
Ces dernières semaines, certains quartiers de la capitale connaissent une pénurie du bois de chauffe après celle du charbon. Toute chose qui a entrainé une hausse significative des prix de cette ressource sur le marché. Cette hausse impacte sérieusement les ménages à faibles revenus qui dépendent fortement du bois de chauffe. La situation soulève des questions sur la nécessité de diversifier les sources d’énergie domestique et de mettre en place des mesures pour atténuer l’impact de ces fluctuations de prix sur les populations les plus vulnérables. En effet, le bois de chauffe est un produit prisé.
En milieu rural, il couvre les besoins à 100% pour la cuisson des aliments, les fabrications agro-alimentaires, le chauffage en saison fraîche. À Bamako comme dans les autres grandes villes du pays, les besoins en bois énergie deviennent de plus en plus importants en raison de l’accroissement de la population, le développement des unités industrielles et la prolifération des boulangeries.
Karim Fomba dispose d’un muni bus de transport de bois et de charbon sur l’axe Kita-Bamako. Il fournit du bois de chauffe à plus d’une dizaine de boulangeries à Bamako et Kati. Selon lui, les zones d’approvisionnement en bois sont dépourvues d’arbres et il est difficile pour lui aujourd’hui de procurer à ses clients les quantités demandées. Quant à Sekou Kéita, vendeur à Kati, le manque de bois de chauffe en cette période s’explique par le déboisement.
Ce qui fait que le prix a pris l’ascenseur ces dernières semaines. Le chargement qui se vendait à 60.000 Fcfa est aujourd’hui cédé à 75.000 Fcfa. Il explique aussi la raréfaction de ce produit par le faite que la brousse est devenue le nid des bandits armés dont les principales cibles sont les exploitants forestiers. Notre interlocuteur témoigne que depuis un certains temps, beaucoup d’exploitants forestiers sont victimes de braquages et se voient souvent dépouillés de leurs biens.
TROIS FACTEURS- Pour le lieutenant-colonel Yirabo Dakouo, sous-directeur par intérim de la règlementation et du contrôle financier à la direction nationale des Eaux et Forêts, la pénurie du bois de chauffe et du charbon de bois est une question de période et s’explique par trois facteurs. Le premier est que les produits forestiers diminuent fortement sous la pression anthropique, notamment la coupe abusive du bois et les effets du changement climatique.
Le chargement de bois qui se vendait à 60.000 Fcfa est aujourd’hui cédé à 75.000 Fcfa
Ces facteurs conjugués réduisent le potentiel ligneux chaque année, souligne Yirabo Dakouo. «S’il y a 10 ans tu faisais 10 kilomètres pour avoir le bois de chauffe, aujourd’hui pour l’avoir, tu vas devoir faire 20 Km», indique-t-il. Le deuxième est que nous sommes à la fin des récoltes et les gens ne sont pas totalement engagés dans l’exploitation du bois. En effet, les producteurs de charbon de bois, également agriculteurs pour la plupart, consacrent une part importante de leur temps aux travaux champêtres, ce qui réduit la production de charbon et du bois. Et le dernier facteur est relatif à la période du froid où beaucoup de gens utilisent le charbon et le bois de chauffe, non seulement pour la cuisson mais également pour se réchauffer.
Ce qui fait que la demande dépasse fortement l’offre. Autre constat est qu’en milieu urbain, beaucoup de ménages ont tourné le dos au gaz butane dont les prix ont pris l’ascenseur ces dernières années. Aujourd’hui, le prix de la bouteille de 6 kilos oscille entre 5.500 et 6.000 Fcfa dans la capitale. En plus du prix, certaines personnes considèrent une bonbonne de gaz comme bombe dans leur maison. Par conséquent, elles ne veulent pas s’en procurer.
«Un jour, quand j’ai vu les dégâts d’une bouteille de gaz dans une famille voisine, j’ai juré de ne pas l’emmener chez moi. Elle a tué d’un coup le chef de famille, sa femme et l’aide ménagère. Même les arbres qui étaient à coté en ont fait les frais. Tout a été emporté. C’est ce jour que j’ai compris qu’une bonbonne de gaz est une vraie bomme», explique Modibo Kanté qui habite en Commune III du District de Bamako.
Le lieutenant-colonel Yirabo Dakouo conclut que l’exploitation du bois n’est pas un luxe, mais un besoin primordial dans la mesure où «nous n’avons pas encore une énergie de substitution à cette ressource». L’alternative reste, selon lui, la plantation massive d’arbres.
«Si chacun plantait un arbre chaque année, en quelques années, nous allons vaincre cette désertification et chacun aura un périmètre de reboisement privé où il pourra mener des activité d’exploitation pour ses besoins», exhorte le sous-directeur par intérim de la règlementation et du contrôle financier. Une chose est sûre, le bois brut ou transformé en charbon reste une source d’énergie très utilisée par nos concitoyens. En milieu urbain ou en milieu rural, on en a besoin quotidiennement pour cuisiner.
Anne Marie KEITA
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