L’insalubrité
est devenue le quotidien des personnes qui vivent sur ces sites
Contraints de quitter leurs
villages suite aux attaques terroristes à répétition ayant fait de nombreuses
victimes, ils sont actuellement plus de 1.000 déplacés à fréquenter les sites
de Faladiè et du Centre Mabilé de Sogoniko en Commune VI du District de Bamako.
Vivant dans des conditions très précaires
sur ces sites de fortune, ces
compatriotes devront leur survie au soutien de l’État, des organisations non
gouvernementales et à des bonnes volontés.
Mais il faut reconnaître que l’aide
arrive souvent au compte-gouttes. Le 21 août 2022 a été célébrée
la Journée internationale du souvenir en hommage aux victimes du terrorisme.
Le thème
de cette année était «Mémoire» et il a été choisi après consultation des
victimes et des associations qui s’y rapportent. Au Mali, ce thème sied avec la
situation des milliers de déplacés et de réfugiés que connait le pays depuis
une décennie. Notre équipe de reportage s’est rendue sur les sites de Faladiè
Garbal et du Centre Mabilé de Sogoniko où résident depuis quelques années, des
centaines de déplacés internes pour constater de visu leurs conditions de vie.
INSALUBRE ET BOUEUX-Notre premier constat à notre arrivée sur le site de Faladiè est que l’endroit est très insalubre, très boueux et nauséabond. Des tentes y sont construites en tôles, avec des toits faits de foins et maintenus par des bâches en plastique pour empêcher les eaux de pluie de s’infiltrer. à notre passage, deux enfants âgés d’à peine 10 ans poussaient avec difficulté un charriot chargé de plusieurs bidons d’eau de 20 litres.
Ils peinaient à
faire avancer le charriot complètement embourbé dans la terre boueuse. Nous
regardons le sol et nous nous demandons où poser nos pieds tant la surface était
recouverte de boue. Ici, les eaux usées verdâtres attirent les mouches et les
moustiques.
Ce qui fait que le site est infesté par ces insectes très nuisibles
qui causent de nombreuses maladies comme le paludisme. Nous sommes dépassés de
voir ces compatriotes vivre dans ces conditions indécentes. Les enfants
jouaient pendant que leurs mamans faisaient la cuisine comme si de rien n’était
au milieu de ces immondices.
Constat fait de ces
difficiles conditions de vie, nous demandons à voir le responsable du site. On
nous guide tout droit vers Mariam Niagalé qui travaille à la direction régionale
du développement social. Avec son autorisation, nous avons pu échanger avec
certains déplacés sur leurs conditions de vie, dont Ama Diallo. Le vieil homme
semble s’habituer à ces conditions de vie au fil du temps. Détendu sur une
chaise, une houlette à la main, il nous explique qu’une personne qui trie les
ordures pour les vendre afin de pouvoir se nourrir ne connait pas la saleté car
c’est son quotidien.
Cependant, Amadou Djibo, un autre déplacé qui s’est
retrouvé sur le site depuis trois ans, explique que la saleté dérange tout le
monde. «C’est la saison des pluies qui
aggrave cette situation», nous confie-t-il. À notre passage, nous avons croisé
une équipe de la Croix-rouge malienne venue offrir des moustiquaires aux déplacés.
Selon les membres de cette équipe, les dons qu’ils font aux déplacés dépendent
des besoins du moment. étant donné que
c’est la saison des pluies et que les moustiques affluent dans la zone, la
Croix-Rouge a choisi de donner des moustiquaires aux déplacés pour les protéger
contre le paludisme. «Ils ne nous aident pas chaque mois, mais tout le temps», témoigne le vieux Ama Diallo.
En cas de
maladies, dit-il, c’est la Croix-Rouge ou Samu social qui les prennent en
charge et gratuitement. Ayant beaucoup
de choses sur le cœur, Ama Diallo nous informe que les déplacés ont besoin de
denrées alimentaires, d’eau, de médicaments, de sécurité et d’éducation pour
leurs enfants. Il se souvient qu’un sac de 50 kg de riz a été offert à chaque
famille pour une durée de quatre mois.
Pour lui, cela n’est guère suffisant car certaines familles n’ont même pas fait
un mois avec leur sac.
Pour notre interlocuteur, c’est pendant la période de
Ramadan qu’ils reçoivent le plus d’aide venant de mains généreuses, comme
quatre à cinq sacs de riz pour chaque famille durant ce laps de temps. Ama
Diallo qui déplore leurs conditions de vie regrette qu’il n’y a pratiquement pas de donations de vivres sur
les sites ces derniers temps. Ces
propos sont confirmés par la responsable
du site Mariam Niagalé qui précise que cela fait deux voire trois mois que les
déplacés de Faladiè n’ont rien reçu. Et
du coup, ils sont obligés de trier les ordures pour certains, de faire de
petits boulots et mendier pour d’autres afin de pouvoir vivre.
Pour le vieux Ama Diallo, le
manque de travail est un gros problème qu’ils connaissent également. D’après
lui, leur recherche de nouveaux
partenaires afin de donner du travail décent à certains déplacés n’a rien donné.
Du coup, certains font de petits boulots pour pouvoir nourrir leurs familles. «Certains
hommes coupent de l’herbe qu’ils vendent, d’autres deviennent des mendiants et
certaines femmes sillonnent les maisons pour faire la lessive. Aussi,
d’autres ramassent les objets
plastiques dans les ordures qu’ils
revendent pour pouvoir acheter de la nourriture», nous relate Ama Diallo, qui
demande aux autorités et aux bonnes volontés de leur permettre d’avoir des
terres pour cultiver ou des animaux à élever pour subvenir à leurs besoins.
PAIX ENTRE COMMUNAUTÉS- Au total, 806 personnes déplacées sont sur le site de Faladiè selon le dernier recensement. La première chose qui frappe à l’œil dans ce lieu est l’harmonie qui règne entre les différentes communautés en l’occurrence des Sonrhaïs, des Bozos, des Bambaras, des Tamasheks, des Dogons, des Peulhs. Les personnes interrogées ainsi que les responsables des sites s’accordent à dire que la paix règne entre ces différentes communautés que la situation sécuritaire a réunies dans une communauté de destin.
Au Centre Mabilé de Sogoniko,
l’ambiance était toute autre à notre passage. Ici, 306 déplacés sont logés,
dont des dogons et des Peulhs selon le
responsable, Madi Noumogo. Certains vivent dans un grand bâtiment délabré.
D’autres sous des tentes offertes par les Nations unies.
Les déplacés de ce
site que nous avons interrogés sur leurs conditions de vie, reconnaissent que
le service du développement social fait du bon travail quant à leur traitement.
Abdoulaye Boly, un vieux Peulh est là depuis quatre ans. Il explique être venu
dans ce Centre avec d’autres déplacés,
car le site de Faladiè n’était plus fréquentable à cause des eaux de
pluie.
Les déplacés que nous avons rencontrés
remercient les organisations et les bonnes volontés qui leur viennent en aide
dans la limite de leurs possibilités. Par la même occasion, ils lancent un cri
de cœur à l’endroit des autorités en leur demandant plus de soutien. Mieux, ils
exhortent le gouvernement à faire en sorte que la situation du pays se
stabilise pour qu’ils puissent retourner
chez eux, retrouver leurs familles et travailleur leurs terres pour vivre
dignement.
Même si d’autres, à l’image de la pauvre Djénèba Tinmin, déplorent
ne plus avoir de village où retourner car tout a été décimé par les terroristes
et les habitants qui ont survécu ont dû aller vivre ailleurs pour ne pas être
les prochaines victimes des attaques terroristes.
Jessica K. DEMBELE
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