#Mali : Mamadou Keïta, universitaire : «L’Ukraine viole le droit international»

Le doyen de la Faculté de droit public (FDPU) que nous avons interrogé à cet effet soutient qu’en agissant ainsi ce pays perd toute crédibilité et légitimité sur la scène internationale

Publié mercredi 07 août 2024 à 19:47
#Mali : Mamadou Keïta, universitaire : «L’Ukraine viole le droit international»

La récente implication de l’Ukraine dans une attaque terroriste contre notre pays, précisément à Tinzawatène est une violation flagrante de notre souveraineté et du droit international. En effet, un État souverain a attaqué un autre État souverain et dans des continents différents, sans aucune base juridique. Pis, l’Ukraine a reconnu et assumé l’agression caractérisée du Mali. 


À ce sujet, le doyen de la Faculté de droit public (FDPU) de l’Université des sciences juridiques et politiques de Bamako (USJPB), Mamadou Keïta explique que cette situation est tributaire du conflit entre la Russie et l’Ukraine que ce dernier voudrait transporter sur le territoire malien connaissant le degré des liens entre le Mali et la Russie. «Mais qu’à cela ne tienne, rien ne doit justifier cet acte qui est une violation flagrante du Droit international», affirme-t-il, avant d’ajouter que cette agression est extrêmement grave et condamnable pour plusieurs raisons. 


Car, justifie-t-il, elle constitue une violation des principes fondamentaux de la Charte des Nations unies qui interdit l’usage de la force contre l’intégrité territoriale ou l’indépendance politique d’un État, sauf en cas de légitime défense ou avec l’autorisation du Conseil de sécurité des Nations unies. 


«L’agression d’un État souverain par un autre est une atteinte directe à la souveraineté et à l’intégrité territoriale de l’État victime. Cela remet en question les fondements mêmes de l’ordre international basé sur le respect mutuel des frontières et des souverainetés nationales. 


Une telle agression peut entraîner une déstabilisation régionale et internationale, provoquer des conflits plus larges, et menacer la paix et la sécurité mondiales», souligne le doyen de la FDPU. Et de prévenir qu’elle peut également encourager d’autres États à adopter des comportements similaires, créant un précédent dangereux. 


L’universitaire ajoute qu’un État qui reconnaît publiquement son agression et s’en vante perd toute crédibilité et légitimité sur la scène internationale, qui peut entraîner des sanctions, des condamnations diplomatiques, et un isolement international. L’enseignant chercheur évoque également que l’agression d’un État souverain par un autre sans aucune base juridique, et pis encore, reconnue publiquement, est une menace pour la paix et la sécurité mondiales. «Elle doit être condamnée fermement et les auteurs doivent être tenus pour responsables de leurs actes», affirme le Pr titulaire de la FDPU, Mamadou Keita. 


Pour les différends entre États, indique l’enseignant chercheur de la FDPU, c’est la Cour internationale de justice (CIJ) qui tranche. Et de poursuivre que la Cour pénale internationale (CPI) est, quant d’elle, compétente pour les crimes de guerre, les crimes contre l’humanité et les génocides. 


Le Pr titulaire Mamadou Keïta explique que plusieurs Conventions internationales peuvent être invoquées pour sanctionner une agression illégale, notamment l’article 2 (4) la Charte des Nations unies qui interdit l’usage de la force contre l’intégrité territoriale ou l’indépendance politique d’un État. L’universitaire cite également la  Convention de Genève de 1949 et leurs Protocoles additionnels de 1977 qui protègent les victimes de conflits armés et interdisent les crimes de guerre et enfin le Statut de Rome de la CPI.


Le juriste déclare que la communauté internationale doit réagir fermement à de telles agressions. Il précise que cette réaction peut inclure des sanctions économiques, des embargos sur les armes, ou même autoriser des interventions militaires pour rétablir la paix et la sécurité. Elle peut également inclure des résolutions de condamnation au Conseil de sécurité des Nation unies, et des initiatives diplomatiques pour résoudre le conflit de manière pacifique. 


Il fait savoir que des organisations régionales comme l’Union européenne, l’Union africaine, ou l’Organisation des États américains (OEA) peuvent également adopter des mesures de sanction et de condamnation. L’enseignant chercheur assure que les États membres de la communauté internationale peuvent imposer des sanctions économiques, des restrictions commerciales et des mesures diplomatiques pour isoler l’État agresseur et le contraindre à cesser ses actions.


Par ailleurs, le doyen de la FDPU explique que le référentiel dans le cadre des relations entre États est la Convention de Vienne de 1961 sur les relations diplomatiques. Il indique que cette Convention ne parle pas explicitement de «relations amicales», mais elle crée un cadre à l’établissement de relations amicales en établissant des règles pour des interactions diplomatiques respectueuses et ordonnées entre les États. Le Pr titulaire de la faculté de droit  Mamadou Keïta explique également que les relations amicales peuvent émerger de ces interactions officielles lorsque les États coopèrent efficacement et respectent les normes établies. 


Le doyen de la FDPU fait savoir que les relations amicales entre États sont basées sur une combinaison de coopération, de confiance mutuelle et de respect des intérêts communs. En période de crise entre États amis, conseille l’universitaire, il est crucial de maintenir et de renforcer les relations de confiance et de coopération pour résoudre les différends de manière pacifique et constructive. 


Selon lui, les États amis devraient adopter les comportements clés tels que le dialogue et la communication, le respect des accords et des traités existants. Il poursuit qu’ils doivent faire preuve d’empathie et de compréhension envers les préoccupations et les défis de l’autre État. Chose qui peut, dit-il, aider à désamorcer les tensions et à trouver des solutions mutuellement acceptables. 


Pr Mamadou Keïta cite en conclusion la médiation et l’arbitrage qui consistent à recourir à des mécanismes de médiation ou d’arbitrage pour résoudre les différends de manière pacifique. Cela peut, selon lui, inclure l’implication de tiers neutres ou d’organisations internationales afin d’éviter les actions ou les déclarations qui pourraient exacerber la crise ou provoquer une escalade des tensions. 

Sinè TRAORE

Lire aussi : Administration du territoire : L'État honore ses serviteurs

Par un geste fort de reconnaissance, l'État a rendu hommage à 150 personnalités et agents publics au service de la Nation. Le Décret n°2025-0769/PT-RM, signé le 13 novembre 2025 par le Président de la Transition, le Général d'armée Assimi Goïta, attribue à ces récipiendaires la Médaill.

Lire aussi : 3è conférence des présidents d’assemblées législatives africaines : Malick Diaw partage la vision du Mali et de l´AES

Le Président du Conseil national de Transition (CNT), le Général de corps d’armée Malick Diaw a participé, du 12 au 14 décembre, à la 3è conférence des présidents d’assemblées législatives africaines à Rabat au Maroc. Le premier responsable de l’organe législatif et sa délégati.

Lire aussi : Communiqué du conseil des ministres

Le Conseil des Ministres s’est réuni en session ordinaire, le vendredi 12 décembre 2025, dans sa salle de délibérations au Palais de Koulouba, sous la présidence du Général d’Armée Assimi GOITA, Président de la Transition, Chef de l’Etat..

Lire aussi : 29è édition de l’EID : Une batterie de recommandations formulée par le jury d’honneur

Les travaux de la 29è session de l’Espace d’interpellation démocratique (EID) se sont déroulés le mercredi 10 décembre au CICB, sous la présidence du ministre de la Justice et des Droits de l’Homme, Garde des Sceaux Mamoudou Kassogué..

Lire aussi : Bamako : Le Premier ministre nigérien quitte la capitale après une mission consacrée à la BCID-AES

Arrivé à Bamako ce jeudi 11 décembre 2025 à 9h10, le Premier ministre du Niger, Ali Mahamane Lamine Zeine, a quitté la capitale malienne en fin d'après-midi..

Lire aussi : BCID-AES : Le Premier ministre du Niger à Bamako

Le Premier ministre, le Général de division Abdoulaye Maïga, a accueilli ce jeudi 11 décembre, à l’aéroport international Président Modibo Keita-Senou, son homologue nigérien, Ali Mahaman Lamine Zeine..

Les articles de l'auteur

Culture : Coumba Gawlo Seck à Bamako pour la 2è édition du festival international «Chant des Linguère»

La 2è édition du Festival international «Chant des Linguère» se tiendra au Centre international de conférences de Bamako (CICB) du 10 au 12 décembre prochain, à l’initiative de la promotrice du festival, l’artiste sénégalaise, Coumba Gawlo Seck qui a regagné Bamako le 1er décembre passé, a-t-on appris de son entourage..

Par Sinè TRAORE


Publié jeudi 04 décembre 2025 à 12:41

Lutte contre la désinformation : 50 journalistes outillés

Le Système des Nations unies au Mali a organisé, du 11 au 13 novembre derniers à Bamako, une session de renforcement des capacités de 50 journalistes venus de la capitale et de l’intérieur du pays, sur la lutte contre la désinformation et le journalisme sensible au conflit..

Par Sinè TRAORE


Publié mercredi 19 novembre 2025 à 08:26

Secrétariat général de la Commission nationale pour l’Intégration africaine : Renforcement des capacités du personnel

Le chef de Cabinet du ministère des Maliens Établis à l’Extérieur et de l’Intégration Africaine, Sidi Mohamed Koné, a présidé, mercredi dernier, dans les locaux de son service, la cérémonie d’ouverture d’une session de formation de renforcement des capacités au profit du personnel du Secrétariat général de la Commission nationale pour l’Intégration africaine. C’était en présence d’Abdoul Kassim Diallo, délégué général à l’intégration africaine..

Par Sinè TRAORE


Publié vendredi 07 novembre 2025 à 14:54

Assep : L’Assemblée générale valide un Plan d’actions triennal

L’Association des éditeurs de la presse privée (Assep) a adopté, le samedi18 octobre, son plan d’actions triennale, présenté par le nouveau bureau lors d’une Assemblée générale, tenue dans les locaux de l’organisation..

Par Sinè TRAORE


Publié mardi 21 octobre 2025 à 07:54

Bamako : Les derniers «Duruni»

Ce moyen de transport en commun résiste au temps dans la capitale. Ils sont, aujourd’hui, une quarantaine sur la ligne de Bolibana, Badialan I, Badialan Il, Badialan III, Bamako-Coura en Commune III. Au départ, le prix du ticket de trajet était de 25 Fcfa, d’où le nom «duruni». Les clients de ces véhicules d’un autre âge mettent la sécurité avant le confort.

Par Sinè TRAORE


Publié mardi 12 août 2025 à 08:38

Mopti : Lancement officiel de l’hivernage Tour IV par le groupe Touly’s

La présidente du Groupe Touly’s, Mme Fatoumata Batouly Niane, dans le souci de rendre plus propre les capitales régionales du Mali ainsi que le District de Bamako, a initié il y a des années, un programme baptisé «Hivernage Tour»..

Par Sinè TRAORE


Publié vendredi 27 juin 2025 à 08:44

Interdits sociaux : Un instrument d’équilibre social

Dans la cosmogonie africaine, il est difficile d’échapper à l’emprise des interdits sociaux. Quel que soit votre statut, votre rang ou votre place dans la société, il est impératif de respecter certaines règles établies pour maintenir l’équilibre social.

Par Sinè TRAORE


Publié lundi 16 juin 2025 à 07:44

L’espace des contributions est réservé aux abonnés.
Abonnez-vous pour accéder à cet espace d’échange et contribuer à la discussion.
S’abonner