
La
presse locale et internationale fait face à une «dégradation constante» de ses
conditions de travail depuis dix ans, déplorait en avril 2023 l’Ong Reporteurs
sans frontières dans un rapport couvrant le Burkina Faso, le Mali, la
Mauritanie, le Niger, le Tchad, confrontés à des défis sécuritaires similaires.
Il décrit des journalistes pris entre la violence des groupes armés d’une part,
et les restrictions, les pressions et les suspensions de médias par les
autorités d’autre part. Ces pressions favoriseraient un «journalisme aux
ordres» et l’autocensure.
Le débat sur les conditions imposées aux journalistes
maliens refait surface à la faveur de la Journée mondiale de la liberté de la
presse, célébrée ce vendredi 3 mai. Les rapports entre le monde de la presse et
l’autorité de régulation du secteur de la communication ont pris un coup suite
à la décision des autorités de suspendre «jusqu’à nouvel ordre» les activités
des partis politiques et des associations à caractère politique. Au lendemain
de cette décision prise en conseil des ministres, le 10 avril 2024, la Haute
autorité de la communication (Hac) a, dans un communiqué, interdit aux médias
toute diffusion et publication des activités à caractère politique des
associations.
Cette interdiction, jugée liberticide, a été rejetée par la
Maison de la presse dont le président a appelé l’ensemble de la presse malienne
à ne pas se soumettre aux injonctions de la Hac. Il a invité les médias à se
serrer les coudes pour la défense du droit du citoyen à l’information. Nous
nous sommes intéressés à la question en rapprochant certains acteurs. Pour de
nombreux journalistes, la mesure est de nature à remettre en cause le droit
fondamental des citoyens à être informés.
Il estiment que le maintien de
l’ordre public ne doit en aucun cas servir de prétexte pour imposer une
nouvelle norme de l’information et pour restreindre les droits fondamentaux des
populations à avoir accès à l’information par le biais des médias
professionnels et indépendants. Rencontré dans ses locaux, le président de
l’association des professionnels de la presse en ligne (Appel-Mali) nous
accueille à bras ouvert. Yeux rivés sur son clavier, il explique qu’il y a
juste eu une incompréhension entre la Hac et les faîtières de la presse.
En
regardant le contenu du communiqué de la Hac, analyse Modibo Fofana, on sent
que les mots étaient déjà choisis. Pour lui, c’était une décision à la
verticale de demander à la presse de ne pas couvrir les activités des partis
politiques. «À notre niveau, on pense que c’était un communiqué liberticide au
moment où il ne demande pas à un journaliste de couvrir ou pas des activités.
Déjà, dans la Constitution malienne, la liberté de la presse et la liberté
d’expression sont garanties», rappelle-t-il. Et d’affirmer que l’autorité de
régulation a fait fi de la Loi fondamentale. «Les journalistes sont bien
formés, ils savent les informations publiables et non publiables. Il n’ont pas
besoin d’être orientés ou guidés parce qu’on est dans un quelconque contexte.
Raison pour laquelle, nous avons rejeté le communiqué catégoriquement»,
soutient le professionnel de la presse en ligne. Le président de la Maison de
la presse affirme que le communiqué de la Hac n’avait pas sa raison d’être au
moment où l’État, avec ses pouvoirs régaliens, a pris un décret qui ne concerne
pas les médias, mais uniquement les partis politiques. Pour préserver l’ordre
public sans piétiner la liberté de presse, le patron de la presse malienne
estime qu’un régulateur doit défendre la liberté de la presse tout en veillant
à la bonne application des lois, y compris la Loi fondamentale, qui déclare
clairement que l’accès à l’information est un droit.
Selon Bandiougou Danté,
aucun régulateur n’a le droit de produire un communiqué interdisant aux médias
de toucher à certains aspects de la vie de la nation qui n’est ni une guerre
mais des faits politiques avérés qu’un média pourrait être amené à couvrir. Le
premier responsable de la Maison de la presse indique qu’un journaliste
professionnel donnerait une information vérifiée indépendante. Il soutient
qu’il tiendra compte de la sensibilité et de l’utilité de l’information sur la
vie publique.
«Le travail des médias se fait à l’égard des textes qui doivent
être respectés et les médias en cas de manquement, il y a des méthodes de
répression voire des sanctions qui sont prévues», souligne-t-il, avant
d’inviter les confrères à être responsables et professionnels pour ne pas déstabiliser
le pays. Selon Modibo Fofana, l’éthique et la déontologie exige du journaliste
le traitement de l’information sans déranger l’ordre public. Pour lui, la
liberté de la presse ne saurait aucunement être une menace pour les pouvoirs
publics. Le journaliste joue, en effet, un rôle d’apaisement, il ne doit pas
être donc perçu comme une menace pour le pays.
Approchés, les responsables de la Hac n’ont pas souhaité se prononcer sur cet incident malencontreux. L’autorité a, cependant, bien voulu nous accorder une interview (nous y reviendrons dans nos prochaines parutions). Au regard de cette situation, le spécialiste en Droit des médias, Cheick Oumar Konaré, souligne qu’au moment où le décret présidentiel suspend expressément les activités des partis politiques et qu’il ne fait nulle mention des médias, dès lors, la Hac n’a aucun droit d’interdire aux médias de couvrir des activités politiques. Pour l’expert, ces injonctions en l’espèce font dire au décret ce qu’il ne dit pas. La presse reste soumise au double principe de la liberté d’écrire ce qu’elle veut et de répondre du contenu qu’elle publie, a-t-il conclu.
Fadi CISSE
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