
L’Essor : Les rideaux
sont tombés sur la 9è édition du «Spot On Mali Music» organisée du 13 au 14
janvier 2023. Que retenez-vous de cette édition ?
Moussa Diallo : Ce fut
une superbe édition avec de belles découvertes d’artistes que je ne connaissais
pas bien et qui nous ont émerveillés. C’est un bonheur à chaque fois de
finaliser les éditions de «Spot On Mali Music» et de voir tant de talents qui
sont plus ou moins connus même des Maliens. C’est tout un bonheur !
L’Essor : Comment
jugez-vous l’événement de cette année par rapport à la précédente édition ?
Moussa Diallo : Pour
nous, chaque édition de «Spot On Mali Music» est toujours une réalisation
innovante. On ne gagne rien les mains croisées et chaque édition a été pour
nous un challenge. Pouvoir déjà réaliser chaque année une nouvelle édition,
c’est vraiment gagner du terrain dans la pérennisation du projet. Toutes les éditions
ont été de belles expériences pour nous et je pense aussi pour les artistes.
L’Essor : Qu’est-ce qui
vous a motivé à initier ce festival ?
Moussa Diallo : Étant donné
que je suis moi-même musicien, depuis fin 1990 je viens régulièrement au Mali
et je fais des tournées au Danemark avec des musiciens maliens comme Bassékou
Kouyaté et son épouse Amy Sacko ; Zoumana Téréta (paix à son âme), Amy
Tounkara que je fais tourner dans les écoles et pour qui j’organise aussi des
concerts en Scandinavie, et tant d’autres musiciens. Chaque fois que je suis au
Mali, je vois vraiment de multitudes d’artistes qui galèrent et qui me
demandent comment est-ce que je peux les aider d’une manière ou d’une autre.
Quand l’ambassade du Danemark a été ouverte au Mali, j’ai contacté les
acteurs culturels danois pour voir ce qui était possible de faire.
Ma première
démarche était d’aider l’Institut national des arts (INA) et le Conservatoire Balla
Fasseké Kouyaté. Et cela a pu se réaliser. Une collaboration a été établie
entre le Conservatoire Balla Fasseké Kouyaté et un conservatoire très connu au
Danemark, le conservatoire de musique à Aarhus. Et de là, nous avons eu un
budget et j’ai initié un festival pour aider les artistes qui ne sont pas nécessairement
au Conservatoire Balla Fasseké Kouyaté pour donner un peu plus d’envergure à
notre projet.
L’Essor : Quel est
aujourd’hui votre regard sur la musique malienne ?
Moussa Diallo : La
musique malienne est belle comme toujours. Je découvre de nouveaux talents.
J’adore la musique malienne et je ne suis pas le seul, car là où je vis, il y a
aussi beaucoup de personnes qui adorent la musique malienne. Ils sont nombreux
les artistes d’autres horizons qui sont toujours émerveillés de collaborer avec
les artistes maliens.
L’Essor : Où en êtes-vous
avec votre propre carrière musicale ?
Moussa Diallo : Je suis
un peu moins engagé à faire des tournées et des concerts classiques. Je fais
maintenant beaucoup de choses pour les enfants. J’écris ainsi des livres pour
les enfants. Tout cela est devenu aujourd’hui ma passion. Je sors quelques
disques de temps en temps, mais le show business a beaucoup changé. Sans
compter que je suis aussi à un âge où je me focalise un peu sur d’autres
activités d’appui comme «Spot On Mali Music». Cela me permet de partager un peu
mon expérience. N’empêche que je joue toujours de temps en temps vigoureusement
sur scène.
L’Essor : Quel est
l’impact de ce festival sur la musique malienne à ce jour ?
Moussa Diallo : Je ne peux
pas dire exactement jusqu’à quel point cette initiative impacte la musique
malienne. Mais je sais que pour les artistes, c’est une plateforme qui leur a
permis de briller avec du matériel très performant. Elle leur a aussi donné la
possibilité de rencontrer des promoteurs qui, éventuellement, pourraient les
aider à ouvrir les portes du showbiz. On les met sur nos réseaux sociaux et il
y a une bonne petite poignée qui a eu l’opportunité d’avoir des tournées à
l’extérieur à travers «Spot On Mali Music». Je sais que Thierno Sam a fait des
tournées grâce au festival. Tout comme Cheickna Sissoko a eu aussi des
opportunités à l’extérieur. Et Mariam Koné, qui était du côté du Conservatoire,
a fait aussi des tournées au Danemark.
L’Essor : Quelles sont les grandes révélations
des huit premières éditions ?
Moussa Diallo : La liste est
longue (rires…) ! Mais vous pourrez toujours aller sur la page web de Spot
On Mali Music (www.spotonmalimusic.org) pour avoir une idée de tous les
artistes qui ont joué à notre festival comme les rappeurs Mylmo, Tal B, Ben
Zabo, Cheickna Sissoko, Sadio Sidibé, M'Bouillé Koité… ; Faratuben, un
groupe atypique né de la rencontre entre musiciens du Mali et du
Danemark ? Son nom est un mélange de deux mots bamanan : Farafin (Noir) et
Toubabou (blanc). Ils jouent de la musique bwa très dansante et
traditionnellement jouée uniquement sur du balafon et des tamans.
L’Essor : Bénéficiez-vous
de l’accompagnement de l’État malien dans cette entreprise ?
Moussa Diallo : C’est un peu
triste à dire. Mais le ministère en charge de la Culture n’a fait aucun effort,
même par courtoisie pour l’ambassade de Danemark, pour venir ou envoyer
quelqu’un aux différentes éditions de notre festival. C’est déplorable d’avoir
un ministère de la Culture qui ne fait aucun clin d’œil aux artistes maliens et
ne reconnaît même pas ou n’apprécie pas les aides qui sont apportées à des
acteurs culturels pour aider la culture malienne. Je ne comprends pas trop
cette attitude, mais c’est vraiment triste !
L’Essor : Comment
vivez-vous à l’extérieur la crise multidimensionnelle à laquelle le
Mali fait face depuis plus d’une décennie ?
Moussa Diallo : C’est le
monde entier en ce moment qui est dans l’impasse. Il faut que l’être humain
devienne beaucoup plus spirituel et je pense que la culture a beaucoup à
donner, pour qu’on devienne moins combatif et moins négatif. Nous vivons ces
crises liées au néocolonialisme qui s’est impliquée et infiltrée dans la
politique africaine depuis des décennies. Sortir de ça, de cette étreinte,
n’est pas évident. Mais je pense que les Maliens ont eux-mêmes choisi de gérer
leur destin sans l’implication d’acteurs de l’extérieur. Il y a certes du
chemin à faire, mais je pense que nous allons pouvoir nous retrouver entre nous
Malien sans qu’il y ai des clashes. Je l’espère de tout mon cœur !
L’Essor : Cela a-t-elle
affecté vos projets pour le Mali ?
Moussa Diallo :
Oui ! Depuis 2012 j’étais en train de m’investir ici au Mali. J’ai
construit une maison à Koulikoro pour faire des Workshop (ateliers) avec des
artistes et des étudiants de l'extérieur. J’étais en train de m’y engager un
peu comme un acteur culturel ici en m’investissant dans le tourisme afin
de faire voir autrement ce beau pays, le Mali. Déjà en 2011, j’avais un grand
nombre de touristes qui se préparaient à venir pour aller au festival
d’Essakane (Tombouctou) qui était devenu à cette époque très populaire. Je m’étais
vraiment investi en achetant des voitures et tous les autres moyens
logistiques. Malheureusement, en 2012, le coup d'État et l’instabilité en Libye
ont complètement déstabilisé tous mes projets.
L’Essor : Quel appel
lancez-vous aux artistes et à la jeunesse?
Moussa Diallo : Je leur
dirai avant tout que c’est le travail qui paye. Il faut bosser, s’engager et se
battre pour ses convictions et ce qu’on aime. Je suis convaincu que si on s’y
met à fond, on trouvera toujours une solution pour avancer, pour concrétiser
ses projets et réaliser ses ambitions. Je pense aussi que la musique est
universelle. Un artiste comme Bassékou Kouyaté et tant d'autres l’ont prouvé.
Travaillez bien sur votre instrument, sur votre show ou votre projet, et il n’y
a aucune raison qu’il n’y ait pas d’ouverture. Sidiki Diabaté est un exemple à
suivre par la jeunesse.
Propos recueillis par
Moussa Bolly
Rédaction Lessor
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