
Le prix du tissu varie, selon le motif, entre 5.000 Fcfa et 15.000 Fcfa le mètre
Aujourd’hui, tout le monde s’accorde sur un constat : il y a
un regain d’intérêt pour le tissu artisanal ou «dalifini» et tissus apparentés.
Nos aïeux se drapaient de ce tissu artisanal confectionné à l’aide de fil de
coton par les tisserands lors de cérémonies sociales. Souvent, on y revêtait
l’intérieur des chambres. Pour les aînés, c’était une question de survivance
culturelle, mais aussi de préservation de notre patrimoine culturel. De
nombreuses sources expliquent que le tissu artisanal provient des Régions de Ségou,
Koutiala, Sikasso, mais aussi de la capitale.
Le retour en grâce du tissu artisanal, impulsé par les
autorités de la Transition, notamment le Premier ministre Choguel Kokalla Maïga,
est un bon business pour les revendeurs de ces tissus. Ceux-ci se frottent les
mains puisque les clients se bousculent à leurs portillons. La promotion du
tissu artisanal participe de la volonté des autorités de promouvoir le Made in
Mali, autrement dit booster l’artisanat malien, donc nos produits locaux.
Depuis quelques années, certains compatriotes exprimaient le
désir de voir entreprises des actions de valorisation de ce tissu. Analyses
croisées d’artisans et consommateurs sur la question. Almami Sangho, chef
d’atelier de tissage à Médina Coura, confirme le retour en grâce du tissu
artisanal. Il explique que son atelier croule présentement sous les commandes
de la clientèle. Pour ce tisserand, c’est une niche. Almami Sangho se souvient
aussi que dans un passé récent, ce tissu n’avait plus la cote. Les artisans qui
en fabriquaient se retrouvaient confrontés à la mévente. Il admet volontiers
que les autorités actuelles de la Transition y sont pour beaucoup dans
l’engouement suscité par le pagne tissé.
Pour notre interlocuteur, il ne fait l’ombre d’aucun doute que ce business relance le consommer malien, avant de témoigner de sa gratitude aux autorités pour l’impulsion, mais aussi pour toutes les initiatives de soutien du secteur économique aussi bien pour le secteur industriel, les petites et moyennes industries (PMI) que le secteur informel où, on retrouve les artisans, y compris les tisserands. «Au-delà des efforts, il y a une rupture de fil de tissage. Il faut trouver une solution à ce casse-tête», préconise-t-il.
UN SAVOIR-FAIRE ANCESTRAL- En outre, Almami Sangho pense que
la fermeture de l’usine de la Compagnie malienne de textile (Comatex) a
lourdement pesé sur l’approvisionnement en fil de coton, donc sur le secteur.
Il souligne également que ces tissus sont conçus à partir d’un savoir-faire ancestral.
Ce travail minutieux justifie amplement sa cherté. Par ailleurs, le responsable
de l’atelier préconise une remise en service des usines de production de fil de
tissage de « dalifini » et invite les autorités de la Transition à
s’inscrire dans cette démarche.
Adama Batilly est revendeur de « dalifini » au
Grand marché de Bamako. Selon lui, le retour au premier plan ou presque de la
mode vestimentaire dans notre pays, en tout cas chez les membres du
gouvernement, directeurs de services et autres chefs de services, s’explique
par une révolution de la conscientisation du peuple africain en général et
celui du Mali en particulier pour revenir sur les traces de nos ancêtres. Mais
aussi promouvoir nos produits. Il précise que le commerce de ce tissu prospère
surtout à l’approche de l’Aid-el fitr ou fête de ramadan. Le commerçant suscite
le même intérêt pendant la Tabaski et beaucoup en achètent aussi lors des
mariages et baptêmes.
Selon Adama Batilly, les femmes représentent une bonne partie de la clientèle. Le prix du tissu varie selon le motif entre 5.000 Fcfa et 15.000 Fcfa le mètre. Ce qui n’est pas forcément accessible pour le Malien moyen qui subit de plein fouet le contre coup d’une crise économique.
Dans la boutique «Diarra et Frères», spécialisée dans la
vente des tissus wax et basins à Kalaban coura, le promoteur Amadou Diarra se
reconvertit souvent revendeur de « dalifini », parce que ce tissu est
bien prisé présentement. Il explique s’essayer à ce commerce à la suite d’une
forte sollicitation de la clientèle. Il fut une première expérience porteuse.
Mariam Konaté est couturière à Daoudabougou. Cette jeune
dame de teint clair et de grande taille, était visiblement débordée. Dans son
atelier, elles et les siennes (quatre
autres femmes) étaient en train de coudre des pagnes tissés de toutes sortes.
Pour elle, l’idée est de promouvoir l’entreprenariat féminin, mais surtout être
autonome économiquement. Elle-même aujourd’hui a fini par monter une petite
entreprise de vente de ce tissu. On y trouve des designs intéressants et
modernes. Ceux-ci sont confectionnés par les industriels, mais à partir du
travail de base des tisserands.
La griotte Korotoum Diabaté estime que le port de ce tissu
est important à plus d’un titre. Pour elle, nos ancêtres utilisaient ce tissu
artisanal pour conjurer le malheur. Pour eux, son utilisation servait à protéger
la femme en général et la nouvelle mariée en particulier du mauvais sort. Et de
rappeler que jusqu’aujourd’hui, le trousseau de mariage d’une jeune fille ne
peut être complet sans ce tissu artisanal « dalifini ». Selon elle,
c’est une question de survivance culturelle parce que c’est fortement ancré
dans nos us, coutumes et traditions. La griotte est férue de ce tissu. « C’est
une fierté d’en porter pour la promotion de nos produits locaux »,
dit-elle.
Issa Toungara qui développe une addiction à ce tissu partage le même avis. Il déclare avoir été inspiré par les membres du gouvernement de Transition qui le portent désormais pendant le conseil des ministres au palais de Kououla.
D’autres compatriotes ont une préférence pour le tissu artisanal. Ils trouvent simplement que ça restitue le savoir-faire de nos artisans, notamment les tisserands qui sont longtemps restés les parents pauvres du secteur artisanal dans notre pays.
Amsatou Oumou TRAORE
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