
Selon la directrice du Bureau sous régional
pour l’Afrique de l’Est de la Commission
économique pour l’Afrique (CEA), Mama Kéita, les entreprises appartenant
à des femmes africaines contribuent pour 60% au Produit intérieur brut (PIB).
Dans l’exercice de cette activité, elles sont confrontées à des préoccupations
majeures liées notamment à leur circulation et à celle de leurs biens.
Pour
pallier à ces difficultés, les femmes opératrices économiques fondent un grand
espoir sur la mise œuvre de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf).
Signée et ratifiée par le Mali, il y a environ quatre ans, cette initiative est
un projet de Zone de libre-échange de l’Union africaine en cours de création
sur l’ensemble du continent africain.
À travers elle, les États concernés éliminent
progressivement les barrières tarifaires et non-tarifaires au commerce des
marchandises, libéralisent progressivement le commerce des services et coopèrent
dans le domaine douanier, en matière d’investissement, de droit de propriété
intellectuelle et dans la mise en œuvre des mesures de facilitation des échanges.
Selon un rapport du Fonds monétaire international (FMI), publié en mai 2023, la
mise en place de la Zlecaf va augmenter les échanges commerciaux intérieurs et
extérieurs à l’Afrique. L’institution financière indique que cette croissance
aurait pour conséquence une hausse de plus de 10% du PIB réel médian par
habitant.
Des nuages légèrement concentrés habillaient
le ciel dans la matinée du mardi 1er août dernier au-dessus du quartier de
Titibougou en Commune I du District de Bamako. En face d’une usine de
fabrication de nattes, une grande rue latéritique donne du fil à retordre à ses
usagers. Ceux-ci essayent de se frayer un chemin entre nids de poule larges et
eaux pluvieuses.
À plusieurs kilomètres de ce bourbier, les bâtiments de
l’entreprise «Kissima Industries Sarl» font face à un terrain de football. Dans
l’un de ces locaux, deux femmes rangeaient des sachets infusion dans des
boites. Les machines d’emballage auxquelles le délestage avait imposé le silence
meublaient l’intérieur du bâtiment. «Nous produisons au minimum 15 cartons par
jour. Chaque carton contient 27 boîtes», précise l’une des responsables de la
production.
Mme Simpara Assitan Kéita, la promotrice de la
société souligne, en premier lieu, que l’accès à une électricité permanente est
une condition sine qua non à la compétitivité des entreprises dans la Zlecaf.
L’usine est spécialisée dans la transformation du Zèguènè en plusieurs aliments
tels que l’infusion, le savon, l’huile et le tourteau. Ses produits sont exportés
en Côte d’Ivoire et aux états-Unis d’Amérique.
L’opératrice économique précise
qu’elle ambitionne bientôt de faire des distributions au Sénégal et au Burkina
Faso. Selon elle, la qualité de sa marchandise est un avantage qui lui permet
d’être compétitive dans les pays membres de la Zlecaf et ailleurs. Cependant,
elle regrette un faible engagement pour la promotion des produits locaux. Il
faut aussi, estime la transformatrice, que notre pays relève le défi de bien
organiser les femmes du secteur privé pour s’affirmer sur le marché de la
Zlecaf.
Mme Simpara Assitan Kéita a commencé à poser
des jalons dans ce sens avec d’autres femmes. «On doit nous organiser autour de
quelques produits. Nous avons bénéficié d’une formation sur les marchés publics
avec l’appui de l’Onu-Femmes. On a appris les textes qui régissent ces marchés»,
rappelle la patronne de «Kissima Industries Sarl» avant d’ajouter qu’elle
ambitionne de créer des sociétés qui regrouperont les femmes en fonction de
leur domaine de transformation agro-alimentaire. Et de signaler que la Chambre
de commerce et d’industrie du Mali (Ccim) a décidé de les accompagner pour
atteindre cet objectif. «On a beaucoup de ressources au Mali. On est condamné
d’aller avec les chaines de valeur.
Dans le marché Zlecaf, il faut des produits de grande quantité et de la bonne qualité», affirme-t-elle. L’entrepreneure invite l’état à accepter de donner aux femmes les marchés publics liés, entre autres, à la transformation des produits semi finis, ne serait-ce que pour approvisionner les déplacés internes. Cela leur permettra, justifie-t-elle, d’avoir des aliments presque prêts pour la cuisson. En ce qui concerne la libre circulation des biens, elle conseille aux femmes de respecter les textes en matière d’exportation des produits.
CORRUPTION FRONTALIÈRE- La vice-présidente du
Réseau des femmes opératrices économiques du Mali (RFOE), Mme Kébé Tantou
Sambaké, explique que les femmes opératrices économiques évoluant dans le
domaine du commerce transfrontalier font face à la faible circulation des
personnes et de leurs biens dans les espaces de l’Union économique et monétaire
ouest africaine (Uemoa) et de la Communauté économique des États de l’Afrique
de l’Ouest (Cedeao).
Cela fait plus d’une vingtaine d’années, précise-t-elle,
que la libre circulation n’existe pas dans ces espaces. «Au niveau des frontières,
les agents de sécurité font descendre tout le monde. Ils prennent les cartes
d’identité et nous mettent en rang. On rentre dans leur bureau un à un pour
payer au minimum 1.000 Fcfa. Mêmes les tissus bien repassés sont dédouanés»,
confie-t-elle avant de préciser que cette pratique se fait au niveau des
corridors avec la Côte d’Ivoire, le Bénin, le Togo, le Sénégal et la Guinée
Bissau.
Selon elle, il est inadmissible que les produits déjà dédouanés au Mali
lors d’un voyage le soient aussi dans un pays de la Cedeao ou l’Uemoa. «De
retour de la Gambie, un jeune policier m’a ordonné de payer 1000 Fcfa sans
laquelle somme je ne foulerai pas le sol sénégalais malgré le fait que j’avais
mon passeport. J’étais obligée de payer», se souvient-elle.
En outre, la
vice-présidente du RFOE dénonce l’absence d’infrastructures d’accueil notamment
des hôtels et des toilettes séparées au niveau des frontières. Elle explique
que la nuit, hommes et femmes sont obligés de s’étaler en plein air s’exposant
au danger du banditisme. La commerçante import-export souligne que les
mauvaises conditions dans lesquelles le commerce transfrontalier se tient est à
l’origine de beaucoup de stigmatisations, dont les femmes sont les premières
victimes. Elles sont accusées d’être des femmes faciles, se plaint l‘opératrice
économique.
Mme Kébé Tantou Sambaké révèle que les faits
sur le terrain sont contraires aux exigences des textes. Elle souhaite que la
mise en œuvre réussie de la Zlecaf passe par le respect strict des textes. «Une
fois, j’ai emprunté la route Dakar-Gambie. Arrivée au niveau de la frontière,
les agents m’ont demandé ma carte d’identité. Quand je leur ai donné mon
passeport, le policier m’a intimé l’ordre de payer 1.000 Fcfa. Après lui avoir
rappelé que c’est contre les textes de l’espace Cedeao, il n’a pas pris
l’argent demandé», témoigne la célèbre teinturière.
La vice-présidente du RFOE invite l’État à
soutenir de façon technique et financière les femmes opératrices économiques
pour qu’elles soient compétitives sur le marché continental et international.
Contre l’accès difficile au financement bancaire, relève-t-elle, les femmes se
servent des tontines pour financer leurs activités génératrices de revenus. «Notre
pays a suffisamment de produits locaux transformables. Il faut que les femmes
soient formées à leur transformation», recommande celle qui est très optimiste
sur les questions relatives à la représentativité des femmes depuis la
promulgation de la nouvelle Constitution.
Mme Kébé Tantou Sambaké soutient
qu’il y a des bases dans cette Loi fondamentale qui sont fondées pour que la
loi 052 soit mise en œuvre. En matière de textes et législations sensibles au
genre, la secrétaire aux relations extérieures du RFOE, Mme Gouro Adam
Sidibé assure que le Mali est en avance par rapport à plusieurs pays africains.
Selon elle, il y a un défaut d’application des textes.
L’opératrice économique souhaite que les autorités mettent en place un système de financement bancaire efficace qui veille au suivi et à l’évaluation des femmes. Elle recommande une lutte sans merci contre la corruption transfrontalière. Celle qui évolue dans le domaine de la coiffure et de l’esthétique est confiante. Elle estime que les femmes trouveront probablement leur salut dans le e-commerce.
LE NIVEAU DE PRÉPARATION DU MALI PAR RAPPORT À LA ZLECAF
Initialement, le marché de la Zlecaf devrait être
actif dès le 1er juillet 2020. Mais la fermeture de la plupart des frontières à
cause de la pandémie de coronavirus a repoussé le calendrier. L’accélération de
la mise en place de cette zone a été abordée au cours du 36è sommet de l’Union
africaine tenu les 18 et 19 février dernier à Addis-Abeba, dans la capitale de
l’Éthiopie. Lors d’une conférence sur la Zlecaf en mai dernier, le conseiller
technique au ministère de l’Industrie et du Commerce, Boubacar Ballo, avait
expliqué qu’à ce jour, l’accord de la Zlecaf est signé par 54 États africains
sur les 55 du continent.
L’’Érythrée est le seul pays africain à n’avoir pas
signé. Il avait ajouté que son département de tutelle qui pilote les négociations
au plan national a élaboré une stratégie nationale de mise en œuvre de la
Zlecaf s’appuyant sur les résultats d’une étude d’impact sur l’économie
malienne faite au préalable, « C’est sur la base de cela que la stratégie
a été élaborée, je puis vous dire que cette stratégie se trouve actuellement
dans le circuit d’approbation gouvernementale », a assuré Boubacar Ballo.
Faisant l’état des lieux du niveau de préparation
de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) et en
particulier du Mali par rapport à ce mécanisme continental, le conférencier
avait souligné que l’état de préparation du Mali au plan institutionnel est lié
à celui de la sous-région parce que notre pays négocie dans le cadre de la
Cedeao.
« C’est vrai que les États négocient individuellement, mais puisque la Commission de la Cedeao a reçu ce mandat donc les négociations sont menées d’abord dans le cadre de la Communauté pour harmonisation des positions en des négociations avec les autres États de l’Union africaine », a-t-il confié. À ce titre, le conseiller technique a indiqué que la Cedeao a déposé sa liste de concession tarifaire, d’agacement spécifique et elle a participé pratiquement aux négociations des protocoles sur les investissements, la concurrence, et la propriété intellectuelle.
Mohamed DIAWARA
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