L’ONG initie des campagnes de sensibilisation à l’attention de cette couche vulnérable
Cette association a pour objectifs «de défendre,
promouvoir et protéger les droits des aide-ménagères et valoriser le métier
d’aide-ménagère en vue d’améliorer leurs conditions de vie et de travail tout
au long de leur parcours migratoire».
Elle est aujourd’hui présente dans neuf
pays de la sous-région ouest africaine (Mali, Burkina Faso, Togo, Bénin, Côte
d’Ivoire, Guinée Conakry, Sénégal, Gambie et Ghana).
L’ADDAD-Mali compte
aujourd’hui à peu près 1.500 aide-ménagères et est présente dans deux capitales
régionales à savoir Ségou et Koulikoro. Au niveau sous régional, elle compte
aujourd’hui au moins 5.000 filles travailleuses domestiques.
Elle a initié un projet de protection des filles
travailleuses domestiques contre les violences et exploitations à Bamako qui a
pour objectif de «contribuer à l’exercice des droits des filles et adolescentes
travailleuses domestiques».
Ce projet est soutenu financièrement par l’Agence
basque (Espagne) et bénéficie de l’accompagnement technique de l’ONG de
coopération mondiale pour le développement et l’action humanitaire en faveur
des enfants et pour la défense de leurs droits «Educo».
Dans la mise en œuvre
des activités du projet, des journées thématiques ont été initiées à l’occasion
de la célébration de la fête internationale du travail le 1er mai dernier.
Le
projet a mis cette journée à profit pour initier des campagnes de
sensibilisations à l’endroit de l’opinion publique sur les dangers liés au
travail domestique en général et au travail des enfants dans les grandes
villes, en particulier. Ces mains utiles sont pudiquement appelées
«aide-ménagères» par ceux qui reconnaissent leurs valeurs. Par contre, la
tranche de la population qui les méprise, les interpelle comme des «bonnes»,
«boniches» ou encore «52».
Le parcours de ces mains utiles est parsemé d’embûches. Elles travaillent dans la plupart des cas dans des conditions précaires et sont le plus souvent victimes de diverses formes de violences, abus, exploitations et négligences (VAEN).
Elles n’ont pas accès à une bonne
alimentation, au bon logement, accumulent dans certains cas des arriérés de
paiement de leur travail ou sont mal payées et sont victimes de discrimination
ce qui renforce leur vulnérabilité, et accentue leur mise à l’écart. Leurs
opinions ne sont pas prises en compte dans les décisions leur concernant et en
dépit de leur apport incontournable dans l’entretien des foyers.
Malgré ces dénis, le code du travail malien reconnaît les
domestiques comme des travailleurs à part entière et cela en vertu de la
convention 138 de l’Organisation internationale du travail (OIT) qui fixe l’âge
minimum au travail qui ne doit pas être inférieur à 18 ans et de la convention
182 qui condamne les pires formes de travail. Ces conventions qui ont été
ratifiées par notre pays ne sont malheureusement pas appliquées correctement.
C’est l’objet de tout le plaidoyer que mène l’ADDAD et qui interpelle les autorités et l’opinion publique pour la protection et le respect des droits des filles travailleuses domestiques.
L’Association interpelle également les parents qui envoient leurs enfants mineurs en ville afin qu’ils viennent trouver de quoi subvenir à leurs trousseaux et leur apporter un appui financier. Elle milite également pour le maintien des enfants filles et garçons à l’école et surtout pour une plus grande sensibilisation de ces derniers sur les dangers de l’aventure urbaine.
Amsatou Oumou TRAORE
Depuis 4 heures du matin, Chata Keïta emprunte le chemin de son périmètre maraîcher situé à Samanko, dans la Commune rurale du Mandé. Elle y reste jusqu’à 18 heures. Sur une surface de 0,25 hectare, la quinquagénaire cultive plusieurs plantes dont l’oignon, la laitue, le raisin et la me.
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