
Le pois sucré, autrement
appelé la noix tigrée, la graine de souchet ou encore l’amande de terre, est
cultivé en Afrique de l’Ouest dans les pays comme le Mali, le Burkina Faso, le
Nigeria, le Niger, la Côte d’Ivoire et le Ghana. Au Mali, la Région de Sikasso
est connue de tous pour sa grande production de pois sucré. Ce petit tubercule,
un peu dur, au goût légèrement sucré et laiteux, est produit précisément dans
les Cercles de Sikasso et de Kadiolo. Il est consommé non seulement comme
amuse-gueule mais surtout pour son apport nutritionnel.
La noix tigrée comporte
beaucoup d’apports nutritionnels. Elle offre de nombreux bénéfices importants
pour une alimentation saine et équilibrée. L’on y retrouve du potassium, du
phosphore, du fer et du calcium mais aussi des fibres insolubles en grande
quantité. C’est aussi une source de protéines végétales. La graine de souchet
est notamment utilisée comme produit aphrodisiaque et pour le traitement
antidiabétique naturel.
Elle est non seulement riche en acide gras essentiel,
riche en minéraux mais elle rajeunit l’organisme, détaillent le site «naturelle
magazine» et certains nutritionnistes. Des nutritionnistes avancent également
que ce tubercule peut être transformé en lait végétal, en farine (tourteau, gâteau
et biscuit), en pâte à tartiner, en huile pour la consommation et la cosmétique.
«En 2022, la production annuelle
du pois sucré était de 8.804 tonnes contre 7.051 tonnes en 2021. La production
est plus importante dans le Cercle de Sikasso que dans celui de Kadiolo»,
indique le chef de la division promotion, valorisation des cultures et produits
végétaux à la direction régionale de l’agriculture. Issa Bah précise
qu’auparavant, la culture était essentiellement pratiquée par les femmes sur de
petites parcelles mais de nos jours, elle est devenue une activité des hommes.
S’exprimant sur les défis de la filière, Issa Bah évoque notamment le renforcement des compétences techniques, organisationnelles et institutionnelles des producteurs, la recherche et la diffusion des formules d’engrais adaptées afin de booster la production et la productivité ainsi que l’amélioration des conditions de stockage, de conditionnement et de conservation du pois sucré dans les zones de production. À cela, s’ajoutent la facilitation de l’accès au financement des producteurs, la mise en place d’une unité de transformation semi-industrielle et la création des partenariats nationaux et internationaux de la filière pois sucré.
Selon le responsable de l’interprofession pois sucré et vice-président de la Chambre régionale d’agriculture, Sibiri Sanogo, le pois sucré du Mali est beaucoup plus prisé sur le plan international que celui des autres pays comme le Burkina Faso et le Niger. «Il est classé parmi les produits phares en Europe. Nos tubercules sont exportés en Espagne, au Burkina Faso, au Ghana et en Côte d’Ivoire», argumente-t-il.
MALADIES RESPIRATOIRES- Par
ailleurs, le producteur du pois sucré dira que malgré les conditions favorables
enregistrées au cours de la précédente campagne, il n’y a pas eu de bons
rendements à cause de la cherté de l’engrais. De 15.000 Fcfa, le prix de
l’engrais est passé à 45.000 Fcfa le sac de 50 kg. Pour son champ de 3 ha,
Sibiri Sanogo était obligé d’acheter 33 sacs de complexe céréale. Souvent,
dira-t-il, «je suis obligé de faire recours à une grande quantité de fumure
organique».
Sur le registre des difficultés auxquelles les producteurs de graine de souchet sont confrontés, le vice-président de la Chambre régionale d’agriculture insiste sur la mauvaise organisation de la filière (producteurs, intermédiaires, commerçants grossistes, revendeurs). À cette difficulté s’ajoutent celles liées au système de récolte du tubercule (nombres de producteurs sont atteints de maladies respiratoires à cause de l’aspiration de la poussière), à la commercialisation et la transformation du pois sucré. Ainsi, Sibiri Sanogo invite-t-il l’État à la mise à disposition de matériels adaptés pour la récolte du pois sucré. Et s’adressant aux producteurs, il préconise l’union afin de bien s’organiser et de tirer le meilleur profit de leur récolte.
HAUSSE DES PRIX-
Contrairement aux autres années, le tubercule semble moins prisé cette année
sur le marché. Les commerçants estiment que cette situation est due à la cherté
de la vie. Il est 10 heures au Grand marché de Sikasso. En face des immeubles
communément appelés «Trois étages» sont installés les revendeurs de pois sucré.
Ils occupent les abords de la voie goudronnée qui traverse le marché de légumes.
Tout client potentiel est apostrophé par ces commerçants qui cherchent à écouler
leurs stocks. «Tionkon timiman bèye, Ka kilo dioli dima ? (il y a du bon pois
sucré, vous voulez combien de kilos ?)», nous lance Aboubacar Sogodogo, un
vendeur de la place. Il pratique ce métier depuis son enfance.
Selon lui, il y
a peu d’engouement pour le pois sucré. La cherté de la vie en serait la cause. «Je
m’approvisionne chez des intermédiaires qui se ravitaillent auprès des
producteurs des villages de Sokourani, Missirikoro, Karidjandougou, Kafana et
Farakara. Ils me cèdent le sac de 100 kilogrammes à 65.000 Fcfa», révèle-t-il. À
son tour, Aboubacar Sogodogo revend la même quantité à 75.000 Fcfa. Il cède le
kilo à 800 Fcfa.
À quelques mètres du point de
vente d’Aboubacar, se trouve celui de Zoumana Dembélé. À notre passage, lui et
ses camarades étaient au four et au moulin. Ils triaient les graines de noix
tigrée. «Certains de mes clients préfèrent les noix sèches. Nous trions pour
enlever les mauvaises graines qui sont ensuite séchées. La poudre est vendue à
des amateurs qui en raffolent», explique-t-il.
Le commerçant souligne
l’impact de la cherté de la vie sur son commerce en ces termes : «De
45.000 Fcfa en 2019, le sac de 100 kg de pois sucré nous est aujourd’hui vendu à
65.000 Fcfa. Nous sommes obligés de nous adapter à la situation pour pouvoir
tirer notre épingle du jeu.» Actuellement, Zoumana Dembélé écoule à peine une
soixantaine de kilogrammes alors qu’il pouvait vendre, les années précédentes,
deux cents par jour.
Les clientes Assétou Diarra et Mamou Berthé sont au marché pour acheter du pois sucré qu’elles vont grignoter dans leur petit «grin». Elles avouent qu’elles adorent le tubercule. «Chaque week-end, je m’en approvisionne pour faire du jus pour ma famille», ajoute Mamou Berthé. Quant à Adiara Traoré, elle commercialise du jus de souchet. «Les gens apprécient beaucoup mon jus. J’ai des clients un peu partout, dans les services régionaux et à Bamako. Ici à Sikasso, je peux vendre par jour plus de cinquante bidons de jus. Ce commerce me rapporte énormément», confie-t-elle.
Amap-Sikasso
Mariam DIABATE / AMAP - Sikasso
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