
L’Essor : Quels bilan tirez-vous de la phase de poules du CHAN 2022 ?
Haouchine Mohamed : «La phase de poules a confirmé que la hiérarchie continentale a été remise en cause et tant mieux pour le football africain dans la mesure où l’on constate un nivellement par le bas. Ceux qui étaient considérés comme des petits pays ont grandi. À l’image de la Mauritanie, ces pays sont en train d’émerger. Le Mali n’a pas à rougir de sa défaite contre la Mauritanie (1-0). Pour moi, ce n’est pas une surprise parce que la Mauritanie a beaucoup progressé ces dernières années.
Les Mauritaniens ont fait un bon match contre les Aigles Locaux, tout comme le Niger face au Cameroun. Le Cameroun s’est retrouvé mené à 20 minutes de la fin, mais n’est jamais revenu dans le match.
On peut citer aussi Madagascar qui s’est qualifié pour les demi-finales. C’est là que réside l’importance du CHAN, je pense que la CAF a eu une excellente idée de lancer cette compétition pour les joueurs locaux».
L’Essor : Selon vous, qu’est-ce qui a manqué au Mali ?
Haouchine Mohamed : «Ce n’est pas le même effectif qui a été finaliste lors de la précédente édition au Cameroun. J’ai un ami, Yacouba Doumbia qui a joué à la JS Kabylie, on a parlé de cette finale perdue contre le Maroc (0-2). Ce n’est pas une catastrophe d’avoir perdu dans un tournoi jeune, je l’appelle comme ça. Ce sont les 23 ou 24 ans. Il y a des équipes qui ont plus de joueurs d’expérience.
La Mauritanie a 9 joueurs qui jouent en équipe nationale A, le Niger, c’est presque la même chose. Il y a plusieurs pays dans ce tournoi avec les joueurs qui jouent sur les deux tableaux : l’équipe A et l’équipe A’. Ce tournoi est une étape charnière qui permet de préparer les jeunes. L’équipe nationale A’, c’est l’antichambre de la sélection nationale. Ce sont des jeunes qui vont éclore pour alimenter l’équipe nationale. C’est ça l’objectif du CHAN. Bien évidemment pour le prestige, il y a un trophée, on ne crachera pas dessus».
L’Essor : L’Algérie est-elle bien partie pour remporter le tournoi après avoir remporté tous ses matches ?
Haouchine Mohamed : «Certes l’Algérie a remporté quatre matches en autant de sorties mais pour le moment, elle n’a pas convaincu. C’est d’ailleurs pour cette raison que les supporters sont un peu réticents. Le sélectionneur Madjid Bougherra, ancien capitaine de l’équipe nationale, est un peu contrarié, mais c’est comme ça, le public veut de buts, des victoires convaincantes.
L’Algérie a remporté quatre victoires, mais sur des scores identiques 1-0. Pourtant, il y a des joueurs talentueux dans l’équipe. Je ne sais pas si c’est la pression, le fait d’évoluer dans un stade plein qui joue sur l’équipe, mais pour le moment, elle n’a pas produit le football qu’on attend d’elle».
L’Essor : Comment expliquez-vous le faible engouement autour du CHAN, notamment à Oran ?
Haouchine Mohamed : «Je suis parfaitement d’accord avec vous. Je le dis tous les jours en direct sur la radio nationale, je suis déçu par le public oranais. Oran est une ville de football, de grands joueurs, notamment le regretté Miloud Hadefi qui a donné son nom au Complexe olympique d’Oran. Il a été libéro de charme de l’équipe nationale algérienne, de la sélection africaine qui est partie au Mexique et au Brésil dans les années 70 avec une constellation de vedettes africaines, entraînée par Rachid Mekhloufi. Je suis sûr qu’avec la qualification de l’Algérie en demi-finale, les stades feront le plein pour le reste du tournoi».
L’Essor : L’Algérie vise-t-elle la CAN 2025 à travers le CHAN 2022 ?
Haouchine Mohamed : «Ce n’est pas parce que l’Algérie est mon pays que je défends ses intérêt. Je pense que la plus grande victoire du football algérien, ces dernières années, a été l’acquisition des infrastructures et je dis bravo aux hautes autorités du pays, en tête le président Abdelmadjid Tebboune.
Il aime le football et s’est impliqué personnellement pour la réalisation de ces infrastructures. Le stade Nelson Mandela d’Alger, Douera, de Constantine et d’Oran ont, chacun une capacité d’accueil de 42.000 places alors que celui d’Annaba compte 65.000 places. S’ajoute à ces sites le stade de Tizi Ouzou qui a une capacité de 50.000 places. Tout ça fait la grandeur du football algérien.
Oran a accueilli les Jeux méditerranéens en juillet dernier, ça été une grande réussite. L’Algérie a aujourd’hui tout ce qu’il faut pour organiser la CAN et je pense que nous sommes bien partis pour obtenir satisfaction auprès de la CAF.
L’Algérie se veut une locomotive du football africain, veut donner l’occasion aux jeunes Africains, comme c’est le cas pour cette 7è édition du CHAN, de venir s’épanouir dans les beaux stades, les beaux hôtels et les bons aéroports de notre pays. La communion entre les supporters algériens et leurs frères, c’est ça qui fait la force de l’Afrique, l’union, la fraternité et la sportivité».
L’Essor : L’ancien international malien Salif Keïta est très apprécié en Algérie. Y’a-t-il une explication ?
Haouchine Mohamed : «Salif Keïta est mon ami, je l’ai interviewé lors de la CAN 2002 au Mali. Je lui ai demandé une audience pour une interview, il m’a dit, je prends votre numéro de téléphone parce que je dois voyager pour les États-Unis. Je sais qu’il voulait se renseigner sur mon profil. Il a appelé Rachid Mekhloufi, qui était son capitaine à l’AS Saint-Étienne. Le même soir, j’ai rencontré Rachid Mekhloufi au centre de presse, parce qu’il était consultant de la CAF.
Il m’a dit, écoute demain soir, on va dîner avec Salif Keïta, j’ai compris qu’il l’avait appelé. J’ai fais une très belle interview avec Salif Keïta dans son hôtel, au bord du fleuve djoliba. On l’appelle Domingo en Algérie, on l’appelle aussi Monsieur taxi. En Algérie, on sait apprécier les grands joueurs, comme Salif Keïta, Roger Milla, Jay-Jay Okocha, Benedict McCarthy. Salif Keïta était un très grand joueur, il a remporté le premier Ballon d’or africain en 1970. Il a des millions de fans en Algérie».
Interview réalisée par
Ladji Madiheri DIABY
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