
Voir
un homme avec la barbe n’étonne point personne, mais voir une femme barbue ne
peut laisser personne indifférent. En réalité, une femme avec la barbe est le
fruit d’un phénomène hormonal appelé «l’hirsutisme». Les médecins expliquent
cela comme la résultante d’une production élevée de testostérone chez la femme.
Cette production excessive peut être d’origine génétique ou due à la prise
excessive d’hormones ou de certains médicaments
Selon
le médecin Adama Diarra du Centre de santé de référence de la Commune III du
District de Bamako (Csref), l’hirsutisme autrement dit hyperpilosité provoque
la poussée et la présence des poils sur le menton de femmes.
«C’est un
phénomène relativement courant qui touche entre 5 et 15% des femmes au Mali.
L’hirsutisme se caractérise par des poils épais et drus chez la femme sur des
zones où les poils sont normalement minimes ou inexistants. À savoir, le
visage, le cou, la poitrine, le dos, les épaules et le ventre», explique le
spécialiste. Il précise, par ailleurs, que l’hirsutisme apparaît le plus
souvent lors de la puberté, mais peut également survenir plus tard dans la vie
d’une femme.
Ce
développement des poils peut être plus ou moins visible. Les cas d’hirsutisme
sévère sont rares. «En règle générale, l’hirsutisme est provoqué par une
production excessive d’hormones masculines (les hormones dites androgènes,
telle que la testostérone», précise le médecin du Centre de référence de la
Commune III. Et de poursuivre que cela peut arriver durant la ménopause.
Certaines femmes constatent l’apparition de poils sur leur corps (notamment sur
le menton et une moustache bien visible)
durant cette période. Le toubib estime également que l’utilisation d’un
contraceptif hormonal peut avoir cet effet indésirable. Par ailleurs, complète
le spécialiste, l’obésité augmente le risque d’hirsutisme, car elle renforce la
résistance à l’insuline, ce qui entraîne un excès de production d’hormones
androgènes chez les femmes obèses.
Le
médecin Adama Diarra apporte la précision que lorsque l’hirsutisme atteint un
stade avancé, ce phénomène appelé aussi «hyperandrogénie», peut provoquer
d’autres signes de masculinisation du corps féminin. Dans ce cas de figure
apparaissent des troubles cutanés (acné et production excessive de sébum), des
troubles des règles et de l’ovulation, la calvitie, le développement de la
musculature et d’une voix grave, l’atrophie du clitoris…
On parle alors de virilisme. En cas d’hirsutisme, un bilan hormonal est généralement recommandé. L’hirsutisme est souvent héréditaire et les antécédents familiaux sont l’une des premières pistes vers lesquelles se tourne le diagnostic médical. Plus généralement, nous conseillons à ces femmes de venir aux centres de santé en vue de faire des examens et essayer de voir si nous pouvons trouver une solution à leur problème, conclut le médecin.
SITUATION
INCONFORTABLE- Voir une femme porter une barbe est une chose surprenante,
inhabituelle, qui pousse la société à avoir un regard différent de celui qu’on
a envers les femmes sans barbe. Généralement, ces femmes à barbe sont souvent
victimes de moqueries, de stigmatisations et de préjugés. Leur visage qui
s’apparente à celui d’un homme fait que beaucoup de personnes leur attribuent
la mentalité des hommes.
«Les femmes à barbe sont de nature dures de caractère,
teigneuses et parfois violentes comme les hommes», caricature Adjo Dembélé, une
ménagère. Elle renchérit en ces termes : «Ces femmes sont souvent traitées de
méchantes. C’est pourquoi, dans nos villages, les femmes à barbe sont traitées
pour la plupart comme des sorcières, car il est inadmissible qu’une femme porte
la barbe comme un homme.» En Afrique, toutes les situations inhabituelles
s’expliquent de façon terne comme de la sorcellerie.
Richard
Kamaté, pompiste dans une station d’essence au Quartier du fleuve dit être
moins attiré par les femmes à barbe. «Le premier aspect qui attire les hommes
plus précisément moi, c’est la beauté qui inclut la douceur au toucher de la
peau du visage au pied qui doit être lisse débarrassé de tout obstacle. Je ne
peux pas partager mon lit avec une femme barbue. Deux barbes sur un même lit,
ce n’est pas possible», confie-t-il. Assanatou Camara, secrétaire de direction,
est du même avis.
Elle déclare avec une mine de dégoût : «Ces femmes sont
différentes de nous autres. Je me demande comment elles font pour vivre avec
leur homme. J’ai de la pitié pour elles. J’ai l’habitude de voir certaines au
salon de coiffure pour les épilations et elles déboursent beaucoup d’argent
pour se soigner et être coquettes. Mais il faut attendre quelques semaines
seulement, tu les reverras avec leur barbe encore. Je leur conseille d’aller
consulter un médecin le plus tôt afin de détruire la racine de leurs poils»,
conseille la jeune dame.
L’ampleur
de ces préjugés est telle que les femmes à barbe se sentent dans une situation
d’inconfort. De fait, il est souvent impossible pour une femme barbue de passer
inaperçue dans la rue. Des regards sont posés sur elles de différentes
manières. Frustrations, humiliations, vexations… sont ces situations qu’elles
subissent. «Nous souffrons dans notre être», témoigne Arama Sanogo, une femme à
barbe.
«C’est depuis ma vingtaine que j’ai commencé à voir pousser ma barbe. J’ai vécu l’enfer car j’ai été un sujet de moquerie par mes camarades d’école et mes proches. J’étais surnommée la fille barbue. Et ce sobriquet m’est collé jusqu’aujourd’hui», dit-elle. Mais avec le temps et la maturité d’esprit aidant, Arama Sanogo a pu surmonter ce regard d’enfer et se sent bien dans sa peau aujourd’hui.
BRISER
LE TABOU- Comme Arama Sanogo, Aïcha Kanté, a fait le buzz sur les réseaux
sociaux au mois de mars dernier en affichant ouvertement sa barbe. Elle est
l’une des rares femmes au Mali qui a accepté de garder sa barbe pour faire face
aux préjugés. Malgré ses efforts visant à surmonter les quolibets et les railleries,
elle demeure la cible de plaisanteries
de mauvais goût. Cependant, elle n’en démord pas. Loin s’en faut. La
demoiselle Kanté (29 ans) est une jeune dame normale qui essaie de vivre sa vie
sans le regard des gens sur sa personne. Cette jeune commerçante est hirsute.
C’est
pour briser ce préjugé sur les femmes barbues qu’Aïcha Kanté a décidé de garder
sa barbe. «À l’adolescence, j’ai constaté que ma barbe poussait comme celle des
hommes. Au début, je me rasais régulièrement pour qu’elle ne pousse pas parce
que cela est très mal vu dans notre société. Une femme avec la barbe est perçue
dans notre société comme une malédiction.
Avant d’accepter de vivre avec la
barbe, j’ai été la cible de moqueries souvent nauséabondes dans ma vie
quotidienne», dénonce la jeune dame. Avant d’ajouter être dépitée que certaines personnes pensent
toujours que je fais exprès pour attirer les regards des gens sur moi et
d’autres pensent que je suis un homme qui essaie de se transformer en femme.
«Peu de personnes comprennent le calvaire que je vis. D’autres me réconfortent
en disant que c’est un fait de Dieu si je porte la barbe», dit-elle.
Pourquoi
a-t-elle décidé de garder sa barbe comme les hommes ? «Après réflexion, j’ai
décidé de garder cette barbe parce que je me plaisais avec ce portrait du
visage et les membres de ma famille m’ont accompagné dans ce sens. Ils m’aiment
comme je suis. Il y a beaucoup de femmes barbues qui ont peur de la garder à
cause du regard de la société sur leur personne. Et elles souffrent de ce
problème parce qu’elles n’arrivent pas à avoir un époux.
Les hommes ont très
peur des femmes barbues. Aujourd’hui, mon combat est de faire en sorte que les
femmes barbues puissent être acceptées dans la société», plaide la jeune
décomplexée barbue. Elle invite la population à ne pas les stigmatiser et à les
accepter comme des êtres normaux même si leur apparence faciale en impose une
autre image !
N’est-ce pas que la beauté de la vie réside dans la diversité des êtres qui la composent avec leurs handicaps? En effet, nul ne mérite d’être rejeté ou stigmatisé à cause de sa difformité physique.
Djeneba BAGAYOGO
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