Sénou : Le laveur de motos était un véritable braqueur

Il a sollicité et obtenu un travail dans une station de lavage de véhicules. Après son départ définitif des lieux, il y retourna pour commettre un braquage à main armée

Publié mercredi 08 janvier 2025 à 07:25
Sénou : Le laveur de motos était un véritable braqueur

Bouba est un jeune qui a récemment débarqué à Bamako. Comme nombre de jeunes de son âge, lui aussi immigra dans la cité des Trois caïmans à la recherche de mieux-être. Il s’essaya à plusieurs petits métiers qui ne lui donneront pas satisfaction. Le jeune homme finira par jeter son dévolu sur le métier de lavage de motos et de voitures. Pour réaliser ce projet, il sollicita l’aide de l’oncle chez qui il logeait à Sénou, quartier de la Commune VI, à la périphérie sud de la capitale. L’aide de  celui-ci ne tarda pas à venir. L’oncle se débrouilla pour lui trouver un espace quelque part à Sénou. Puis, il l’aménagea pour que son neveu, Bouba, y fasse sa station de lavage.

Le temps passe, et le jeune homme, un trentenaire se fit remarquer dans son travail. La clientèle affluait sans quasiment discontinuer. En quelques mois de travail, Bouba parvient à se frayer un chemin dans le domaine. Son entreprise commença à pousser des ailes comme on le dit. Il est arrivé un moment où le jeune homme était débordé de clients. Dans la foulée il recruta quelques jeunes du quartier, (dont des aînés), pour l’aider à faire ce travail moyennant un salaire mensuel. Cela donna un coup de fouet aux rentrées financières de l’entreprise. En un temps relativement court, Bouba parvint à se faire un nom dans le domaine.

 

Patron pingre- Mais les employés de Bouba n’apprécient pas sa façon de travailler. Ils lui reprochent sa rigueur et son autoritarisme. Mais par dessus tout, ils trouvent que leur patron est pingre. Il refuse toutes dépenses d’argent qui n’entrent  pas dans le cadre professionnel. Il menace régulièrement ses employés de renvoi, même en cas d’absence prolongée due à une maladie. Certains de ses employés lui reprochent l’écart important entre les efforts qu’ils fournissent et leur salaire mensuel.

Aussi, à un moment donné, plusieurs de ses jeunes laveurs ont quitté le « Lavage » pour tenter leur chance ailleurs. Du fait de cette situation, Bouba était régulièrement à la recherche de jeunes pour remplacer les partants et/ou les fugitifs. Un jour, un jeune que nous désignerons par son initiale K se présenta au lavage. Il rencontra Bouba qui lui propose aussitôt de l’engager comme laveur. à l’époque, celui-ci était quasiment à cours d’employés. Il sauta sur l’occasion et engagea K pour étoffer le nombre de ses employés.

à Bouba, K donna l’impression d’être un “bourreau” du travail. Tout comme ceux qui l’avaient précédés sur place, il travaillait de  7 heures à 20 heures. Ainsi pour convaincre son patron de sa bonne foi, K travaillait même après les heures normales de travail, en l’absence des autres collègues. Une façon pour lui de se faire remarquer par son chef dans le sens positif, car il en rajoutait toujours aux recettes journalières de celui-ci.

Un beau jour à la surprise générale, K annonça qu’il quittait le lavage sans donner d’explication à son employeur.

Malgré les supplications et les propositions d’augmentation de salaire, il  est resté inflexible sur sa décision. Ainsi, à contre cœur, Bouba accepta de le laisser partir. Il lui paya son salaire et il quitta les lieux en promettant de revenir un jour leur rendre visite. En réalité, le jeune homme avait une idée toute faite. Il avait déjà tout remarqué dans l’enceinte du lavage et il pensait à quelque chose. Des particuliers qui manquaient de garage pour leurs véhicules avaient recours aux services de Bouba.

Celui-ci acceptait de garder leurs voitures en attendant pour  qu’ils reviennent les récupérer le lendemain matin, contre paiement d’une somme qui varie, selon le type de véhicule. D’autres laissaient leurs voitures et ne les reprenaient qu’à leur retour d’un voyage. Ainsi, les véhicules restaient garées dans la cour du lavage durant tout le temps de leur déplacement. En quittant, K avait remarqué tous ces détails et savait sur le bout des doigts tout ce qui se passait dans la Station de lavage. Entre temps, il avait planifié un braquage qu’il va mettre à exécution deux jours après avoir quitté les lieux.

Ce jour-là, aux environs de 3 heures du matin, accompagné de deux autres  individus, il est revenu dans son ancien lieu de travail. Il se dirigea tout droit vers le gardien qui somnolait et le réveilla. L’un de ses compagnons pointa son arme sur la tête du vigile. Ils le maintinrent immobile et le ligotèrent solidement. Le jour où il quittait, K s’était emparé de la clé de contact d’une voiture dont le propriétaire était parti en voyage,  laissant sa voiture garée au lavage. Le trio a pris cette voiture avant de disparaitre sous les yeux impuissants du vigile solidement ligoté.

Les cris d’alerte du pauvre gardien ne donneront rien dans le voisinage. Tôt le matin, Bouba se rend à son travail et constate, effaré ce qui venait de se passer. Immédiatement, il se rend au commissariat de police dont relève le secteur pour déclarer le vol de la voiture d’un de ses clients. Les policiers activèrent immédiatement leur réseau de recherche.

Entre temps, le propriétaire de la voiture est rentré de son voyage. Lorsqu’il en fut informé, il a été on ne peut plus clair, Bouba doit lui payer cette voiture qu’il avait acquise à environ 5 millions de Fcfa. Et cela dans un bref délai au risque de le convoquer à la gendarmerie. Et c’est ce qu’il fit au grand malheur de Bouba qui n’a pas été en mesure de lui payer son dû. Ce dernier avait mis tout son espoir entre les mains des policiers en charge de la recherche.

Comme par miracle, les limiers ont tissé leur toile au niveau des frontières du pays. Ils ont finalement mis la main sur K à la suite de plusieurs semaines de recherches à Kourémalé, vers la frontière guinéenne. L’homme avait déjà repeint la voiture et s’apprêtait à l’écouler. Il a été reconduit à Bamako et jugé pour « braquage à main armée et complicité ».

A ce jour, il purge sa peine à la Maison centrale d’arrêt (MCA) de Bamako. Ses complices eux, courent toujours.  Entre temps, le propriétaire de la voiture, totalement repeinte, a retiré sa plainte après avoir été en possession de son bien. Et Bouba retrouva l’air libre après avoir passé quelques semaines en garde-à-vue.

Mohamed TRAORE

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