Campagne référendaire : Moment crucial de l’exercice démocratique

C’est ce vendredi que démarre, pour deux semaines, la campagne référendaire, à l’occasion du référendum constitutionnel pour lequel 8,4 millions de Maliens sont appelés aux urnes.

Publié vendredi 02 juin 2023 à 05:34
Campagne référendaire : Moment crucial de l’exercice démocratique

Le collège électoral est convoqué le dimanche 18 juin 2023, sur toute l’entendue du territoire national et dans les missions diplomatiques et consulaires, à l’effet de se prononcer sur le projet de Constitution. Le projet de Loi fondamentale soumis au référendum est initié dans le cadre de la mise en œuvre des recommandations des Assises nationales de la refondation (ANR).


La réussite d’un projet d’une telle envergure passe, sans doute, par son caractère inclusif. Conscientes de l’enjeu et surtout de la nécessité de bâtir un consensus autour du projet de texte, les autorités de la Transition ont fait le choix de son élaboration de façon participative avec les représentants de toutes les forces vives de la nation. Percevant la justesse et les dividendes d’une telle démarche, le chef de l’État n’a eu de cesse d’exhorter nos compatriotes au rassemblement afin de mener à bien les chantiers majeurs de la Transition.


«Je lance un appel à tous les Maliens, comme on a coutume de dire dans l’armée, de resserrer les rangs, de faire l’union sacrée autour de notre pays, des réformes politiques et institutionnelles, surtout autour de la défense de la patrie», invitait récemment le colonel Assimi Goïta. La participation de quelques membres du Cadre d’échanges des partis et regroupements politiques pour une Transition réussie aux travaux de finalisation du projet de Constitution contribue à cette dynamique d’inclusivité. 

Pour autant, sans forcement être des raisons rédhibitoires à la réussite du processus, des défis et questionnements demeurent. En effet, pour divers motifs, une frange de l’opinion, dont des partis politiques et des organisations de la société civile, rechigne à adhérer à cette initiative qui consacrera la naissance de la 4è République. Depuis des mois, la Coordination des organisations «Appel du 20 février pour sauver le Mali» ne fait pas mystère de sa décision à s’opposer, par des moyens légaux, à la tenue de ce référendum.


La raison ? Le regroupement que dirige le magistrat Cheick Mohamed Chérif Koné estime en effet qu’en dehors du président de la République et des députés démocratiquement élus, nul autre ne peut prendre l’initiative de révision de la Constitution a fortiori d’une nouvelle Loi fondamentale. Dans le contexte actuel de la Transition, déduisent les animateurs de «l’Appel du 20 février», le pays ne dispose ni de président de la République ni de députés.

Au demeurant, dans ce projet de Loi fondamentale, outre des sujets comme l’officialisation d’une ou des langues nationales, force est de relever que la question de la laïcité suscite la réprobation de certains de nos compatriotes. En première ligne de ce courant de pensée, la Ligue malienne des imams et érudits pour la solidarité islamique au Mali (Limama) a appelé, il y a peu, tous les «musulmans patriotes» à voter contre le projet de Constitution dans sa forme actuelle. Le souhait des responsables de la Ligue est que les autorités remplacent la laïcité par un État multiconfessionnel.

L’absence d’évolution particulière relevée dans le projet de Loi fondamentale par rapport aux «dispositions indispensables à une concrétisation des mesures législatives et réglementaires en faveur de l’Accord pour la paix et la réconciliation» serait le principal grief de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) pour ne pas s’y reconnaitre. Prenant la juste mesure de la situation, les autorités ont, ces derniers temps, réalisé plusieurs activités concourant à améliorer l’organisation du scrutin.


Il s’agit de la mise à jour du fichier électoral ; de l’impression des listes électorales, des extraits de liste par bureau de vote et des listes d’émargement ; de l’élaboration de la décision fixant le modèle de la procuration à l’occasion du référendum du déploiement à l’intérieur du matériel et des documents du scrutin avec l’appui de l’Armée de l’Air, dans le cadre de l’opération «Tilekura»…


Du reste, il convient de mentionner la récente création au ministère de l’Administration territoriale d’un Comité technique d’appui à l’Aige dans l’organisation du référendum et des élections générales. Sans oublier la possibilité offerte aux citoyens de voter avec d’autres pièces que la carte d’électeur biométrique.

La mobilisation, l’engouement et surtout le désir de s’approprier le contenu du document observés chez nos compatriotes lors des phases de vulgarisation ainsi que l’adhésion in fine de forces politiques, sont de bons présages.  
  

Au total, malgré des écueils, l’on devrait s’attendre à une organisation réussie du référendum le 18 juin prochain. Le gouvernement a, au terme du Conseil des ministres de mercredi, rassuré l’opinion que toutes les dispositions sont prises pour la bonne tenue du scrutin à travers la sécurisation des opérations par les Forces de défense et de sécurité qui voteront, par anticipation, le dimanche 11 juin 2023.

La séquence qui s’ouvre ce vendredi comme celles plus cruciales à venir doivent être des moments de fête, de fair-play pour le confort et la consolidation de la démocratie au Mali.  

 

Massa SIDIBE

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