
En plus de ces côtés économiques, la tontine est devenue un moyen de raffermissement des liens et des relations
Les
tontines sont monnaie courante dans notre pays. Depuis 2020, Mme Diallo Hawa
Diallo et ses voisines du quartier à Kati forment un groupement de tontine en
présentiel. Chaque semaine, précisément les vendredis, chacune d’elles cotisent
une somme de 1.000 Fcfa. Et après un tirage au sort, l’une des membres empoche
la somme des cotisations. La semaine suivante, un autre membre remporte la même
somme. Le tirage hebdomadaire continue jusqu’à ce que chaque membre du groupement
ait son tour.
Dans
la tontine de Mme Hawa Diallo, une cotisation supplémentaire de 200 Fcfa est
versée par chaque participante dans la caisse commune. Ce fonds est distribué, à
la fin de l’année, aux membres de la tontine. Avant ce partage du gâteau, la
caisse sert de prêt remboursable avec intérêt accessible aux membres qui
veulent mener des activités commerciales ou génératrices de revenus.
De nos
jours, cette tontine rassemble plus de 40 femmes. Presque chaque homme ou femme
participe à une tontine. Même au sein des services où la plupart des employés
sont adhérents d’un groupe de tontine. Ce système de cotisation est devenu
quasiment incontournable dans les relations humaines. Pour certains, la
tontine, en dehors de son caractère social, représente aujourd’hui une sorte d’épargne
en prévision des dépenses et pour financer des projets.
Pour
rappel, la tontine est une association de personnes qui s’unissent à travers
des liens familiaux, d’amitié, de profession pendant des périodes d’intervalles
plus ou moins variables. Cela généralement, afin de mettre en commun leurs épargnes
en vue d’apporter des solutions aux problèmes particuliers ou collectifs liés
au moyen financier. Elle consiste en une formule mixte d’épargne et de crédit.
Les participants versent mensuellement des cotisations de montant fixe qui est
distribué tour à tour à chaque membre, désigné en général par tirage au sort.
Après que chaque membre ait reçu le fonds une fois, le cycle doit normalement
recommencer. En plus de son aspect social, beaucoup de personnes prennent la
tontine comme un instrument économique et une sorte de prévoyance en prévision
des difficultés qui peuvent survenir.
Il
s’agit d’utiliser des fonds, soit pour un investissement à court terme, soit
pour un évènement prévu ou imprévisible. Adhérer à une tontine suppose avoir
des projets à l’avenir. C’est le cas de Mme Niakaté Fatoumata Napho. Elle
coordonne la tontine des femmes journalistes depuis deux ans. Elle récupère, à
travers un service de Mobile Money, les cotisations mensuelles qui s’élèvent à
50.000 Fcfa pour chaque membre.
La tontine est pour elle, une épargne en
quelque sorte pour financer ses projets. Nouvellement mariée, Mme Niakaté
affirme que c’est grâce à sa part de tontine ramassée au mois de juin qu’elle a
pu fait face aux dépenses de son mariage. «L’engouement est tellement grand à
chaque renouvèlement de tontine qu’il arrive des incompréhensions entre les
membres», explique la tontinière, poursuivant que très souvent la «ton-ba» est
confrontée à un dilemme qui peut amener des incompréhensions.
En
effet, au moment du renouvellement, il arrive que certains membres aient déjà
planifié des projets qu’ils tiennent à réaliser à une date fixée. Donc, il lui
faut obligatoirement ramasser la tontine à cette date. Toute chose qui n’est
pas facile surtout si la tontine se déroule par tirage au sort. Tout comme Mme
Niakaté, beaucoup de femmes adhèrent aux tontines pour faire face aux dépenses
du mariage de leurs enfants.
Mme Diarra Fanta Diallo prépare le mariage de sa
fille ainée qui aura lieu bientôt. Dès l’annonce des fiançailles, elle a cherché
à faire partie d’une tontine d’épargne. C’est-à-dire, chaque mois, les membres
cotisent chacune 6.000 Fcfa, une somme qui correspond au prix d’une pièce de
pagne. À la fin du mois, la tontinière se rend au marché pour payer les pagnes
qu’elle remet après à qui le tour. Cette forme de tontine permet à Mme Diarra
de constituer le trousseau de mariage de sa fille. «Sans ce sacrifice, je ne
serai pas capable de fournir des pagnes à ma fille», dit-elle.
Moriba
Keïta est cadre dans un service public et il coordonne l’une des tontines de ce
service. Il explique que son adhésion à cette tontine s’explique par le fait
que cette collecte de fonds lui permet de faire face à la réalisation de
certains de ses projets personnels. La tontine est, pour lui, une épargne
d’argent. Sans cela, dit-il, il n’est pas facile pour les adhérents de pouvoir
rassembler dans l’immédiat un montant colossal.
Ainsi, l’adhésion à cette
collecte de fonds permet de disposer à portée de main d’un montant conséquent
pour faire face à une dépense importante. «Cette année, j’ai décidé de ramasser
ma tontine à la rentrée scolaire pour faire face aux dépenses scolaires
notamment les fournitures, les tenues et le payement de la scolarité des deux
premiers mois de l’année scolaire», confie-t-il. Pour lui, le salaire à lui
seul ne permet de subvenir aux besoins des enfants à la rentrée scolaire, donc
il faut faire des prévisions. D’où son adhésion à la tontine.
En
plus de ces côtés économiques, la tontine est devenue un moyen de
raffermissement des liens et des relations, de partage d’idées de projet, et de
résolution de certains problèmes à travers les échanges fructueuses. Âgée de 60
ans, Mme Ballo Rokiatou Diakité a créé une tontine dont elle est la «ton-ba»,
depuis 10 ans. Cette tontine réunie des hommes et des femmes qui cotisent selon
leurs moyens.
En mettant en place cette initiative, son intention était d’aider les femmes et les hommes à faibles revenus, d’épargner pour réaliser dans le futur leurs projets. Adhérer à une tontine, estime-t-elle, est une manière de faire une planification et avoir des projets à réaliser à court terme. En remettant chaque fois la tontine au bénéficiaire du mois, la sexagénaire ne manque jamais de prodiguer des conseils qui poussent à investir.
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