Il est recommandé de se recueillir sur la tombe des siens disparus
Le
vendredi est un jour saint. De nombreux compatriotes choisissent généralement
ce jour pour se rendre dans différents cimetières et se recueillir sur les
tombes de leurs parents ou proches rappelés à Dieu. La pratique intitulée en
bamanankan : «Kabourou djourali» court les rues. Pour s’en convaincre, notre
équipe de reportage a fait le tour de quelques cimetières de la capitale.
Au boulevard des allongés de Sébénicoro, en Commune IV du
District de Bamako, Bintou Diabaté est venue se recueillir sur la tombe de son
époux. Elle répète ce rituel depuis douze ans qu’elle a perdu son mari. «Après
quatre mois de veuvage, j’ai décidé d’observer ce rituel pour le repos éternel
de son âme», explique la veuve. Elle se souvient de l’intense émotion qu’elle a
ressentie la première fois qu’elle a visité la sépulture de son défunt
conjoint. Elle explique à qui veut l’entendre, mais avec une pointe de
mélancolie, qu’au fil de ses visites de recueillement, elle a fini par
comprendre que son défunt avait plus besoin de ses prières que de ses pleurs et
encourage sa progéniture à faire de même.
Ali Farota, commerçant, a perdu son grand-frère en 2018.
Depuis lors, il se recueille régulièrement sur sa tombe. Il soutient que cette
pratique permet à l’être humain de toujours garder à l’esprit qu’Allah reste le
Tout-Puissant, le Clément et Miséricordieux et le Créateur de tout. «On finira
tous dans un cimetière. Une fois par semaine ou chaque vendredi, nous devons
prier pour le repos de nos défunts. Cela permet aussi de renforcer notre foi»,
plaide le commerçant. Au cimetière de Lafiabougou, en Commune IV, reposent
treize membres de la famille d’El hadji Mamadou Sissoko, y compris ses parents
et son épouse. C’est un devoir moral, mais surtout religieux de prier pour eux
et de leur implorer le pardon et la grâce d’Allah.
«J’ai commencé la pratique, depuis le décès de mon père en 1992», explique le commerçant éprouvé par la perte de toutes ces personnes si proches. Quant à Abdoul Karim Konaté, gestionnaire d’entreprise, lui a une philosophie toute faite. Pour lui, la mort conduit de facto l’extinction des faits d’une personne.
Pour un musulman, seules les bonnes actions qu’il a accomplies de son vivant et qui continuent à profiter à la communauté, ainsi que les prières de ses enfants, l’atteignent. Le gestionnaire affirme que ça ne coûte rien de sacrifier un peu de son temps pour se recueillir sur la tombe d’un parent décédé.
SOURATES RECOMMANDÉES- Amadou Balla Moussa Traoré fait
partie de ceux qui ont cultivé cette habitude religieuse. «Étant tout petit,
j’accompagnais mon père qui venait se recueillir sur la tombe de mon
grand-père. Aujourd’hui, c’est à mon tour d’accomplir ce rituel pour lui.
Depuis son décès en 2017, je perpétue la tradition afin que tous nos morts
puissent reposer en paix», déclare-t-il.
Pour le professeur d’enseignement secondaire général
Nouhoum Cissé, il est culturellement important voire indispensable d’aller
rendre visite à un mort au cimetière. «Je vais au cimetière pour faire des vœux
à l’endroit de mes défunts parents et afin que ma postérité soit florissante.
Car, entre ces morts et moi, il y a un lien affectif qui reste permanemment
dans mon cœur», dit-il. Selon Mamadou Makadji, imam d’une mosquée à
Banconi-Plateau, «chaque fois qu’on peut, mais avec une recommandation pour le
vendredi, on doit cultiver en soi l’habitude d’aller se recueillir sur la tombe
des siens disparus».
Notre interlocuteur explique qu’il y a des sourates recommandées
quand on s’y rend au cimetière pour accomplir ce rituel. Dans un premier temps,
explique l’érudit, il faut réciter une à trois fois la «fatiha». «Ensuite, il
faut aussi prononcer 11 fois la sourate El-Ikhlass (la pureté de la foi) qui
renvoie à l’unicité d’Allah. Chaque récitation de la sourate El-Ikhlass doit
absolument être précédée de la «basmala», la formule qui ouvre, à l’exception
de la sourate : le repentir, toutes les autres. C’est-à-dire «Bismillahi
Rahmani Rahim» (Au nom d’Allah, le Tout Miséricordieux et le très
Miséricordieux).
Puis, il faut réciter 11 fois la «Salatoul fatiha» ou toutes
autres prières qui rendent hommage au Prophète Mohamed (paix et salut sur lui).
Après avoir dit ces sourates, le croyant commence alors à implorer Dieu afin
qu’Il accorde le paradis éternel au défunt», enseigne l’homme de Dieu, avant
d’ajouter que le fidèle doit aussi prier pour lui-même afin de bénéficier de la
miséricorde et de la grâce d’Allah.
Dans la foi catholique, se recueillir sur les lieux de sépulture est un acte de foi hautement recommandé à tous les fidèles. «Les défunts sont nos défunts et nous sommes en parfaite relation avec eux. Nous formons une même communion avec les personnes mortes. Donc, nous ne les abandonnons pas et nous prions pour elles. Au même titre qu’elles prient pour nous», explique l’Abbé Jean Baptiste Diarra, vicaire à la Paroisse Sacré-Cœur de Bamako.
La pratique de la visite au cimetière semble avoir de beaux jours devant elle. Surtout qu’elle puise plus ou moins sa source d’une croyance religieuse.
Sinè TRAORE
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