
L’Essor : Qu’est-ce que la robotique ?
Dr Sogoba Jacqueline Konaté : La robotique est la branche de la
technologie qui traite de la conception, de la construction, du fonctionnement
et de l’application des robots et des systèmes informatiques pour le contrôle,
la rétroaction sensorielle et le traitement de l’information. Le robot est un
dispositif qui exécute des tâches humaines, soit automatiquement, soit par télécommande.
L’Essor : Dans quels secteurs d’activité
la robotique s’applique aujourd’hui au Mali et quelles tâches peut-on lui
affecter ?
Dr Sogoba Jacqueline Konaté : Le travail des robots peut être classé
en trois grandes catégories : l’assemblage et la finition des produits, le déplacement
des matériaux et objets et l’exécution des travaux dans des situations
difficiles ou dangereuses pour l’humain. Quel que soit le domaine d’activité,
les robots sont généralement utilisés pour les tâches suivantes : les tâches
sales, les tâches répétitives, les tâches dangereuses, les tâches impossibles à
exécuter pour l’homme, les aides aux personnes handicapées. Ils sont capables
d’exécuter des tâches qui demandent une précision beaucoup plus élevée que
celle dont sont capables les humains.
Aujourd’hui, la robotique est très présente
dans les domaines de l’exploration menée dans des conditions extrêmes comme les
missions spatiales, les recherches dans l’Arctique et l’Antarctique ou encore
les explorations dans les profondeurs sous-marines ou à l’intérieur des
volcans. Dans des domaines plus proches du quotidien, la robotique fournit une
assistance médicale précieuse au personnel soignant, que ce soit les
chirurgiens ou les infirmiers. Elle joue un rôle essentiel dans l’assemblage
des pièces en usine. Il ne faut pas oublier l’utilisation grandissante de la
robotique dans les équipements militaires et de sécurité.
L’Essor : Que peut apporter la robotique à
l’économie malienne ?
Dr Sogoba Jacqueline Konaté : La robotique peut accélérer le développement
de notre pays, car il est reconnu qu’elle accroît la productivité dans le
travail. Les robots qui aident dans la modernisation de l’agriculture, l’élevage
et la pêche peuvent être d’un grand apport dans ces secteurs. Le domaine de la
santé a aussi besoin de robots pour aider les praticiens à améliorer les soins
de santé et à soulager certains d’entre eux des tâches répétitives et pénibles
telles que le port des malades et de certains objets lourds ou délicats.
L’industrialisation du Mali passe
obligatoirement par l’utilisation des robots, car les tâches qu’on y mène sont
difficiles et pénibles pour l’humain. Les robots sont donc tout indiqués pour
les exécuter. Aucune société industrialisée ne peut se passer de robots, car
ceux-ci ne se fatiguent jamais contrairement à la main d’œuvre humaine. En
outre, les robots sont une solution pour protéger l’humain des conséquences des
travaux difficiles et dangereux pour celui-ci. Ainsi, l’humain pourra se
consacrer à d’autres tâches plus qualifiées qui requièrent des aptitudes dont
les robots ne disposent pas encore.
L’Essor : Dans quelles proportions la
robotique peut booster l’économie malienne ?
Dr Sogoba Jacqueline Konaté : Aujourd’hui, je ne saurais
avancer des chiffres, mais je peux laisser entendre que les bénéfices de la
robotisation seront importants pour l’économie malienne. Premièrement, elle va
créer des emplois plus qualifiés à la place de ceux qu’elle fera supprimer. On
peut citer tous les métiers dans la chaîne allant de la conception à la
maintenance des robots en passant par leur implémentation et leur surveillance.
Ces métiers sont plus valorisants pour l’humain et génèrent plus de profits que
les travaux ordinaires exécutés par des ouvriers.
Pour vous donner un exemple concret du «plus»
qu’apporte la robotisation, nos postes de péage peuvent être dotés de systèmes
intelligents, capables de faire le recouvrement des taxes sans l’intervention
humaine. Cela apporte la sécurité des recettes recouvrées et des personnes qui
sont souvent attaquées par des bandits armés. En outre, cela empêche de laisser
certains postes de péage abandonnés la nuit pour raison d’insécurité, ce qui
fait perdre à l’État des recettes conséquentes.
Autre exemple, les drones sont des robots
mobiles volants qui sont devenus très célèbres par leur utilité dans la sécurisation
de territoire, le renseignement, l’agriculture, la santé, etc. Ils peuvent non
seulement sauver des vies, mais aussi et surtout aider à développer la
productivité agricole en intervenant dans l’application des pesticides, la
protection des champs contre les insectes dévoreurs, la sauvegarde de la récolte.
Bref, les applications possibles de la robotique au Mali sont légion.
Quand les machines travaillent et produisent
correctement, la productivité sera beaucoup plus importante. Cela va se sentir
dans l’économie et dans la société de façon générale, au niveau tant du salaire
des employés que de la qualité de vie. In fine, l’industrie de la robotique est
elle-même très lucrative. Les producteurs de ces machines font beaucoup de bénéfices
en vendant leurs produits au monde entier. Comme dit précédemment, les robots
créent un grand nombre de métiers au cours de leur cycle de vie.
L’Essor : Quelle place occupe
actuellement la robotique au Mali ?
Dr Sogoba Jacqueline Konaté : La robotique en est à ses débuts
au Mali. Le centre Robots Mali est dédié aux jeunes élèves qui sont au stade de
l’initiation. Ils font des formations et assemblent des robots. Ils ont
participé à plusieurs compétitions internationales et sont sortis gagnants de
la plupart d’elles. Ces prouesses ont conduit les autorités à créer un cadre
plus favorable au développement de l’intelligence artificielle et de la
robotique. C’est ainsi que le projet de mise en place du Centre d’intelligence
artificielle et de la robotique est né.
La première pierre du Centre a été posée
le 7 juin dernier. Il a pour missions d’initier et de mener des
projets de recherche en intelligence artificielle et robotique ; participer au
développement de la recherche dans les technologies de l’information, de
l’intelligence artificielle, de la robotique et des sciences et techniques ;
dynamiser un écosystème scientifique et industriel favorable au développement
des sciences, des techniques et des technologiques ; contribuer à la formation
initiale et continue en intelligence artificielle et en robotique. Le Ciar-Mali sera un pôle d’excellence qui
aura la capacité d’accueillir des chercheurs et des enseignants-chercheurs de
l’intelligence artificielle et de la robotique.
L’Essor : Quelle est la vocation première du
Ciar-Mali ?
Dr Sogoba Jacqueline Konaté : La vocation première du
Ciar-Mali est la recherche et le développement dans l’intelligence artificielle
et la robotique. Le Ciar va également assurer l’initiation des enfants, ainsi
que la formation initiale et continue pour créer un vivier de spécialistes de
l’intelligence artificielle et de la robotique. Cela permettra d’impacter plusieurs
domaines prioritaires pour le Mali. Ainsi, au niveau social, économique, sécuritaire,
le Centre permettra d’améliorer l’efficacité du travail dans les secteurs
productifs et augmenter la productivité ; de prendre en charge des questions médicales
et environnementales ; de créer des industries technologiques pourvoyeuses
d’emplois ; de réduire la pénibilité de certaines tâches.
Propos recueillis par
Oumar SANKARE
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