La rentrée scolaire se prépare activement. Le
démarrage des cours est prévu pour le lundi prochain. En fonction des impératifs
et des exigences, chaque parent d’élèves y va de ses moyens et astuces pour
faire face aux dépenses inhérentes à la rentrée scolaire. Outre des chefs de
famille, on retrouve de plus en plus de femmes qui se plient à ces exigences en
vue de permettre à leurs enfants d’aller à l’école et de bénéficier d’une bonne
éducation malgré les contraintes du moment.
Bien plus que de simples mères, ces
dames s’échinent à assurer une rentrée scolaire pour leur progéniture dont
elles ont la charge entière. Elles se révèlent ainsi être les gardiennes de la
flamme de l’éducation, les architectes de l’avenir de leurs enfants. Ces
femmes, malgré les tourments de la vie, nous rappellent que dans l’amertume de
leur quotidien, elles offrent des couleurs à l’existence afin que les étoiles
brillent pour elles et leur progéniture.
Ces femmes, dont il est question partagent un
dénominateur commun : elles sont toutes confrontées à des ressources limitées,
mais refusent de céder à l’adversité ou à l’oisiveté. Elles assument avec
honneur et dignité les dépenses de la rentrée tout en assurant les besoins
quotidiens de leurs familles. Leurs sacrifices sont une ode à la détermination
des femmes dans un monde dominé par le règne du sexe fort. Dans un Mali où les
réalités socio-économiques et politiques sont complexes, ces femmes sont les
gardiennes silencieuses de la société. Leur dévouement pour l’éducation de
leurs enfants mérite d’être salué et soutenu. Elles sont l’incarnation de la
force féminine qui persiste malgré les épreuves, un rappel vivant que les
femmes sont les piliers de la nation.
Ces faits et actes que nous relatons sont un plaidoyer pour la reconnaissance de ces femmes extraordinaires. L’histoire de nos interlocutrices mérite d’être racontée, célébrée et partagée, car elles sont les étoiles qui brillent dans l’obscurité. Leur courage devrait inspirer toute la société à reconnaître la force, la persévérance et la résilience des femmes.
LA TONTINE AU SECOURS- Notre voyage dans le
monde de ces héroïnes anonymes commence avec une femme dont le mari connaît les
affres du chômage. Les nuits blanches à compter les maigres économies et les
choix difficiles à faire entre les besoins essentiels et l’achat des
fournitures scolaires, sont la preuve éloquente de cette histoire. Face au désœuvrement
de son époux, la dame Awa n’a jamais voulu laisser la fatalité décider de l’éducation
de ses enfants. Elle a montré que l’éducation est la clé de l’avenir, même
lorsque la porte semble fermée. Awa entretient 4 enfants, dont l’aîné fera son
entrée au lycée cette année. Elle est vendeuse de fruits au marché
d’Hamdallaye.
Loin de
se résigner et de s’en remettre au sort ou à la fatalité, Awa a décidé stoïquement
de prendre en charge les dépenses de la famille puisque son époux est en chômage.
Les frais liés à la rentrée scolaire sont donc un casse-tête supplémentaire
pour cette mère courageuse. Elle a expliqué qu’avant que son mari ne perde son
emploi, ils assuraient ensemble les dépenses de la famille y compris celles liées
à la rentrée scolaire. «Depuis 2 ans, je me débrouille seule pour assurer l’éducation
de mes enfants. Dieu merci, j’ai moins de dépenses cette année, car mon premier
garçon a été admis au DEF», se réjouit-elle.
En effet, il y a de quoi se réjouir ! Les enfants d’Awa fréquentent un établissement scolaire privé. «Rien que pour leur inscription, j’ai déboursé plus de 200.000 Fcfa sans compter le paiement du premier trimestre des 3 enfants qui sont en 7è, 5è et 3è année», relate-t-elle. Les dépenses liées à la rentrée scolaire, lui ont coûté pas moins de 500.000 Fcfa. à cette somme, il faudra ajouter l’achat des fournitures scolaires. Mais notre interlocutrice a plus d’un tour dans son sac pour faire face à ces dépenses «faramineuses» qui dépassent de loin ses capacités financières intrinsèques. L’astuce ingénieuse qu’elle a trouvée est de participer à une tontine. «Comment pouvais-je faire face à toutes ces dépenses, si je n’avais pas trouvé cette issue», s’interroge-t-elle ?
LE DÉNI DE JUSTICE- On comprendra alors aisément
que l’imaginaire des femmes face à des situations intenables n’a pas souvent de
limites. Il leur permet d’alléger certaines charges comme celles de subvenir ou
de participer aux dépenses d’un ménage. Comme c’est le cas de cette histoire
poignante d’une veuve, dont le cœur pleure encore la perte de son mari bien-aimé.
La solitude qui accompagne son deuil est poignante, mais notre dame a su la
transformer en une source de détermination. C’est ainsi qu’elle se lève chaque
jour avec ce rêve commun qu’elle partageait du vivant de son mari qui est
d’offrir une éducation décente à leur progéniture, ce qui passe par les bancs
de l’école. Voilà pourquoi, elle trouve en elle la force de continuer, de
veiller à ce que les rêves de ses enfants soient une réalité.
Veuve depuis quelques mois, Oumou fera pour la
première fois face aux dépenses de la rentrée scolaire de sa progéniture. Elle
a d’ores et déjà peaufiné sa stratégie pour s’y prendre. Elle a opté pour le
changement d’établissement «faute de moyens pour assurer leurs frais, car l’école
précédente me revenait très chère», nous confie-t-elle. Pour mieux réussir
cette transition, elle a sensibilisé ces trois garçons en leur expliquant la
motivation de son choix pour leur école. «Ils devaient comprendre qu’à
l’impossible nul n’est tenu. Je ne peux pas payer leur école et subvenir aux
autres dépenses de la maison.
J’ai donc fait le choix de réduire nos dépenses à
tous les niveaux», explique Oumou. Sa campagne de communication avec ses
enfants a été concluante. Ainsi, malgré les difficultés du moment, les garçons
sont prêts pour la rentrée scolaire. «J’ai fait tout ce qu’il faut pour une année
scolaire réussie et pour qu’ils ne sentent pas trop l’absence de leur père», précise
notre interlocutrice la gorge nouée par l’émotion.
Abandonnée par son mari au profit d’une autre
femme, Assanatou a préféré demander le divorce. Elle reste toujours marquée par
cette trahison profonde et les cicatrices émotionnelles persistent. Mais sa
force intérieure est inébranlable. Elle est la preuve vivante que les femmes ne
sont pas définies par leurs relations passées.
Elle a pris les rênes de
l’avenir de ses enfants avec détermination, démontrant le fait que les échecs ne sont que des détours
vers le succès. Cette secrétaire de direction depuis son divorce prend en
charge ses 3 enfants, dont une universitaire. Avec des ressources financières
limitées, elle assume tant bien que mal les charges de sa petite famille.
Heureusement qu’elle bénéficie du soutien de sa famille. Pour les dépenses spécifiques
de la rentrée des classes, Assanatou nous révèle qu’elle opte pour les prêts
scolaires proposés par plusieurs banques de la place. «C’est grâce à cette
stratégie que mes enfants peuvent aller à l’école.
Dieu merci, mon frère assure les frais scolaires de ma fille qui fréquente l’université», explique notre interlocutrice. Qui profite de l’occasion pour interpeller la justice malienne. En effet malgré le fait qu’elle a eu la garde des enfants, son ex-mari refuse non seulement de payer la pension alimentaire, mais aussi d’assurer les frais scolaires et médicaux des enfants. Toutes ses tentatives pour fléchir la position de son ex-mari à l’égard de ses enfants sont restées vaines. Elle garde de ce fait cette amertume de fuite de responsabilité de son ex-mari vis-à-vis de ses enfants, malgré une décision de justice.
LES PILIERS INCONTOURNABLES DE LA SOCIÉTÉ- Les
femmes font face à de multiples défis qu’elles relèvent souvent seules sans
aucune assistance d’un mari. C’est le cas de cette femme qui élève seule ses 2
enfants, une fille et un garçon. Sa solitude est perceptible, mais elle ne
laisse pas paraître la tristesse. Elle jongle entre les dépenses de la rentrée
scolaire et le fardeau de la solitude. Son amour pour ses enfants est une source
inépuisable de détermination. Elle incarne la résilience des femmes, malgré
l’adversité.
Cadre supérieur dans un service financier de la place, ce ne sont
pas les moyens qui manquent à Rose, un nom d’emprunt. La pauvre se plaint
surtout de la non-assistance de leur papa dont la présence est souvent sollicitée
à l’école. «Comment faire comprendre à un enfant que son géniteur ne veut pas
contribuer à la réussite de sa scolarité ou qu’il n’aménage jamais son temps
pour se présenter à l’école quand c’est indispensable», se désole-t-elle. Cette
inquiétude grandissante est une équation que Rose peine à résoudre pour l’équilibre
émotionnel de ses enfants. Néanmoins, elle assure avec dignité son rôle et son
devoir vis-à-vis de ses enfants; à savoir leur porter assistance et leur démontrer
son amour en toutes circonstances comme savent le faire les femmes poules.
En somme, le combat singulier que mènent en
silence ces dames devrait inspirer la société à reconnaître leur force, leur
persévérance et leur résilience. Elles sont des piliers incontournables de
notre société, de notre vivre ensemble et sont les gardiennes de la flamme de
l’éducation des enfants. Bien plus que des battantes, ce sont des héroïnes
silencieuses qui n’abdiquent pas devant la première difficulté qui se dresse
sur leur chemin. Elles doivent être soutenues et leur contribution inestimable à
la construction d’un avenir meilleur pour notre nation doit être reconnue.
Elles sont la lumière qui illumine chaque rentrée scolaire.
Ces dames anonymes
méritent toute l’assistance, mais l’humilité dont elles font preuve dans leur
lutte quotidienne pour assurer une vie décente à leur progéniture ne facilite
guère la tâche de potentiels bienfaiteurs. Car personne mieux qu’une femme ne
sait évaluer les ravages psychologiques d’une humiliation ou d’une frustration
d’un enfant sans fournitures scolaires le jour de la rentrée des classes.
Les
cas évoqués ici sont loin d’être isolés. Le milieu urbain ou rural foisonne de
milliers de femmes qui font face seules aux charges de leurs familles presque
sans aucune assistance. Ce sont ces dernières qui méritent d’afficher le
sourire aux lèvres en ces périodes de disette où leurs bourses ne leur
permettent pas dans certains cas de faire face aux charges de la rentrée
scolaire.
Mais en attendant, saluons comme il se doit le courage de ces dames qui seules assument les charges de la rentrée scolaire afin que leurs enfants ne soient pas indexés ou ne soient pas victimes de railleries de leurs camarades pour défaut de fournitures scolaires. Il est difficile d’en vouloir à ces dames qui font preuve d’un égo mesuré dans ce domaine de souveraineté qui leur commande d’assumer seules les charges de la famille. Chapeau à elles.
Mariam A. TRAORÉ
Dans cette interview réalisée dans le cadre des festivités du 8 mars, la ministre de l’Entreprenariat national, de l’Emploi et de la Formation professionnelle aborde les défis et les solutions pour le développement de l’entreprenariat féminin au Mali. Elle souligne les actions du gouvern.
Les 21 et 22 novembre 2023, s’est tenue en format hybride la 20è édition de la réunion du Groupe de l’Organisation mondiale des douanes (OMD) sur la contrefaçon et le piratage (CAP). Au cours de cette rencontre, les délégués ont élu Mme Traoré Oumou Kéita des Douanes du Mali comme pré.
Malgré l’adoption d’une loi en faveur de la promotion du genre dans notre pays, la problématique de la sous représentativité des femmes dans les instances décisionnelles persiste.
Le 8 Mars, n’est plus qu’une simple journée. C’est un hymne à la force et à la résilience des femmes, une célébration de leur contribution inestimable à l’édification du Mali..
L'organisation de la journée dédiée à la femme devra donc aboutir à améliorer l'émergence politique des femmes et leur participation à la vie publique.
«Mobilités humaines et changements climatiques», tel était le thème retenu pour l’édition 2023 de la Journée internationale des migrants célébrée le 18 décembre de chaque année..