Un marché de ce legume bien approvisionné
Le gombo est très apprécié pour les assaisonnements culinaires. En cette période d’hivernage, cet aliment à la forme pyramidale se range dans la catégorie des légumes les plus consommés dans notre pays. Dans les marchés, ce produit comestible foisonne.
Un mercredi
du mois d’août, le ciel affiche aux environs de 9 heures des nuages légèrement
sombres au-dessus du marché «Wonida» à Bozola en Commune II du District de
Bamako. Le marchandage entre clients et vendeuses anime ce site. Hawa Samani vend
des gombos depuis 6 ans. La quadragénaire est assise sur une chaise à côté
d’une vendeuse de tomates et d’épis de maïs. Elle précise que les gombos sont
de deux sortes à savoir celle qui est à la fois courte et verte ainsi que celle
qui est longue et rouge.
Hawa Samani
achète le sac de gombo court entre 14.000 et 15.000 Fcfa. Puis, elle revend
entre 500 et 750 Fcfa le seau. Ce gain lui a permis de satisfaire ses besoins,
dont l’achat d’ustensiles de cuisine. «On achète les gombos au marché Wonida
chez les femmes qui s’approvisionnent dans la Région de Sikasso», dit-elle. La
commerçante explique que ce voyage en Sotrama peut durer quatre jours. Hawa
Samani affirme que cette année, le commerce du gombo est moins bénéfique que
l’année passée. À l’en croire, cette situation est due au fait qu’il y en a en
grande quantité sur le marché comparativement à 2023. Elle peut gagner 500 à
1.000 Fcfa comme bénéfice après la vente d’un sac. Alors que l’an dernier, à la
même période, elle gagnait entre 2.000 et 2.500 Fcfa.
Ténè
Togola, une autre vendeuse de gombo, se ravitaille au marché de Médina Coura ou
«sougouni coura» au niveau du secteur dénommé «Place de Sikasso». Celle qui
cumule quatre ans d’expériences dans ce commerce, gagne souvent 1.500 ou 2.000
Fcfa de bénéfice par sac. «Il y a des jours où je ne fait pas de bénéfice»,
avoue Téné Togola. Contrairement à l’an passé, dit-elle, cette année, les
ventes sont timides à cause de la présence abondante du gombo. Elle paie le sac
de ce produit à 4.000 contre 12.500 Fcfa la saison passée», se plaint-elle.
Sa collègue Aminata Coulibaly travaille au marché de Djélibougou. Notre équipe de reportage l’a rencontrée un samedi du mois d’août sous une fine pluie. Ses gombos sont exposés sur une table en tas de huit qui coûte 50 Fcfa. Parfois, dit-elle, le tas peut atteindre 10 gombos. Cela est dû, justifie-t-elle, au fait qu’il y a trop de gombos maintenant. L’année dernière, elle achetait le sac de «gombo court» à 12.500 contre 5.000 Fcfa cette année à «Sougouni coura» ou Marché Dossolo Traoré de Médina coura. La vendeuse en détail juge dérisoires ses bénéfices qui varient entre 750 et 1.000 Fcfa.
MALADIE DU
GOMBO- Jacqueline Dakouo est en train de faire des courses au marché de
Nafadji, en Commune I du District de
Bamako. La ménagère affirme qu’en plus de la sauce au gombo (soupe kandia), ce
légume assaisonne de nombreuses sauces comme celle d’arachide. La ménagère
affirme avoir constaté cette abondance du gombo parce qu’elle achetait pour 500
Fcfa de gombo l’an dernier contre 300 Fcfa cette année pour cuisiner la sauce
de gombo.
Des
producteurs confirment l’abondance du gombo cette année. Dans son champ de 7
hectares, Moriba Ballo, un cultivateur de gombo à Dogobala Kola dans la Commune
rurale de Safo, observe ses plantes de gombo. Ce cultivateur très expérimenté
cultive ce légume depuis plusieurs années. Il explique que l’abondance de gombo
se justifie par le fait que cette année la plante n’a été affectée par une
maladie qui a impacté la récolte de l’année dernière. Un insecte dont il ignore
le nom était à l’origine de cette maladie.
Selon lui,
face à cette crise, des cultivateurs de gombo ont augmenté le prix de leur
produit allant de 15.000 Fcfa à 19.000 Fcfa le sac en vue de compenser les
pertes subies dans le champ. «Cette cherté a attiré beaucoup d’autres
producteurs à cultiver le gombo cette année d’où l’abondance sur le marché»,
souligne le producteur de 48 ans, précisant qu’il a lui-même décidé d’exploiter
7 hectares cette année contre 2 hectares l’année précédente. Pendant
l’hivernage, cite-il, le sac du gombo coûte 4.000 Fcfa contre au minimum 10.000
Fcfa pendant les autres saisons. Moriba Ballo peut gagner 2 à 3 millions de
Fcfa de bénéfices.
Youssouf Dembélé a décidé cette saison de cultiver un demi-hectare de gombo. L’année dernière, il possédait un quart d’hectare qui lui a permis d’acheter deux autres terrains. Il soutient que la grande quantité de gombo sur le marché est due au fait que la culture de ce légume est très avantageuse en termes de rendements et est très apprécié par les ménagères comme assaisonnement de leurs repas. À l’en croire, leur choix a été inspiré par le commerce fructueux du gombo l’an dernier. Youssouf Dembélé a vendu le sac de gombo long entre 2.500 Fcfa et 3.000 Fcfa et la variété courte à 7.500 Fcfa.
DES
PROPRIÉTÉS DIGESTIVES- Le chef de division promotion des filières agricoles à
la Direction nationale de l’agriculture (DNA) soutient qu’il y a une abondance
de gombo cette année contrairement à l’année dernière qui a été marquée par une
maladie qui a affecté le gombo et le coton. Tiémoko Lanfia Touré affirme que ce
constat est général dans tous les bassins de production de gombo. «On avait
trouvé une solution d’urgence avec l’utilisation d’un insecticide»,
assure-t-il, avant de justifier que l’abondance de cette année peut s’expliquer
probablement par le fait que l’incidence de cette maladie ne s’est pas fait
tellement remarquer. Le chef de division promotion des filières agricoles
explique que les statistiques des quatre dernières années indiquent que la
production nationale du gombo est estimée de façon générale à environ 700.000
tonnes pour une superficie de 60.000 hectares avec des rendements de 12 tonnes
à l'hectare en moyenne.
Du point de
vue nutritionnel, le gombo est une véritable mine d’or pour la santé. La
nutritionniste Suma Alexia Dakono indique que ce légume est riche en fibres, ce
qui est excellent pour la digestion et aide à réguler le transit de la
nourriture. En plus de cela, poursuit-elle, il contient des vitamines importantes,
notamment la vitamine C, qui renforce les défenses immunitaires, et la vitamine
K, essentielle pour la coagulation sanguine. «Le gombo est également une bonne
source d’acide folique, un nutriment clé, surtout pour les femmes enceintes»,
souligne la spécialiste en nutrition avant d’ajouter que c’est un aliment de
choix pour ceux qui cherchent à garder la ligne. Suma Alexia Dakono insiste
également sur son rôle clé dans la réduction de l’inflammation et la protection
contre certaines maladies chroniques.
«Pour
maximiser les bienfaits du gombo, il est préférable de le consommer frais et de
le cuire juste ce qu’il faut pour conserver ses nutriments», enseigne-t-elle.
Et de clarifier que le gombo peut aussi être sauté à feu vif avec un peu
d’huile d’olive et des épices pour en faire un accompagnement savoureux et
nutritif. Pour profiter pleinement des fibres de gombo, elle conseille de le
consommer cru, dans une salade. Une autre recette, cite la nutritionniste,
consiste à utiliser les graines de gombo pour préparer des infusions aux
propriétés digestives intéressantes.
Jecolia DAKOUO
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QUELQUES VERTUS
Notre
société accorde beaucoup d’importance au gombo. Certaines communautés accusent
de sorciers ceux qui détestent cet ingrédient.
Le
traditionaliste et tradi-thérapeute, Nouhoum Cissé, affirme que c’est une
affirmation vraisemblable. Si une personne mâche au début de l’année un gombo
frais, elle sera protégée durant toute cette période contre les mauvais esprits
notamment les sorciers, argumente-t-il.
Ce légume a
plusieurs autres vertus. Il explique que la consommation d’une cuillerée de
poudre de gombo chaque matin permet d’éliminer certaines infections cutanées
comme les boutons et le pityriasis versicolor (en bambara zanfala) sur la peau
et la rend lisse. Le traditionnaliste estime que cette poudre délivre de la
parasitose.
Mohamed D. DIAWARA
Rédaction Lessor
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