Momo Traoré : La dame de fer du Kénédougou

De son vrai nom Bamousso Sika, Momo Traoré fut l’une des figures emblématiques du royaume du Kénédougou. Tous, enfants du roi Mansa Daoula Traoré, Momo était la sœur cadette de Tièba et de Babemba Traoré.

Publié vendredi 12 mai 2023 à 08:01 , mis à jour samedi 27 avril 2024 à 02:19
Momo Traoré : La dame de fer du Kénédougou

Elle s’est distinguée par son amour inconditionnel pour son royaume, mais aussi sa bravoure sur les champs de bataille. Momo Traoré était une passionnée du maniement des armes. La naissance d’un guerrier hors-pair dans le royaume du Kénédougou avait été longtemps annoncée par l’oracle au roi Mansa Daoula Traoré. Quand la reine est tombée enceinte, le roi s’attendait alors à un fils sinon au célèbre guerrier qui lui avait été prédit.


L’accouchement de la reine fut une grande surprise dans le royaume. Cette nuit, quand on a informé le roi que sa femme a accouché, il a envoyé l’un de ses gardes vérifier le sexe de l’enfant. Quand ce dernier a su que c’était une fille, il n’est plus retourné. Le roi envoya un deuxième garde, idem. C’est alors qu’il s’est déplacé pour constater de visu ce qui se passait. Arrivé dans la case de la reine, il s’est mis à tâter le corps de l’enfant pour connaître son sexe. Et là, il était surpris, car c’était une fille et non un garçon.

Le prénom «Momo» tire son origine du fait que le roi a «tâter le corps de l’enfant», nous détaille l’ancien directeur du Musée régional de Sikasso, Nando Goïta. Devenue grande, poursuit-il, Momo Traoré était chef d’un détachement militaire qui était composé d’hommes (les sofas) et de femmes (les amazones). Elle guerroyait auprès de son père au même titre que les hommes. Momo Traoré était prête à défendre à tout moment son royaume. Elle était maligne et avait beaucoup de stratégies pour combattre l’ennemi. «Elle combattait en chevauchant.


Elle maniait non seulement les fusils de traite, les flèches, les couteaux, mais elle était aussi douée dans le corps à corps. En voyant Momo au combat, on avait l’impression de voir un homme. Souvent, elle était contrainte d’enlever son boubou devant ses captifs pour qu’ils croient en sa féminité», explique –t-il. Sur le plan des conquêtes menées par Momo Traoré, ses amazones et ses sofas, le directeur régional de la culture, Adama Niang, évoquera notamment la conquête du roi Fafa Togola de Kignan, du village de Bamoussobou, de Mandela, de Sokourani et de Sofarasso. «à chaque fois qu’elle capturait des esclaves lors des conquêtes, elle mettait des entraves à leurs pieds avant de les amener dans son fief à Bougoula Hameau».

Le siège de Samory Touré. Entre mai 1887 et août 1888, la troupe de Samory Touré (roi de l’empire du Wassoulo) voulait combattre l’empire du Kénédougou. Le roi Tièba Traoré avait pris le soin de rassembler toute la population ainsi que des vivres à l’intérieur du mur du Tata. Durant 16 mois, la troupe de Samory Touré a siégé derrière le mur du tata. Par finir, leur stock de nourriture était épuisé. Les villages environnants, n’approuvant pas la conquête du royaume du Kénédougou, leur avaient barré les routes. Donc, ils ne pouvaient plus recevoir de nourriture, car il n’y avait plus de passage. Ils étaient obligés de consommer des aubergines d’Afrique et du néré qui se trouvaient près du Tata. C’est en ce moment que Momo et ses amazones ont décidé de prendre la situation en main.

C’est alors que le roi leur a donné son feu vert. Les amazones ont ourdi un complot machiavélique contre les ennemis. Elles ont préparé un plat délicieux avant d’y ajouter du somnifère. C’est en absence de Samory que les amazones ont offert les mets à sa troupe. Malgré le refus du chef de l’armée de Samory (Kémébourama), une grande partie de la troupe a mangé le plat des amazones, car ventre creux n’a point d’oreille. Quand ils ont commencé à s’en dormir, les amazones se sont accaparées de leurs armes, Tièba et le reste des sofas sont venus les exterminer. Quelques soldats de Samory Touré étaient allés à la recherche du bois de chauffe.


Ces derniers sont venus trouver les corps sans vie de leurs camarades et ils ont fui. C’est comme cela que le siège de Samory Touré a été levé. «Les nombreux captifs de Momo y cultivaient afin de nourrir les enfants orphelins, les veuves, les grands malades et les personnes démunies», raconte Mando Goïta. Selon certaines sources, Momo était mariée à un certain Mama. L’actuel village «Mamabougou» tirerait son origine de ce prénom. 

Le vieux Abdoulaye Traoré est membre de la grande famille des Traoré (la famille fondatrice de Sikasso), il est actuellement chef du quartier de Bougoula-ville et confirme la bravoure de Momo Traoré. «Elle aimait vraiment la fraternité… », Affirme-t-il. Momo Traoré, elle a été enterrée dans la case de son père à Bougoula Hameau (6 km) de la ville de Sikasso. En tout cas, Momo Traoré demeure une référence dans l’histoire des conquêtes du royaume du Kénédougou.      


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C’est la première fois qu’un peintre malien expose au Japon. Mamary Diallo a réussi cette prouesse. Il a procédé au vernissage de son exposition individuel intitulée «Taama», ou le voyage le produite par  le laboratoire du Pr Ikegaki, en collaboration avec le Center for Africa-Asia Contemporary Culture Studies de l’Université Seika de Kyoto. C’était en présence notamment de son parrain le basketteur professionnel Cheick Diallo, du Pr Oussouby Sacko et bien sûr du public japonais constitué de professionnels et d’amateurs.

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Amap-Sikasso

 

Mariam DIABATE / Amap Sikasso

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