
Hamadoun Touré, ancien ministre et fonctionnaire
international à la retraite, est un intellectuel de haut vol. Lorsqu’il couche
ses idées sur les pages d’un livre comme dans son ouvrage intitulé : «De
Mon Balcon», on sent la clarté, la finesse de l’analyse, la rigueur syntaxique
et la culture générale de la vieille et bonne école de journalisme qui vous réconcilie
avec l’exercice de cette profession.
Il n’utilise pas la méthode classique de
narration d’une histoire, d’un récit épique ou des évènements avec un fil
chronologique. Mais porte plutôt un regard pluriel à la fois sur l’actualité
contemporaine et sur des évènements intemporels, sans heurter les sensibilités
parce qu’il a toujours la bonne approche des questions se rapportant à la rue, à
la tradition, au conflit de générations et à l’indépendance. Mais aussi au
pouvoir, à la Covid-19 (une pandémie qui a mis à genoux les économies et mis à
rude épreuve les systèmes de santé les plus performants) et enfin à l’art,
notamment les artistes au service de la solidarité.
Ce journaliste de formation se défait facilement du piège du
conformisme, de l’hypocrisie. Il ne se met pas derrière une glace sans tain
pour regarder à la loupe l’actualité ou les questions de société. Il a le
courage de ses opinions. Il observe la société de son époque à partir du «confort
isolé d’un balcon», d’où le titre de l’ouvrage.
Compilation de 22 chroniques, «De Mon Balcon» est un ouvrage
d’une centaine de pages. Dans la chronique intitulée : «La rue, ce tableau
clinique», l’auteur peint avec le plus grand brio la rue comme un réceptacle
qui accueille les contradictions, un laboratoire où le bien côtoie le mal, où
les mauvais comportements le disputent aux vertus. L’écrivain glisse sur des détails
qui amènent à comprendre que la rue elle-même est souvent victime et témoin,
confidente et complice de nos agissements. Qui mieux que l’auteur pour
illustrer cette ambivalence : «La rue qui accueille les héros et leurs
bourreaux» ?
La chronique : «Tradition, droit d’inventaire» revient, dans une démarche de constat, sur ces habitudes propres à la société comme fondamentales et nous ne garderons que ça en dignité lorsqu’on aura tout perdu. La tradition, qui «est ressentie comme une chaine au pied, figée dans sa sacralité», est transmise de génération à génération, mais comporte aussi en elle des faiblesses et des forces parce que nombre de nos valeurs viennent d’elle (fierté, dignité et sens de la grandeur des exemples donnés par l’écrivain).
HUMANISER L’HOMME- Dans la chronique : «Générations et
conflit», Hamadoun Touré rappelle la sempiternelle opposition entre les aînés
et les jeunes générations. Les premiers enseignent les valeurs d’antan et un
code de conduite. Ces moralistes reprochent aux jeunes générations de trahir
nos fondamentaux et referaient la société à leur image tel qu’ils l’ont connue
parce qu’ils trouvent que ce serait agréable à regarder.
Mais les jeunes
s’inscrivent dans une logique d’évolution normale des choses et ne se
consentent pas vivre en marge de leur temps. Ils laissent même libre cours
souvent à des fantaisies, d’où le reproche à la jeunesse de manquer de références
culturelles. Dans cette opposition, l’écrivain finit par partager la poire en
deux en renvoyant à cette pensée du philosophe autrichien Karl Popper : «Nous
devons nous évertuer à réduire les conflits mais non pas les supprimer. Leur
existence même est essentielle à la société ouverte».
La chronique : «La nausée» est un pamphlet mordant
contre la barbarie policière aux États-Unis avec les monstres froids (ces
policiers américains au comportement inhumain) qui ont donné la mort à un Noir
américain George Floyd, «cet autre-nous-mêmes», à Minneapolis. Cet acte
criminel et inhumain avait indigné l’humanité (qui à l’unisson avait condamné
la barbarie et la violence des faits) et révolté la conscience humaine. Cette
chronique se veut simplement une invite à humaniser l’Homme.
Quant au «Bal des courtisans», c’est une chronique qui parle
de ces opportunistes prébendiers qui ne cherchent qu’à défendre leur biscotte
beurrée. Pour l’écrivain : «Ils ont leurs cartons pour tous les évènements
de la République». À travers ses observations, on en déduit qu’ils vivent dans
le mensonge permanent et sont rarement pris à défaut dans la guerre de
positionnement.
Ils donnent l’impression à travers actes et agissements d’être
avec le prince du jour, mais lorgnent aussi du côté de ceux qui peuvent conquérir
le pouvoir. Ces courtisans insultent l’intelligence de leurs compatriotes parce
qu’ils surfent sur les réalités de l’instant et les éventualités. Charisme de
l’office, grandeur et solitude, l’angoisse des dictateurs, indépendance pouvoir
et panthéon, Covid-19, train de résilience et beauté de l’art sont aussi, entre
autres, des inspirations de l’écrivain.
Dans les pages de son ouvrage, Hamadoun Touré fait parfois du « name dropping » pour renforcer dans l’esprit des lecteurs, certaines vérités crues qu’il assène. On ne peut qu’avoir du respect pour son immense talent d’écrivain. L’ancien ministre en charge des Affaires étrangères, Sadio Lamine Sow qui a préfacé l’ouvrage résume mieux. «Les chroniques de Hamadoun Touré nous invitent à nous interroger sur nous-mêmes, sur notre monde et surtout sur l’avenir». Vivement donc d’autres ouvrages Monsieur le ministre pour continuer à arroser l’arbre du savoir!
Brehima DOUMBIA
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