
La coalition rebelles/terroristes utilise des stratégies de communication mensongère visant à diaboliser les FAMa et semer le doute dans les esprits
Les Groupes armés terroristes (GAT) usent
largement de la désinformation et de la propagande. Ils tentent ainsi de créer
l’empathie autour de leurs actions en se montrant irréprochables, tout en
essayant de ternir l’image des Forces de défense et de sécurité. Celles-ci sont
diabolisées à travers un réseau coordonné de pages Meta (Facebook) et X
(Twitter). Nos troupes sont systématiquement accusées d’atteintes graves aux
droits humains, chaque fois qu’elles font perdre du terrain à l’ennemi. L’enjeu
de cette stratégie de communication de guerre, impliquant des mandataires au
service de puissances étrangères qui souhaitent le chaos pour se maintenir au
Sahel, c’est aussi d’amener les populations à douter de la capacité de leur Armée
à occuper l’ensemble du territoire.
Il faut appeler le chat par son nom. Le réseau
de désinformation et de propagande de la Coordination des mouvements de
l’Azawad (CMA) et leurs complices terroristes exploite à cet effet des vidéos,
très souvent, tournées à mille lieues du Mali. Ils ne se gênent pas de truquer
des images pour illustrer de faux récits des affrontements sur le terrain. Ils
font recours aussi à des méthodes rodées pour démoraliser la troupe, comme la
diffusion d’images de soldats faits prisonniers ou tués lors des combats. Pour
diffuser ces messages nuisibles, ils privilégient les réseaux sociaux, ces
canaux qui se prêtent bien à la diffusion de contenus sensationnels,
outranciers et violents.
Meta (Facebook) est visiblement la plateforme
la plus utilisée et parmi les pages de propagande, il y a celle dénommée «Radio
Azawad» animée par un certain Ibrahim Diallo. Ce dernier vante les succès chimériques
des combattants de la CMA, accuse les FAMa d’exactions sur les populations. Les
terroristes sont derrières plusieurs autres pages, utilisant parfois les
couleurs nationales comme photo de profil pour mieux mener les internautes en
bateau. Ces dernières semaines, tous les internautes avertis ont constaté cette
floraison de trolls. On ne parlera pas des comptes personnels comme celui de
Fahad Ag Almahmoud, l’ancien secrétaire général du Gatia, qui s’est mis au
service des forces du mal.
Les contenus développés par les terroristes
sont accessibles pour de nombreux citoyens dont la majorité ne sait pas faire
le distinguo entre l’information et la propagande. «Souvent, même les spécialistes
de l’information et de la communication n’arrivent pas à faire le tri parce que
l’information va à la vitesse de la lumière. Et quand on n’est pas très averti,
on tombe dans le piège», concède Mohamed Ag Assory, consultant en communication
et directeur du cabinet «Tidass Strategies Consulting».
La CMA et ses alliés terroristes font ainsi feu des quatre fers, espérant un remake de ce qu’il s’est passé il y a dix ans. Leur stratégie s’était révélée efficace en 2012, face à une Armée alors mal équipée et étourdie par une lutte pour le pouvoir. «La diffusion d’images de soldats égorgés à Aghelhoc avait sérieusement atteint le moral de nos hommes. Et suite au coup d’État de mars 2012, des positions étaient abandonnées quand les rebelles annonçaient, avec l’aide d’une chaîne étrangère, qu’ils faisaient mouvement vers telle ou telle localité», confie un officier supérieur à la retraite. Ce dernier se réjouit de la suspension de RFI par les autorités de la Transition. «En 2012, nous avions surtout perdu la guerre sur le plan communicationnel. À chaque fois, dans les communiqués de l’Armée, on parlait de repli tactique», renchérit Mohamed Ag Assory.
Carte de la victimisation- C’est dire que la
communication peut influencer le cours des évènements sur le front. Si les
moyens de communication ont évolué depuis 2012 ; les enjeux de la guerre
informationnelle, eux, restent les mêmes pour les belligérants. «D’abord,
chaque partie cherche à convaincre l’opinion du bien-fondé de son combat.
Ensuite, il s’agira de rassurer cette opinion sur une victoire certaine en
montrant sa puissance de feu, le moral et la détermination des combattants.
L’on met également l’accent sur la solidité des alliances nouées», résume le président
de la Maison de la presse du Mali, Bandiougou Danté. Principalement, ajoute
Mohamed Ag Assory, l’objectif de la communication de guerre est de «galvaniser
les soutiens, gagner l’opinion nationale et internationale et décrédibiliser
l’adversaire».
En la matière, on peut affirmer que la stratégie de la coalition rebelles/terroristes n’a pas fondamentalement changée. La rétrocession de l’emprise de la mission onusienne de Ber aux FAMa était un bon prétexte pour eux de reprendre les hostilités, interrompant de facto le processus de paix. Aussitôt, la carte de la victimisation est rabattue par les rebelles, au milieu d’un déluge de désinformation pour dissimuler leurs vraies intentions et leurs activités criminelles. Le mouvement cherche ainsi à véhiculer une image de pacifiste. Dans un contexte de confrontation armée où il se trouve être celui qui a ouvert les hostilités, on comprend aisément que cette image de pacifisme est destinée à contrer la possible image inverse d’un mouvement belliqueux.
À ce propos, l’analyse de l’universitaire
ivoirien Nanourougo Coulibaly, intitulée «Les visées discursives dans les
discours du MNLA au Mali» et mise en ligne en décembre 2017, est encore
d’actualité : «Le constat est que pendant qu’il déploie toute sa verve pour
disqualifier le gouvernement malien, en suscitant des sentiments d’hostilité à
l’égard de celui-ci, le mouvement rebelle s’évertue à se présenter en
alternative et en faiseur de paix. Il y ajoute les brimades afin d’émouvoir
l’auditoire et d’obtenir ainsi toute sa compassion et son attention. On le
voit, le jeu sur le pathos est très net.» Et en septembre dernier, lors d’une
rencontre avec la presse à l’École de maintien de la paix Alioune Blondine Bèye,
le ministre Ibrahim Ikassa Maïga affirmait que le Mali est dans une guerre de
communication impliquant des forces extérieures. Et que «l’information est déformée
sous toutes ses coutures pour présenter à l’opinion nationale et internationale
une certaine facette des choses qui est bien loin de la réalité».
Tous les observateurs conviennent que le front
de la communication est aussi important que les autres entités qui participent à
la guerre conventionnelle… «Autant nous avons besoin des unités combattantes,
autant nous avons besoin des combattants du numérique», affirment-ils. L’Armée
semble avoir pleinement pris la mesure des enjeux sur ce front. Son service
chargé de l’information publique se perfectionne, il donne de la visibilité aux
actions de l’Armée sur le terrain. «La communication de guerre telle que menée
en 2023 est nettement supérieure à celle de 2012 et les années qui ont suivi»,
reconnait volontiers Mohamed Ag Assory.
Le spécialiste note la
professionnalisation de la Direction de l’information et des relations
publiques de l’Armée (Dirpa) qui informe en temps réel via ses pages. «En 2012,
quand des incidents se produisaient, il fallait attendre le journal de 20
heures pour avoir l’information. Aujourd’hui, dès qu’il y a une attaque, même
si vous n’avez pas tous les détails, la Dirpa communique», félicite-t-il.
Aussi, des produits de communication diffusés sur la chaîne nationale
mettent-ils en avant les Forces de défense et de sécurité. Ces produits
galvanisent non seulement la troupe mais aussi réconfortent les populations.
Suspendre des pages- Cette stratégie peut être
améliorée, en y impliquant des compétences civiles. «Il faut essayer de trouver
un créneau dans lequel les civils peuvent apporter leurs contributions à cet
effort de guerre de communication», conseille le directeur du cabinet «Tidass
Strategies Consulting. L’axe à renforcer davantage, à son avis, est la lutte
contre les fake news. «Il revient aux autorités de suspendre certaines pages ou
certains comptes qui donnent des mauvaises informations et qui créent la
panique», dit-il, estimant qu’il y a tout le cadre légal pour permettre aux
autorités de saisir les différentes plateformes à chaque fois qu’un compte est
reconnu comme faiseur de fake news. «Ça va être une guerre de longue haleine,
mais ça permettrait de réduire l’influence de ces fake news sur les populations
et les opérations en cours», soutient Mohamed Ag Assory.
D’autres spécialistes pensent que seule «l’information
vraie» peut contrer la désinformation et la propagande. Ce qui implique la mise
à contribution des professionnels des médias. «Il faut les amener sur le
terrain, les mettre en contact avec les populations qui seraient persécutées
par nos forces. Ils pourront alors relayer les réalités», indique Abdoulaye
Tangara. Et au patron de la faîtière des journalistes d’ajouter : «Les
pouvoirs publics doivent favoriser l’accès des hommes de médias aux
informations, créer un environnement favorable à la promotion des expressions
plurielles dans le cadre du respect des lois.»
Dans le contexte actuel, Bandiougou Danté
pense que les hommes de médias doivent prendre les précautions pour ne pas être
des vecteurs et des acteurs de propagation des contrevérités. En outre,
insiste-t-il, leur responsabilité est une exigence pour éviter la diffusion des
informations dont les conséquences peuvent être catastrophiques. L’on en
demande pas plus du côté du département en charge de la Communication dont le
chef, Alhamdou Ag Ilyène, répète très souvent : «L’information doit être
utile. Si elle n’est pas utile, qu’elle se contente d’être inutile. Mais
jamais, au grand jamais, elle ne doit être nuisible.»
En cette période de crise, les pouvoirs publics souhaitent une communication «hautement patriotique». Les hommes de médias devraient donc s’ériger en rempart contre la campagne de désinformation déployée à l’encontre du Mali par le biais de médias étrangers et motiver, par leurs voix et plumes, nos forces engagées sur les théâtres d’opérations. Il leur est attendu qu’ils se fassent plus échos des appels au patriotisme, à la résilience et à la cohésion sociale.
Issa DEMBELE
Après avoir passé deux jours dans la Région de Ségou, le Premier ministre est allé hier au contact de la population de Dioïla. Un honneur pour le Banico, où la dernière visite d’un Chef de gouvernement remonte à 2005..
Avec une capacité de 15.000 places, ce stade peut accueillir à nouveau les compétitions nationales et internationales.
«Nous sommes contents parce que nous rêvions de ce vestibule, depuis des années. Nous avons même jeûné pour l’avoir». Ces mots de Oumar Togora, prononcés au nom des légitimités de la Région de Ségou, en dit long sur le besoin d’un cadre dédié aux activités des garants des valeurs .
Le déplacement du Chef de gouvernement est en soi un événement. Et quand il vient avec des solutions concrètes aux préoccupations de ses hôtes, l’évènement s’inscrit dans les annales. Sans surprise, la 4è région et ses environs ont réservé un accueil exceptionnel au Général de divi.
Le coût du projet est de 33,47 milliards de Fcfa, financés par la Coopération allemande à travers la KFW. Il permettra d’augmenter la production des petits agriculteurs des zones de Niono, N’Débougou et Kouroumari par la réhabilitation des périmètres d’irrigation agricoles.
Le démarrage imminent des travaux d’une nouvelle tour et d’un nouveau bloc technique marque une étape significative dans le projet de modernisation de cette plateforme considérée comme la vitrine de notre pays. Le coût de l’investissement est de 4,46 milliards de Fcfa, financés par l’A.