
Selon des thèses de la Faculté de médecine et d’odonto-stomatologie, l’infertilité touche entre 19 à 28% des couples maliens. Elle représenterait 70 à 80% des motifs de consultation dans les services de gynécologie. Face à l’infécondité de certains couples, l’Assistance médicale à la procréation (AMP) reste une réponse à l’aspiration à la parenté de ces couples infertiles. La pratique a acquis droit de cité dans notre pays depuis des lustres, même si notre pays a mis du temps à légiférer sur l’AMP qui fait sens et de plus en plus consensus au sein des couples infertiles.
Ce cap est aujourd’hui plus ou moins franchi, parce que la pratique est désormais encadrée par la loi n°2016-066 du 30 décembre 2016. Ce texte a révélé des insuffisances liées à l’évolution des sciences médicales, biologiques et sociologiques. Ainsi, le Conseil national de Transition (CNT) a voté, le 12 mai dernier, une modification de la loi portant notamment l’âge limite de recours à l’AMP à 49 ans. La réforme ambitieuse remet sur la table le débat sur les acquis et les perspectives de cette avancée médicale.
Le Dr Djédi Kaba Diakité de la Clinique Kabala, spécialiste en gynéco-obstétrique, traitement microchirurgical des stérilités en AMP, qui passe pour le précurseur de la pratique, explique largement le sens et la portée de cette révolution de la médecine. Les spécialistes expliquent que l’AMP est un ensemble de méthodes cliniques et biologiques permettant de résoudre un problème d'infertilité. Pour s’enquérir de la réalité pratique, notre équipe de reportage a été reçue par le gynécologue-obstétricien dans sa clinique où des pans du mur sont tapissés de certificats médicaux et d’attestations de reconnaissance de parents ayant eu recours à l’AMP avec satisfaction. Il s’empresse de préciser que la loi 2016-066 était très restrictive et devait évoluer pour permettre à tous les couples infertiles d’y recours.
En ce qui concerne la loi de 2025, le praticien émet des réserves quant à l’augmentation de l’âge limite du recours à l’Assistance médicale à la procréation, en ce sens que la fertilité de l’être humain baisse. «Auparavant, les femmes jusqu’à 50 ans pouvaient avoir des enfants. Maintenant, la limite est de 35 ans. Celles qui ont plus de 40 ans, quand tu les prends en fécondation in vitro, le taux de réussite est presque égal à 0 parce que la qualité ovocytaire (ovule) diminue avec l’âge», explique celui qui sait de quoi il parle.
Il précise aussi que les femmes au-delà de 40 ans doivent recourir à des dons d’ovocytes pour procréer. Malheureusement, cette technique reste interdite au Mali. À l’en croire, l’âge avancé reste un facteur limitant que la loi ne peut ignorer. Cet état de fait, indique Dr Djedi Kaba Diakité, condamne un tiers des Maliennes qui ne pourront pas bénéficier de l’AMP, si l’on s’en réfère à des thèses. Sans complaisance, Dr Diakité soutient que notre pays dispose de compétences en matière d’AMP. «Nous sommes prêts à répondre aux besoins des couples infertiles», soutient-il.
MÉTHODE DE REMÉDIATION- Le spécialiste explique qu’on parle de l’infertilité d’un couple par l’absence de grossesse après 12 à 24 mois de vie en couple avec des rapports intimes réguliers (au moins deux à trois fois par semaine) sans contraception. Ajoutant que statistiquement, 50 % des couples conçoivent dans les trois premiers mois suivant le mariage, 85 % au bout de six mois. Les 15 % restants alimentent le taux d’infertilité. En ce qui concerne les principales techniques qu’offre l’AMP, Dr Djedi Kaba Diakité en cite trois. Il s’agit de l’Insémination artificielle avec sperme du conjoint (IAC), de la Fécondation in vitro (FIV) et l’Injection intracytoplasmique de spermatozoïde (ICSI). Par ailleurs, il indique qu’à ce jour, le Mali ne compte que quatre centres qui pratiquent l’AMP dont un dans le secteur public.
De nombreux bébés sont nés de l’AMP à la clinique Kabala. Notre interlocuteur indique que le taux de réussite dépend de l’âge moyen du couple. Plus de 50% chez les femmes de moins de 25 ans, environ 40% chez la tranche d’âge de 25 à 35 ans. Enfin 30% jusqu’à 40 ans et moins de 20 % au-delà. Par ailleurs, le spécialiste assure que les enfants nés de l’AMP ne présentent pas de différences notables en termes de santé ou de développement par rapport à ceux qui sont conçus naturellement. «Ils sont même souvent plus intelligents. Parce qu’on sélectionne les meilleurs spermatozoïdes, les ovocytes les plus sains, les embryons les plus viables. C’est un tri naturel renforcé par la science», argumente-t-il. Signalant qu’avant toute intervention, un bilan médical complet est réalisé sur les deux partenaires.
Le gynécologue rappelle que dans le monde, le premier enfant conçu par FIV c’était en 1978. Depuis cette date, se réjouit-il, des progrès considérables ont permis à de nombreux couples de satisfaire leur aspiration à la parenté. Et de dire que la pratique permet d’éviter la transmission de certaines maladies génétiques à la descendance. «C’est devenu comme un traitement aussi. Ça peut aider à ne pas transmettre aux enfants certaines maladies. C’est du pain béni pour l’humanité», déclare le spécialiste en traitement microchirurgical de l’infertilité, avant d’ajouter qu’il s’agit bien de méthodes codifiées qui s’améliorent avec de bons taux de réussite dans notre pays.
«Le taux de réussite n’est pas normalement supérieur à 35% dans les pays européens, du fait qu’ils ne transfèrent qu’un seul embryon. Nous, on a de bons résultats au-delà de 50% parce qu’on transfère jusqu’à 3 embryons», soutient le gynécologue qui indique que le stress reste l’une des causes principales de l’infertilité. En outre, Djédi Kaba Diakité déplore les croyances et convictions religieuses qui continuent de peser sur les méthodes. Certains évoquent des questions d’éthique.
Si le catholicisme s’oppose fermement à l’AMP, dit le spécialiste, prônant plutôt l’adoption, l’islam l’autorise tant que la procédure se déroule entre époux légitimes. Et d’indiquer que la sélection du sexe est permise uniquement en cas de maladie génétique ciblée. Quant au protestantisme, mentionne le spécialiste, il se montre le plus ouvert dès lors que la démarche vise à donner la vie. Face à la situation, le champion de l’AMP appelle à une ouverture réglementaire de la pratique «en tenant compte de nos réalités». Il recommande aussi la multiplication des centres tout en soutenant ceux déjà existants.
Fatoumata KAMISSOKO
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