
L’exploitation du potentiel découvert dans la Région de Bougouni exige des préalables
La diversification de la production minière nationale,
longtemps voulue par nos autorités pour vendre davantage la destination Mali
afin d’attirer des investissements massifs dans le secteur, est-elle en train
de se matérialiser ?
La confirmation la semaine dernière du potentiel diamantifère
malien par une délégation technique du secteur des mines confirme cette
tendance. Si l’on sait que cette découverte historique de diamant intervient
quelques jours après le lancement des travaux de construction de la mine de
lithium par Leo Lithium, coentreprise formée par l’australien Firefinch et le
chinois Ganfeng Lithium.
C’est la Société minière Samadou Mining, détentrice d’un
permis d’exploration de diamant, qui a fait la découverte la semaine dernière
dans le village de Kénébélé, Commune de Kologo, dans la Région de Bougouni.
Cela au terme de trois mois de travaux d’exploration. «Il s’agit de trois
morceaux de diamants de bonne qualité à vu d’œil», confirme le directeur du
Bureau d’expertise, d’évaluation et de certification des diamants bruts (BEEC).
Rencontré jeudi à son bureau, Dr Birama Sory Sidibé précise qu’une analyse plus
approfondie est demandée pour donner leur coût exact une fois les 4C (poids,
coupe, couleur et pureté) déterminés. Selon lui, un morceau de diamant peut être
vendu entre 20 millions et plus de 100 millions de Fcfa en fonction des 4C. L’État
prélève 2% de la valeur de chaque morceau comme taxe.
Des études faites en 2006 par des services spécialisés américains
distinguent le diamant gemme : pierre pure ou très pure, destinée à la
bijouterie-joaillerie du diamant industriel : diamant très impur, en général
opaque, destiné à la fabrication d’outils industriels de forage (ex. :
forage pétrolier, sondage minier) ou de découpage (ex. : perçage des bétons
armés, sciage de pierres dures, polissage de divers matériaux).
Aucune analyse déterminant laquelle des deux familles nos
diamants appartiennent et le potentiel réel du périmètre concerné n’est encore
disponible. Toutefois, ce qui pourrait être considéré comme la première mine
d’exploitation de diamant au Mali s’étend sur 12 km2. Autre évidence :
c’est un gisement de type alluvionnaire (qui découle des ruissellements) où des
morceaux de diamants sont sortis de trois trous. «Ce qui prouve à suffisance
qu’il y a du potentiel», analyse Dr Birama Sory Sidibé.
Précisons ici que l’extraction du diamant se fait principalement dans les gisements primaires (pipes kimberlitiques) à ciel ouvert (carrière) ou en souterrain. Les dépôts secondaires (placers) peuvent se trouver dans les lits des rivières ou sur les côtes marines (offshore).
20 À 30 MILLIONS DE FCFA- L’exploitation du potentiel découvert
dans la Région de Bougouni exige des préalables. L’autorisation d’exploration
de trois mois dont dispose Samadou Mining a expiré, rappelle l’expert. À ce
stade, suggère le spécialiste, il leur faut un permis de recherche d’une durée
de trois ans renouvelable.
«Mais nous pensons qu’ils peuvent passer à la phase
d’exploitation», ajoute Dr Birama Sory Sidibé. Et d’assurer : «Avec un
investissement de 20 à 30 millions de Fcfa nécessaires pour l’installation
d’une laverie moderne (7 millions de Fcfa) et une pelleteuse, ils peuvent
commencer l’exploitation». L’expert précise ensuite qu’il s’agit là d’une
exploitation artisanale mécanisée. Car, selon lui, la production du diamant ne
requiert aucun produit chimique.
La directrice nationale adjointe de la géologie et des mines
assure de son soutien à cet effet. «Le département fera tout pour accompagner
Samadou Mining, afin de quitter le stade artisanal pour une exploitation de
meilleur standard», promet Karambé Awa Goundiam.
Dr Birama Sory Sidibé invite les autorités à investir davantage dans la recherche pour une diversification de l’exploitation minière. «Ceci permettra de prouver l’existence du potentiel minier et de mieux négocier lors des conventions internationales et les contrats miniers», argumente le technicien.
Il a été établi que le Mali dispose d’un potentiel appréciable
en diamant dans les zones de Kéniéba, Kangaba et Yanfolila. Les estimations
tablent sur 583.598 carats dans les gisements primaires et 1.775.733 carats dans
les gisements alluvionnaires. 1 carat équivalant à 0,20g.
L’on se rappelle que l’ancien ministre des Mines et du Pétrole
avait confirmé en 2018 que le Mali possède des gisements de diamant. Les
districts miniers de Kénièba, Kangaba et Yanfolila regorgent de milliers
de carats de diamant tandis que dans certaines localités de Sikasso et de Taoudéni
des recherches supplémentaires étaient en vue pour confirmer l’existence
de la pierre précieuse, avait précisé Pr Tièmoko Sangaré.
Rappelons que le Mali a été admis en 2013 au Schéma de
certification du processus de Kimberly, un régime international de
certification de diamants bruts réunissant gouvernements, industriels et société
civile. Le Processus de Kimberly (PK) vise à éviter que les recettes émanant du
commerce des diamants ne soient utilisées pour financer les activités
militaires de groupes rebelles ou terroristes.
Les pays qui ont d’importantes productions alluviales, artisanales ou mécanisées, sont surtout en Afrique : Angola, RDC, Namibie, Sierra Leone, RCA, Guinée, République du Congo, Tanzanie, etc. selon l’Institut d’études géologiques des états-Unis, ils représentent quelque 25 à 30% de la production mondiale qui a atteint près de 180 millions de carats en 2004.
Oumar SANKARE
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