De gauche à droite : Serge Aurier, Seko Fofana et Jonathan Bamba
L’unique but de la partie a été marqué par l’attaquant Sébastien
Haller, titularisé pour la première fois depuis le début de la CAN par le
sélectionneur intérimaire Emerse Faé. Après donc le Sénégal et le Mali
éliminés, respectivement en huitièmes et en quarts de finale, la sélection
ivoirienne met fin au rêve des Léopards du Congo et décroche le billet de la 5è
finale de son histoire, après celles de 1992 (victoire face au Ghana), 2006 (défaite
contre l’Égypte), 2012 (défaite contre la Zambie) et 2015 (victoire face au
Ghana).
Avec
cette qualification, l’hôte de la 34è édition de la CAN revient de loin, très
loin même quand on sait que les Ivoiriens ont été repêchés en tant que
meilleurs troisièmes après un premier tour cauchemardesque : 1 victoire (2-0
contre la Guinée-Bissau) suivie de 2 défaites face, respectivement au Nigeria
(1-0) et à la Guinée équatoriale (4-0). En trois matches, les Éléphants
n’avaient pu récolter que trois points sur neuf possibles et une différence de
but de -3.
Avec ce bilan, les Éléphants n’étaient
plus maîtres de leur destin et n’ont dû leur salut qu’au Maroc, dont la
victoire 1-0 contre lors de la dernière journée de la phase de poules, a
propulsé l’hôte de la CAN en huitièmes de finale. On s’en souvient, lors de ce
match Zambie-Maroc, les supporters ivoiriens sont venus massivement au stade
pour soutenir les Lions de l’Atlas. Beaucoup d’entre eux arboraient même la
tunique de la sélection royale marocaine et après la rencontre, les supporters
ont célébré la qualification inespérée des Éléphants dans toutes les grandes
villes du pays, brandissant des drapeaux marocains un peu partout.
L’hôte
de la 34è édition de la CAN venait d’être remis en selle, mais à dire vrai,
personne ne pariait sur les Éléphants pour la suite des événements pour la
simple raison que la route des locaux devait croiser celle du Sénégal, champion
d’Afrique en titre et, surtout seul pays qui a fait carton plein au premier
tour (3 succès en autant de sorties face, respectivement à la Gambie, au
Cameroun et à la Guinée).
En fait, la question que tout le monde s’est posée après le repêchage de la sélection ivoirienne n’était pas de savoir si les hommes d’Emerse Faé (le technicien français Jean-Louis Gasset a été limogé après la troisième journée de la phase de poules, ndlr) étaient capables de tenir tête au Sénégal, mais plutôt à quelle sauce ils allaient être mangés par les Lions de la Teranga. Mais à la surprise générale, les locaux ont tenu tête aux Sénégalais après avoir été menés 1-0 dès la 3è minute de jeu, obtenant le nul 1-1 après 120 minutes pour ensuite s’imposer 5-4 dans la séance des tirs au but. En quarts de finale, les Aigles subiront le même sort que les champions d’Afrique en titre. Au terme d’un match complètement fou, l’hôte de la CAN renverse 2-1 une sélection malienne dominatrice dans tous les compartiments et qui a été elle, aussi, la première à scorer. Tout s’est joué pour les Ivoiriens dans les dernières secondes du temps réglementaire (90è min) et des prolongations (120è min+2).
DEUX
PROLONGATIONS- Contre le Sénégal en huitièmes de finale, comme face aux Aigles
du Mali en quarts, les Éléphants ont donc joué 120 minutes, ce qui pouvait
laisser des traces sur le plan physique contre la RD Congo, mercredi 7 février
en demi-finale. Il n’en a rien été et bien que privés des services de quatre
joueurs (Serge Aurier, Christian Kouamé, Odilon Kossounou, Oumar Diakité), la
sélection ivoirienne a répondu présente et maîtrisé son adversaire qui était
jusque-là invaincue. Inutile donc de dire que la Côte d’Ivoire est en confiance
et abordera la finale contre le Nigeria avec la ferme intention d’aller au bout
de son rêve. Au premier tour, les deux pays étaient dans la même poule et leur
confrontation avait tourné à l’avantage des Super Eagles (1-0).
Cette
fois, le trophée de la CAN est en jeu et on peut légitimement s’attendre à un
tout autre match de la part des deux sélections. D’un côté, les Nigérians
visent un 4è titre après les sacres de 1980, 1994 et 2013 et de l’autre les
Ivoiriens en quête d’une 3è couronne après celles conquises en 1992 et 2015.
C’est la première fois que les deux pays s’affrontent à ce stade de la CAN et
cette confrontation intervient 40 ans après l’échec des Super Eagles contre les
Lions indomptables du Cameroun en finale de la 14è édition de la CAN qui
s’était déroulée…en Côte d’Ivoire (3-1). Cette année-là, les Éléphants avaient
été éliminés dès le premier tour, provoquant une immense déception dans le
pays.
Le Nigeria disputera, dimanche sa 8è finale (3 succès), contre 5 pour la Côte d’Ivoire (2 sacres) et il convient de rappeler que les Éléphants n’ont marqué aucun but lors des 4 finales qu’ils ont disputées. C’est tout le contraire du Nigeria qui a remporté sa première finale 3-0 face à l’Algérie (1980), avant de perdre trois fois de suite en 1984, 1988 et 1990 face, respectivement au Cameroun (deux fois) et à l’Algérie. Si l’on ne devrait s’en tenir qu’à ces statistiques et au parcours des deux sélections depuis le début de la CAN, le Nigeria apparaît comme le favori logique de la finale, mais comme on a coutume de le dire, «une finale ne se joue pas, elle se gagne» et la Côte d’Ivoire «ressuscitée» semble avoir toutes les cartes en main pour terminer sa CAN en beauté.
Soulemane Bobo TOUNKARA
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