
Le trafic sur la route du Poisson a repris grâce aux unités de la gendarmerie qui y patrouillent de jour comme de nuit. Les gendarmes surveillent également le trafic sur le fleuve Niger et sillonnent nuitamment les rues de la capitale régionale à motos pour traquer les individus suspects
La Route nationale (RN 15), appelée route du Poisson, a
beaucoup fait parler d’elle ces dernières années à cause des attaques répétées
des groupes armés terroristes. Les habitants des villages riverains ne
dormaient que d’un œil, car à tout moment, les terroristes pouvaient faire
irruption chez eux pour tuer des innocents, brûler des maisons ou encore
emporter du bétail.
Ces hommes sans foi, ni loi tendaient aussi des embuscades
aux forains et aux Forces de défense et de sécurité en utilisant les Engins
explosifs improvisés (EEI). Dans leur dessein de faire mal aux populations, les
groupes terroristes ont saboté la plupart des ouvrages se trouvant sur le tronçon
Sévaré-Bandiagara sur la RN 15.
Aujourd’hui, le trafic a repris normalement sur ce corridor
qui relie le Mali et le Burkina Faso, grâce aux patrouilles des unités de la 6è
Région de la gendarmerie nationale. Le colonel Mahamadou Siné Doucouré et ses
hommes ont la lourde tâche de sécuriser la circulation des personnes et des
biens sur la RN 15.
Ce mercredi 16 février 2022, nous les avons suivis durant
une bonne partie de la journée. Plusieurs véhicules Pick-up remplis de gendarmes
armés jusqu’aux dents se mettent en branle vers midi en direction du village de
Ficko sur la RN 15 où les mouvements des groupes armés terroristes avaient été
signalés par les villageois.
Le chef de village, Bréhima Traoré et ses
conseillers ont fait part de leurs inquiétudes aux patrouilleurs par rapport à
cette situation. «Avec les différentes opérations de l’armée, les terroristes
se sont regroupés à 3 km de notre village. Pour le moment, ils ne sont pas
venus nous attaquer comme ils le faisaient avant, mais nous avons peur»,
s’inquiète Sékou Traoré, un des conseillers du chef de village. Il a ainsi
demandé à l’armée de bombarder la position des terroristes pour les éloigner
loin de son village.
«Nos femmes et nos enfants ont peur d’aller en brousse pour
ramasser le bois ou faire d’autres activités. C’est vrai que les hommes n’ont
pas encore commencé les travaux champêtres, mais nous ne voulons pas avoir
affaire à ces gens qui n’hésitent pas à tuer nos enfants ou à violer nos femmes»,
dit le vieux Traoré, tout en reconnaissant que la présence des gendarmes
rassure les populations locales.
Le colonel Mahamadou Siné Doucouré explique aux villageois
que l’armée est désormais dans une posture offensive, dans le but de sécuriser
les personnes et les biens. Il promet que les patrouilles seront menées de jour
comme de nuit afin de débusquer les terroristes dans leur dernier
retranchement. Les gendarmes ont continué la patrouille en remontant vers
Yawakanda où un pont a été détruit par les terroristes.
Les travaux de rénovation
sont sécurisés par les hommes du peloton de surveillance de la 6è Région de la
gendarmerie nationale, le lieutenant Harouna Dembélé. «Cette patrouille
s’inscrit dans le cadre de la sécurisation du trafic sur la RN15. C’est pour
permettre aux populations de circuler en toute quiétude sur cet axe routier que
nous menons intensivement des patrouilles», explique l’officier de la
gendarmerie.
Les patrouilles permanentes que mènent le colonel Mahamadou
Doucouré et ses hommes sur la RN15 font que les populations riveraines ont
repris leurs activités commerciales de plus belle. «En menant ce genre de
patrouilles, nous faisons ce que nous appelons la police de proximité.
On s’arrête
dans les villages pour parler avec les populations, pour savoir ce qui se passe
chez elles, pour connaître leurs problèmes et leur faire comprendre notre
mission. La population de Ficko était contente de nous recevoir, tout cela
contribue à la montée en puissance des FAMa», indique-t-il.
«La gendarmerie est partie intégrante des Forces armées
maliennes. Dans le cadre de nos missions régaliennes, nous travaillons dans le
secteur 4 de l’opération Maliko. à travers notre présence dans certaines
emprises, nous travaillons souvent en solo ou avec d’autres forces sous le
commandement du commandant du secteur 4 de l’opération Maliko.
Ces derniers
temps, nous sommes plus offensifs. Les opérations que nous menons sur le
terrain sont concluantes», explique l’officier supérieur, tout en se réjouissant
des moyens mis à la disposition de la 6è Région de la gendarmerie nationale par
les autorités de la Transition.
«Nous avons pratiquement les mêmes armements que l’Armée de
terre. Nous avons aussi des capacités de déminage. Nous sommes aujourd’hui à un
certain niveau par rapport à la montée en puissance des FAMa», dit le colonel
Doucouré. De Yawakanda, la patrouille de la gendarmerie a regagné la
base à Sévaré vers le petit soir.
L’unité nautique a pris la relève en nous
emmenant faire une patrouille sur le fleuve Niger à Mopti. Nous avons embarqué à
bord des bateaux dont certains sont équipés de mitrailleuses. En effet, les
patrouilles sur les eaux dans la Venise malienne ont permis, dans un passé récent,
d’intercepter des carburants et des vivres destinés aux groupes armés
terroristes.
Au cours de notre incursion, la patrouille est tombée sur
une grosse pinasse en provenance de Diré. Les gendarmes ont procédé au contrôle
qui a duré une demi-heure. Pour le colonel Doucouré, Mopti étant entourée par
les eaux, la surveillance du fleuve est très importante pour non seulement
lutter contre le trafic illégal mais aussi pour faire en sorte que les groupes
terroristes et leurs complices ne viennent se ravitailler à Mopti à travers les
pirogues.
La 6è Région de la gendarmerie nationale est aussi dotée de
motos pour mener des patrouilles nocturnes dans la ville de Mopti. Il est 21
heures, une vingtaine de motos conduites par des agents armés se mettent en
branle dans Sévaré avec pour mission de sécuriser les personnes et les biens.
Ayant reçu l’information de l’infiltration d’une trentaine de présumés
terroristes à Sévaré, les gendarmes avaient pour mission de s’informer auprès
des habitants de la présence de ces individus suspects dans leurs alentours.
Interrogé, le colonel Doucouré a tenu à préciser qu’avec ces patrouilles nocturnes qui sont menées régulièrement à Mopti et Sévaré, il ne s’agit pas de contrôler les pièces d’identité mais plutôt de faire en sorte que les gens vaquent à leurs occupations en toute quiétude.
Envoyés spéciaux
Madiba KEÏTA
Oumar DIOP
DES PRÉSUMÉS TERRORISTES AUX MAINS DE LA PRÉVÔTÉ
Les présumés terroristes appréhendés lors des opérations
militaires sont mis à la disposition de l’unité prévôtale de la gendarmerie qui
mène des investigations pour décider de leur sort. Actuellement, plusieurs
d’entre eux sont placés en garde à vue à Mopti dans le cadre des enquêtes préliminaires.
Selon un officier de la gendarmerie, la plupart de ces présumés
terroristes ont été capturés sur le front ou sur renseignement.
Parmi lesquels,
il y a des adultes mais aussi de très jeunes. «Ils sont ici dans de bonnes
conditions. Ils bénéficient de tous les droits d’un prisonnier. On leur donne à
manger régulièrement et on soigne aussi ceux qui sont malades», assure notre
interlocuteur.
Après la phase des enquêtes préliminaires, les présumés djihadistes sont remis à la justice en attendant leur procès. Il arrive que certains d’entre eux soient relaxés après les enquêtes de la gendarmerie.
M. K.
O. D.
Madiba KEÏTA
Ce financement est destiné à faire face à la situation d’urgence : chocs climatiques, insécurité alimentaire, déplacements liés aux conflits armés.
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