
Des militaires maliens dont des touaregs et des arabes lors de la prise du camp d’Anéfis par l’armée
Depuis quelque temps, certains groupes armés
signataires de l’Accord pour la paix et la réconciliation ont décidé de violer
le cessez-le-feu. Ils attaquent les Forces de défense et de sécurité et clament
leur volonté d’empêcher l’État de s’installer dans certains endroits du
territoire. Mais ils se heurtent à la détermination de l’Armée de s’installer
dans les emprises libérées par la Minusma.
Dominés sur le plan militaire, ces ennemis de
la paix utilisent la ficelle de l’instrumentalisation des droits de l’Homme et
agitent le chiffon rouge d’une prétendue opposition entre les différentes
communautés du pays. Avec le dessein funeste de voir les Maliens tomber dans le
piège de l’amalgame contre certains de nos compatriotes. Ainsi, ils pourront
exploiter le spectre de la division. Les réseaux sociaux sont abondamment
utilisés pour véhiculer de prétendues exactions contre certaines composantes de
la diversité nationale.
Conscientes de la «déflagration» que pourrait
entrainer l’effritement du tissu social, voire de la cohésion nationale, les
autorités n’ont de cesse de mettre en exergue les vertus de l’unité nationale
et du vivre-ensemble.
La semaine dernière, le Premier ministre,
Choguel Kokalla Maïga, invitait fort opportunément nos compatriotes à rester
vigilants, afin d’éviter de tomber dans «l’amalgame qui consisterait à considérer
toutes les peaux blanches comme des rebelles». «Tout Touareg n’est pas un
rebelle. Nombreux sont les Touaregs qui sont fidèles à la République et qui ont
fait le sacrifice de leur vie en défendant la nation», soutient le sociologue,
Dr Bréma ély Dicko, enseignant à l’Université des lettres et des sciences
humaines de Bamako.
Au sein de l’Armée, creuset de l’unité nationale, dans l’Administration comme dans d’autres secteurs importants du pays, nombreux sont ces compatriotes sur qui un regard suspicieux est souvent posé. Les actes de «fourvoiement» de certains ne doivent pas nuire à la majorité qui a fait le choix de l’unité nationale. En plus, l’impératif de paix et de stabilité commande de déconstruire les stéréotypes tendant à catégoriser les fils du pays en bons ou mauvais citoyens suivant leur ethnie ou leur communauté.
BRASSAGE- Pourquoi certains compatriotes qui
n’ont rien à prouver quant à leur fidélité à la République, font l’objet
d’amalgame ? Dr Bréma ély Dicko estime que le Mali a des progrès à faire dans
la gestion de la diversité. C’est une réalité, poursuit notre interlocuteur, en
termes d’ethnicité, les Maliens ont continué, après 63 années d’indépendance, à
se réclamer de telle ou telle communauté.
«Cela veut dire que l’État-Nation n’a
pas véritablement su se parfaire. Finalement, la question de l’ethnicité s’est,
de temps à autre, posée avec acuité», analyse l’universitaire. Parce que,
explique-t-il, normalement dans un État qui est parvenu, durant des décennies, à
assurer une certaine gouvernance, l’ethnicité ne doit pas poser un problème.
Par exemple, en France et aux États-Unis, les gens se disent d’abord Américains,
Français. Au Mali, on continue à se réclamer de tel ou tel groupe
ethnique. Cela veut dire que quelque part, selon Dr Dicko, il y a eu un déficit
d’intégration des différentes communautés dans la nation en tant que telle.
L’enseignant-chercheur préconise
l’organisation régulière de la Biennale artistique et culturelle, l’ouverture
des internats dans les écoles et la décentralisation des universités ou des
centres de formation pour permettre aux citoyens de mieux se connaître. Le
brassage permet de chasser l’ignorance qui est la mère de beaucoup de
comportements déviants.
«Briller pour le Mali, faire briller le Mali»
est l’intitulé d’une tribune témoignant de la fidélité de nombreux Maliens de «teint
clair» qui ont décidé de rester avec la République. Le cas du ministre des
Maliens établis à l’Extérieur et de l’Intégration africaine, Mossa Ag Attaher,
est cité en exemple. «Les brasiers de la logique va-t’en-guerre, attisés par on
devine aisément quelles mains extérieures invisibles, s’acharnent à consumer
les poutres déjà fragiles de la Maison Mali.
Avec un objectif machiavélique :
imposer à notre pays la loi destructrice qui transpire et expire à pleins
poumons la fragmentation ethnique et même tribale», développe la tribune,
exhortant les Maliens à éviter de succomber à la tentation, voire au réflexe de
l’amalgame facile qui consiste à «blacklister» des compatriotes. Alors qu’ils
ont accepté de marcher sur les sentiers menant à la paix et à la fraternité au
sein d’un Mali un et indivisible.
Sur les réseaux sociaux, il n’est pas rare de
voir des Maliens demander à certains compatriotes des gages de patriotisme. Ces
reflexes font le jeu de ceux qui cherchent à semer la division et à mettre à
mal les efforts entrepris par le gouvernement pour cimenter l’unité nationale.
Tel est l’avis de Mohamed Elmehdy Ag Moulou du Groupe autodéfense touareg
Imghad et alliés (Gatia). Il suggère d’intensifier la sensibilisation pour
lutter contre ce comportement malsain.
«L’Armée malienne est républicaine et est
composée de toutes les ethnies. Il faut que les Maliens, en général,
fassent beaucoup attention à l’amalgame pour ne pas tomber dans le piège de
l’ennemi». C’est par ces mots que le président du Collège transitoire de Ménaka
introduit ses propos sur le sujet. Un tantinet révulsé, Abdoul Wahab Hamed
Mahamad, à l’image d’autres acteurs, ne pense pas moins du danger lié à
l’instrumentalisation de cette question.
Il invite nos compatriotes à faire
attention à la désinformation et à la mauvaise communication, insistant sur le
fait qu’il n’y a pas de conflit ethnique dans notre pays mais une guerre contre
les terroristes et autres ennemis de la paix comprenant d’individus issus de
différentes communautés du Mali, sous commandement des étrangers.
Massa SIDIBE
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