
Universitaires et artistes ont pris part aux débats
«Diversité culturelle, paix et unité», c’était le thème d’une table ronde initiée à cet effet, jeudi dernier au Centre culturel Kôrè de Ségou. Elle s’inscrivait dans l’agenda de Ségou’Art Festival sur le Niger et de la Semaine de la fraternité de l’Alliance des États du Sahel (AES).La rencontre a réuni des experts et des acteurs culturels. Parmi les panélistes figuraient Ibrahim Ndiaye et Ismaël Maïga. Ces derniers ont insisté sur l’importance pour les Maliens de revenir aux fondamentaux et de se reconnecter à leur héritage culturel.
«Nous devons nous ressourcer, comprendre d’où nous venons afin de mieux construire notre avenir collectif», ont-ils affirmé. Pour le Pr Ibrahima Ndiaye chercheur au centre d’études et de recherche du Mali, il est important que chacun de nous quitte ici avec au moins une leçon, un petit quelque chose, dont il se rappellera et pourra peut-être expliquer à d’autres assez facilement et les proverbes représentent vraiment le bon outil pour cela. Pour lui, autant le fond est important autant les dynamiques sont essentielles.
Qu’est-ce que nous donnons au monde ? Comment nous nous présentons face au monde ? Et sous quelle forme ? Nos enfants, nos petits-enfants qui sont en contact avec d’autres, comment ils doivent nous percevoir ? C’est le grand défi, notamment avec le téléphone, les nouvelles technologies. Qu’on le veuille ou non, on parle de monde globalisé tout comme nos enfants, nos petits-enfants, nous-mêmes.
Les entrepreneurs culturels en particulier en Afrique sont interpellés. La matière existe, il suffit de demander. Pour le camp malien, c’est plus que le pétrole, le diamant et même le lithium.
Quant au Pr Ismaël Sory Maïga, spécialiste de sociologie à l’Université Paris 8 en France, il estimera qu’il y a seulement 25 ou 30 ans, dans tous les grands ouvrages on nous parlait d’État-Nation. Il faut qu’on trouve des références dans le monde. Nous avons des docteurs, des professeurs, il faut qu’ils puissent soutenir des thèses sur nos savoirs endogènes. Il faut donner les moyens aux gens d’approfondir les recherches sur le «Donsoya» ou le «Boli», a-t-il déclaré.
Et d’évoquer la problématique des droits humains telle que définie par le monde occidental. Puisque dans les droits humains, il n’y a qu’une seule pensée. C’est ce qu’on appelle la promotion de l’individu. Pour lui, cette façon de voir ne correspond pas à notre «Maaya» ou notre «humanité».
Parlant de dynamique culturelle, le Pr Maïga a donné l’exemple de la Biennale artistique et culturelle.
Un autre intervenant était le commissaire à la jeunesse et aux sports de 1962 à 1968, Tati Keïta. Pour lui, la Politique culturelle du Mali consistait à faire en sorte que l’on construise un pont entre les différentes ethnies et les différentes régions afin que chacune d’entre elles se reconnaisse comme peuple du Mali. Cela veut dire que l’on peut construire quelque chose autour de la paix, elle ne viendra pas parce qu’on le veut, mais en le faisant. «La Biennale était donc une perspective, ce n’était pas un moyen simplement», a-t-il conclu.
Y.D. et O.D.
Youssouf DOUMBIA
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