
Les sanctions économiques et financières de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cedeao) et de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa) contre notre pays, annoncées dimanche dernier, ont éveillé la fibre patriotique chez nos compatriotes qui n’apprécient guère de voir cette chape de plomb.
Les syndicats de l’éducation signataires du 15 octobre 2016 ne sont pas restés en marge. Ils ont décidé dans un sursaut patriotique de suspendre leur mot d’ordre de grève de 120 heures pour soutenir la cause nationale et réaliser l’union sacrée autour de la patrie dans ces moments difficiles, «Ensemble, nous défendons la République et nos acquis».
Cette décision a été prise lundi dernier lors d’une réunion extraordinaire à la Maison de l’enseignant. Dans un communiqué signé par leurs leaders, les syndicats de l’éducation estiment avoir suivi à travers les médias les sanctions imposées au Mali à l’issue du Sommet de la Cedeao et de celui de l’Uemoa.
Pour les syndicalistes, ces sanctions sont disproportionnées et injustifiées eu égard à la disponibilité au dialogue exprimée par les autorités de la Transition. Cette situation, estiment-ils, impose à chaque citoyen un sacrifice. Ils rappellent que cette mesure de suspension, ne signifie pas renoncer à leur noble lutte qui se poursuivra dès que la situation s’améliorera. Conformément au mot d’ordre des syndicats, les enseignants ont repris les cours dans certaines écoles publiques. À l’école communautaire de Bakaribougou, les pédagogues étaient bien présents et ont dispensé normalement les cours.
La reprise des cours était aussi effective au lycée «Boullagui Fadiga» à l’Hippodrome. Les enseignants étaient bien au rendez-vous. Les élèves n’étaient pas nombreux à suivre les cours. Le proviseur de l’établissement d’enseignement secondaire, Sékou Sallah Dolo, dira que plusieurs lycéens n’étaient pas informés de la suspension du mot d’ordre de grève des syndicalistes.
Au niveau du groupe scolaire «Franco-arabe» de Banakabougou, toutes les salles de classe des 1er et second cycles étaient rouvertes après une semaine de grève. Les enseignants continuaient de transmettre des connaissances aux écoliers. Les conditions d’apprentissage laissaient à désirer dans cette école, car les élèves étaient assis à même le sol. Le revêtement en disait long sur la dégradation des classes. L’établissement souffre aussi d’un manque d’électricité et vraiment le besoin de réhabilitation se fait ardemment sentir selon la directrice du 1er cycle Mme Diawara Fanta D. Diakité.
La reprise des cours était également totale au lycée «Ibrahima Ly» de Banankabougou. Les enseignants ont quasiment répondu à l’appel et dispensaient normalement leurs cours. Dans cet établissement, il y a un système de rotation des élèves qui permet de bien gérer les effectifs pléthoriques, de dispenser un enseignement de qualité et d’appliquer l’approche par compétences (APC).
Les 26 salles de classes de 12è année et les 4 classes de 11è année du lycée étaient occupées par des élèves tandis que les 21 salles de classes, notamment 11 classes de 10è année commune et 10 classes de 11è année sciences économiques et sociales ont aussi repris les cours dans l’après-midi. L’administration scolaire a formé un groupe restreint de 25 élèves par classe pour le bon déroulement des cours. La reprise était timide au Groupe scolaire «Mamadou Diarra N°2» de Médina Coura. Les enseignants dispensaient des cours au peu d’élèves qui étaient présents.
Il est utile de rappeler dans tous les établissements visités, il y avait un relâchement dans le respect des gestes barrières, notamment le port des masques. Cela malgré la fulgurance de la pandémie ces derniers temps.
Rappelons que les syndicats de l’éducation signataires du 15 octobre 2016 avaient déclenché une grève générale de 120 heures du 4 janvier au 11 janvier 2022 pour réclamer l’application intégrale et immédiate de l’article 39 de la Loi n° 2018-007 du 16 janvier 2018 portant Statut autonome du personnel des enseignements secondaire, fondamental et de l’éducation préscolaire et spéciale.
Sidi WAGUE
Ces assises doivent permettre, selon certains acteurs de l’école malienne, de faire le check-up de notre système éducatif. Afin d’apporter les remèdes appropriés.
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