
En cet après-midi de mardi, le ciel est dégagé et le soleil darde ses rayons sur une cour tout occupée par des tentes de fortune, dont certaines sont estampillées UNHCR. Le bêlement des moutons se mêle aux cris des enfants qui jouent et à ceux, plus perçants, des enfants atteints de paludisme et de malnutrition à la devanture d’une petite infirmerie sise dans la même cour. Ces paludéens et malnutris pleurent incessamment à la suite de la réception des soins médicaux prodigués par l’infirmerie gérée par l’Alliance pour l’action médicale internationale (Alima).
«Ils ont assassiné mon unique frère à Koro », raconte Salimata Beroumé, trentenaire, en état de grossesse, d’une voix empreinte de tristesse. « C’est à cause de cette attaque qu’on a été obligés de s’enfuir nuitamment vers le Burkina Faso avant de nous installer ici au centre Mabilé. Ce dont nous bénéficions comme aide nous permet de vivre. Les soins médicaux sont assurés par les organisations internationales. Elles essaient également de nous consoler à la limite de leur capacité », explique Salimata Beroumé.
Selon la Direction nationale du développement social (DNDS), le site de Mabilé héberge près de 95 ménages, soit 572 personnes. Les besoins les plus urgents s'articulent autour des vivres (riz, mil, etc.). Bien que des distributions s'effectuent, l'insuffisance de l'aide reste un défi majeur. Tiémoko Traoré, gestionnaire de ce camp au compte de la DNDS, affirme que le besoin majeur de ce groupe de personnes, est le manque de vivres et surtout le manque d’assurance quotidienne du prix de condiment. Il explique aussi que chaque ménage se charge des dépenses de sa restauration.
Pour les pères et mères de famille, la plus grande angoisse demeure le manque d'activités génératrices de revenus. Cette situation précaire pousse certains à la mendicité ou au tri des déchets. « Nous avons tout abandonné, nos terres, nos vivres, nos animaux et toutes nos affaires dans le but d’être à l’abri des dangers de la guerre », affirme la quadragénaire Fatoumata Timbely avec une profonde tristesse.
Selon le rapport de l’Organisation des Nations unies (ONU), au Mali, plus de la moitié des 7,1 millions de personnes ayant besoin d’aide humanitaire sont des enfants. Cette constatation se fait sur le site des populations touchées. Un nombre considérable d’enfants y souffrent de malnutrition et de paludisme. Ce qui exacerbe l’action humanitaire de plusieurs organisations.
Le soutien des Organisations non gouvernementales (ONG) réconforte les déplacés. Cependant, certains ne parviennent surtout pas à oublier les activités (agriculture et l’élevage) qu’ils menaient dans leurs villages. Samba Diallo, âgé de 58 ans, originaire de Bandiagara, incarne la détresse silencieuse des sinistrés. Assis sous l’ombre d’un arbre, portant des vêtements usés, il se confie: «Je suis un homme inutile ici. Mon travail, c’était la brousse et l’élevage. Je suis devenu encore moins actif. Toutefois, grâce aux multiples aides des ONG, nous sommes réconfortés ».
SOUTIEN D’URGENCE - De nombreux organismes internationaux interviennent sur ce lieu afin d’apporter réconfort à ces personnes vulnérables. Il s’agit, entre autres, de la Croix rouge malienne, de l’Alima, Solidarités internationales, du Haut commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (UNHCR), de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) et du Programme alimentaire mondial (PAM). Cette aide s’étend sur divers plans, notamment les soins de santé, les kits d’hygiène, la distribution de vivres et le soutien à des activités génératrices de revenus pour les femmes.
Pour une meilleure gestion de cette zone, les acteurs locaux et internationaux coordonnent et se concertent mensuellement pour mener à bien leurs activités. « Il y a un cadre de concertation mensuelle concernant tous les acteurs qui interviennent à ce niveau », souligne le gestionnaire du centre Mabilé, Tiémoko Traoré. La DNDS se charge de la scolarisation des enfants déplacés. La presque totalité est au niveau fondamental (de la 1ère à la 9è année). Ces enfants sont inscrits dans les écoles primaires de Magnambougou et Sogoniko. « Nos enfants partent à l’école et bénéficient de l’aide des Organisations non gouvernementales, à titre d’exemple des kits et fournitures scolaires. Ce qui permet à nous les parents d’élèves d’être moins soucieux en matière de dépenses», témoigne Drissa Dolo, sinistré.
Dans ce centre, les sinistrés mènent une vie à la villageoise et font preuve de sociabilité. Ils partagent le bonheur et s’entraident en toutes circonstances. « Nous nous soutenons en cas de baptême, maladie, décès etc. Nous sommes actuellement une famille », lance une mère de famille, Kadidia Beroumé.
Certaines femmes ont reçu des formations sur l’assainissement. Ce qui leur permettait de satisfaire certains besoins. « Un nombre considérable de femmes du Centre Mabilé y compris moi, partions assainir les latrines des hôpitaux et celles de certaines structures publiques. Et nous étions payées pour cela. Mais actuellement tout s’est arrêté », affirme Bintou Togo, deplacée.
Sur ce site, les déplacés se soucient quotidiennement du retour au bercail. Mais l’insécurité qui persiste dans le nord et le centre du Mali leur fait perdre tout espoir. « Après la guerre, nous voudrons retourner au bercail pour reconstruire notre vie », souhaite le cinquantenaire Amadou Dolo, sinistré.
Le gestionnaire Tiémoko Traoré informe qu’en juillet dernier, 2 ménages (soit 14 personnes) sont retournés à Mopti. Il explique qu’une enquête a été menée en novembre dernier par l’OIM et la DNDS sur les intentions de retour de ces déplacés internes. « Ils mettent toujours en avant la sécurité et un service social de base bien avant de retourner dans leurs villages respectifs », dévoile Tiémoko.
La guerre déchire les familles, ralentit le développement, amène la famine et déstabilise le pays. Bien que l’action humanitaire soulage les victimes, celles-ci n’ont qu’un seul souhait : Rentrouver leurs terres et se reconstruire.
Bagna MAÏGA
Rédaction Lessor
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