de quartier. En emboitant le pas au chef de l’État, le ministère en charge de l’Administration territoriale a organisé des cérémonies similaires dans les 19 régions du Mali. Ainsi, les gouverneurs, les préfets et les sous-préfets ont été mis à contribution dans leurs circonscriptions administratives respectives pour remettre le Drapeau national, les insignes et les certificats à ces mêmes légitimités.
Dans son discours, le président de la Transition a reconnu
le rôle de relais des chefs de village, de fraction et de quartier auprès des
structures administratives de base. Le colonel Assimi Goïta a ajouté qu’ils
sont aussi le garant de la cohésion sociale, de la stabilité et du vivre ensemble.
Il a témoigné sa reconnaissance à ces chefs traditionnels pour leur soutien au
processus de transition et surtout l’assistance apportée à la population à
travers les sensibilisations pendant l’embargo. Le chef de l’État a indiqué que
cette remise symbolique des insignes, des certificats et du Drapeau national
traduit à suffisance le début de la valorisation de cette couche. Convaincu de
l’importance que ces représentants occupent au sein de nos communautés, le
colonel Assimi Goïta leur a demandé de faire plus afin de juguler les défis liés
à la sécurité et la crise politique.
«Tous ceux-ci demandent leur forte
implication», a confié le président de la Transition, promettant de les
soutenir pour accomplir leurs missions. Abondant dans le même sens, le ministre
d’État, ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, le
colonel Abdoulaye Maïga a soutenu que cette remise symbolique s’inscrit en
droite ligne des recommandations des Assises nationales de la refondation
(ANR). Celles-ci, a-t-il fait savoir, font de la valorisation des légitimités
traditionnelles et coutumières un élément du Malikura. Selon Abdoulaye Maïga,
cela dénote une vision politique dont l’un des objectifs est de trouver un équilibre
harmonieux entre la tradition et la modernité. Ces chefs traditionnels sont
chargés d’une mission d’intérêt public. Ils appuient l’État, dira-t-il, dans le
recouvrement des impôts et des taxes.
S’y ajoutent la mobilisation des
populations à l’occasion des recensements, des campagnes de vaccination, de dépistage
de maladies, de soins collectifs et de calamités. La reconnaissance de l’état
se manifeste à l’endroit de ces légitimités traditionnelles par l’octroi d’une
indemnité de fonction, de déplacement et de réduction des frais d’hospitalisation.
De l’avis du ministre d’État, en consacrant cette journée à nos institutions
traditionnelles, le président Assimi Goïta est entré dans l’histoire en réhabilitant
ces légitimités après 62 ans d’indépendance. D’après lui, ce sont des maillons
essentiels dans la société malienne et s’imposent comme des interlocuteurs
incontournables de l’État, des projets de développement et des bailleurs de
fonds.
RÔLE DE RÉGULATION SOCIALE- Pour le ministre de
l’Administration territoriale et de la Décentralisation, il s’agit de les
impliquer dans la prise de décision sur les questions de paix, de développement.
Ce faisant, le colonel Abdoulaye Maïga a instruit les gouverneurs, préfets et
sous-préfets de mettre en place dans leurs circonscriptions administratives, un
cadre d’échanges formel avec ces légitimités pour recueillir les attentes des
populations et échanger sur la cohésion sociale, la prévention et la gestion
des conflits. Quant au ministre de
l’Artisanat, de la Culture, de l’Industrie hôtelière et du Tourisme, il a
exprimé sa reconnaissance au président de la Transition pour sa vision éclairée
et le leadership avec lequel il porte ce processus depuis le 12 novembre 2021.
Selon Andogoly Guindo, le colonel Assimi Goïta n’a cessé de traduire en actes,
son ambition de faire de nos ressorts culturels des puissants leviers pour la
refondation du Mali. Ces légitimités,
a-t-il poursuivi, sont des maillons essentiels dans la société malienne et sont
incontournables dans la conduite de la réconciliation nationale et la régulation
sociale. Aussi, a affirmé Andogoly Guindo, elles constituent des relais de
l’Administration d’État ainsi que des collectivités. «Ces légitimités
traditionnelles sont sans cesse mises en action dans la recherche de solutions
aux différentes crises de l’histoire contemporaine de notre pays», a insisté le
ministre en charge de la Culture.
Par ailleurs, les représentants du Réseau des communicateurs traditionnels pour le développement (Recotrade) Mahamadou Kouyaté et Amadou Dagamaïssa ont, tour à tour, salué l’institutionnalisation de cette journée. Le délégué de la famille Niaré a, lui, remercié le chef de l’État, Assimi Goïta pour «sa clairvoyance, son sens élevé de responsabilité pour avoir mis notre société sur son socle séculaire».
Souleymane Niaré de dire que le 11 novembre
fait désormais date dans l’histoire du Mali. «C’est le début d’une nouvelle ère»,
s’est-il réjoui. Prenant la parole également, les chefs traditionnels, par la
voix de Oumar Hamadoun Dicko, ont exprimé leur profonde gratitude au colonel
Assimi Goïta pour l’instauration de cette journée. Avant de demander
l’abrogation du décret annulant les chefferies traditionnelles, adopté sous la
1ère République.
Dans ce sillage, le porte-parole a sollicité leur érection en
Haute autorité traditionnelle.
Saisissant l’occasion, les légitimités
traditionnelles ont réaffirmé leur adhésion pleine et entière à la forme républicaine
de l’État, l’intégrité du territoire et la laïcité. L’invité d’honneur de cette 1ère édition était le grand Serigne
de Dakar Papa Ibrahima Diagne. Elle a, aussi, été marquée par la présence de
l’Amenokal de Kidal Mohamed Ag Intalla.
Namory KOUYATE
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Diplômé d’études supérieures en philosophie et en sciences politiques, cet enseignant-chercheur à l’université Kurukanfuga de Bamako, expert/consultant sur les questions sécuritaires et de gouvernance au Centre d’études stratégiques et sécuritaires au Sahel (CE3S) aborde dans ces lig.