
Un être d’exception dont la disparition laisse un vide immense, mais dont la mémoire, elle, nous élève. Mon fils cadet, Adam, porte Boubacar en premier prénom, témoignage vivant de notre lien indéfectible. Bien avant cela, le 8 avril 1972, j’avais eu l’honneur d’être son témoin de mariage avec Fanta Diallo, alors étudiante en pharmacie comme lui, et que beaucoup voyaient déjà comme une Miss Université de Dakar. Ensemble, ils ont eu cinq enfants, tous salués pour leur éducation exemplaire.
Notre amitié est née sur les bancs du lycée Terrassons de Fougères, devenu en 1961 le Lycée Askia Mohamed. Elle a grandi à l’université et traversé les décennies avec la force tranquille des liens authentiques. Boubacar incarnait la fidélité. Fidèle à ses amis, à ses engagements, à ses valeurs, à sa parole. Il poursuivait les liens bien au-delà des vies, visitant régulièrement les familles de ses amis disparus, comme pour continuer à veiller sur eux. Astou Ndiaye, veuve de Mamadou Wagué — père d’Ismaël Wagué, actuel ministre de la Réconciliation nationale —, souligne son «altruisme et son élégance humanitaire». «Depuis le décès de mon mari il y a 35 ans, confie-t-elle, Cissé n’a jamais cessé d’être présent, tant sur le plan matériel que moral.» Présent, attentif, disponible : on pouvait toujours compter sur lui.
Professeur de pharmacie, il alliait rigueur intellectuelle, ouverture d’esprit et bienveillance. Ces qualités, nombreux sont ceux qui les reconnaissent. «Pionnier de l’enseignement de la toxicologie en Afrique, bâtisseur de l’université de Bamako, son engagement scientifique restera gravé dans les mémoires», témoigne Pr Omar Ndir, parasitologue à Dakar, qui insiste aussi sur son tempérament chaleureux et ouvert.
Des enseignants sénégalais, tels que les professeurs Souleymane Mboup et Philomène Sall Lopez, louent unanimement son intelligence vive, sa compétence et son humanité. «Cher Maître, remarque Pr Amadou Diouf, ancien doyen de la faculté de Médecine, Pharmacie et Odontologie, ta simplicité et ton amour du travail bien fait n’avaient d’égal que les valeurs humaines que tu incarnais pour nous.» Pr Tidiane Diallo, spécialiste de toxicologie à l’université du Mali, évoque avec émotion combien il fut marqué par le sens de la planification et l’humilité de son aîné. Accessible à ses étudiants, Boubacar ne se contentait pas de transmettre des savoirs : il formait des consciences, accompagnait les parcours et inspirait par sa droiture et sa générosité.
Il aimait profondément son pays, qu’il a servi avec loyauté et conviction jusqu’à son dernier souffle. Travailleur infatigable, il assumait ses responsabilités avec une persévérance admirable, sans jamais chercher la reconnaissance personnelle. Sa foi musulmane était sincère, paisible, ancrée dans le recueillement comme dans l’action. Cette année encore, à 83 ans, il avait jeûné tout le mois de Ramadan avec une aisance presque déroutante, comme porté par sa foi. Il incarnait cette spiritualité discrète mais constante, faite d’équilibre, de respect et de cohérence entre croyance et quotidien.
Sur le plan politique, sa conscience des enjeux était aiguë. Dès le lycée, puis à l’université, il milita activement dans les mouvements étudiants. Ses camarades lui faisaient confiance au point de lui confier des responsabilités importantes, qu’il assuma toujours avec loyauté et efficacité. Il ne fuyait jamais l’engagement : il le portait avec courage et honnêteté.
Pour Ba Moussa, son quatrième enfant, l’image de son père reste indissociable de sa «droiture» et de sa «générosité incommensurable». Malgré la douleur évidente, Fanta Diallo rend hommage à son époux avec dignité, le qualifiant de «père généreux, toujours présent, qui ne ménageait aucun effort pour soutenir les siens».
Il débordait de générosité, avait le goût du partage, le souci constant des autres. Famille, amis, collègues, étudiants : tous ceux qui l’ont côtoyé ont été marqués par sa chaleur humaine. Il savait rire, taquiner, alléger les atmosphères. D’une pudeur presque maladive, il cultivait pourtant un humour fin, bienveillant, et une tendresse particulière pour sa génération, avec laquelle il échangeait des plaisanteries empreintes d’affection.
Il vouait un profond respect à ses aînés, et appréciait sincèrement la politesse et la délicatesse des plus jeunes. Homme de principes, il alliait douceur et simplicité dans une harmonie rare. Et il ne faut pas oublier son amour pour le sport, où il excellait : football, basket, volley, tennis de table… Il était à l’aise sur tous les terrains, dans tous les sens du terme. Aujourd’hui, c’est un ami, un modèle, un homme de valeur qui nous quitte. Mais il nous laisse en héritage le souvenir lumineux d’une vie droite, généreuse, fidèle et engagée. Mon cher Dji — ainsi appelé dans son cercle intime —, Malick Sène, Pr Gaoussou Kanouté, Moussa Dolo, Modibo Camara, tes compagnons du repas du mercredi, comme moi, sommes inconsolables de ton départ brutal. Que Dieu, dans Sa miséricorde infinie, t’accueille et t’accorde le repos éternel.
Repose en paix, cher ami.
Diomansi BOMBOTÉ
Rédaction Lessor
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