![#Mali : Dr Diola Bagayoko : «La démocratie dans un état non souverain est un instrument de colonisation»](http://admin.journalessor.ml/assets/img/posts/1719250977.jpg)
Dr
Bagayoko soutient qu’une prétendue démocratie dans un état non souverain est un
instrument de colonisation, à perpétuité, et d’exploitation à outrance pour la
métropole coloniale. Ce qui est pire est que la prétendue démocratie, avec ses
protagonistes et acteurs politiques locaux, agents, au service de la métropole
coloniale, exonèrent cette métropole de tout crime ou méfait, explique Diola Bagayoko. Il dénonce le «
Pacte pour la continuation de la colonisation, » aussi connu sous le nom «
d’Accords Léonins (Secrets) », entre la France et ses colonies « noires »
d’Afrique.
Le
professeur garantit que ces pays, en dépit d’une indépendance mensongère, sont
des colonies de la France à 100%. Dr
Bagayoko relève que la France n’a pas « réussi » à faire signer
ces « accords » par ses colonies noires africaines entre 1958 et 1961. Malgré
tout, dit-il, elle a purement et simplement imposé le « pacte » à toutes ses
colonies « noires ». La détermination et l’engagement des présidents Sékou
Touré et Modibo Keïta auprès de leurs peuples ne souffraient d’aucun doute.
C’est pourquoi, la Guinée (1958) et le Mali (1960) étaient les deux pays noirs
souverains qui ont refusé les « Impositions » faussement appelées « Accords ».
Malheureusement,
a fait savoir le professeur, après le
coup d’état de 1968, le Mali est retombé dans la servitude, particulièrement
après l’abandon du Franc malien pour le Franc des colonies françaises d’Afrique
(Fcfa) en 1984. Notre interlocuteur
révèle qu’il a entendu récemment des tapages de tout genre sur la nécessite de
tenir des élections « démocratiques » au Mali.
« Ceux qui chantent la tenue
d’élections doivent savoir que la grande
majorité des élections passées, de 1960 à 2024, dans les colonies noires
de la France en Afrique, étaient truffées de tricheries de tout genre y compris
des ventes et achats de votes, pour s’assurer que la volonté de la métropole
coloniale est suivie à la lettre », a souligné
notre compatriote résidant aux états-Unis. Il informe que dans les rares
cas où cette volonté n’avait pas été suivie, coups d’état ou assassinats ont
immédiatement suivi.
De ce sillage, il convient de rappeler que les actions de Jacques Foccart et de Bob Denard suffisent pour avoir une idée du gangstérisme sanglant avec lequel la France a subjugué les dirigeants de la France-Afrique. Et pour preuve tangible, « l’exécution-assassinat » du président Thomas Sankara du Burkina Faso constitue une autre illustration sanguinaire.
PRIMAUTé
DE LA SOUVERAINETÉ SUR LES ÉLÉCTIONS- En ce qui concerne le Mali et le Dialogue
inter-Maliens (DIM), quelles que soient les considérations faites par les uns
et les autres, certaines vérités
demeurent, a révélé Dr. Il s’agit de
l’indépendance réelle et de la
pleine souveraineté du Mali ainsi que leur renforcement qui ont la primauté sur
toutes les élections. Ce fait est particulièrement compris par les Maliens qui
savent que tout retour prématuré à une « démocratie abâtardie » signifie que le
Mali retombe dans la servitude en faveur de la France ; le recouvrement et la
consolidation de l’intégrité territoriale du Mali ont la primauté sur le retour
à toute prétendue démocratie.
La Transition a recouvert l’intégrité
territoriale du pays en 2023, après la prise de Kidal ; un progrès significatif
et soutenu dans l’éradication de la corruption gangreneuse et de l’enrichissement
illicite d’agents publics et
autres, est une nécessité. Pour
l’analyste, sans cette éradication, le Mali ne se développera pas, vu que
quelques-uns peuvent siphonner les gains économiques et financiers pour leurs
intérêts personnels. Comme recettes, il
poursuit que le développement et l’application stricte de procédures
administratives, financières, judiciaires, etc., est une nécessite avant toute
élection. « Le Mali doit échapper à jamais aux fossoyeurs qui l’ont mis dans
l’agonie », a souhaité le physicien émérite. Il
trouve que la Transition se bat
pour tirer notre pays du gouffre.
Abordant
la durée de la Transition, Pr Diola
Bagayoko ne tergiverse pas autour de la
question. « J’invite tous ceux qui n’ont pas compris la recommandation
du Dialogue inter-Maliens pour la paix
et la réconciliation nationale, relative à la prorogation de 2 à 5 ans de la
durée de la Transition, à pondérer sur les tautologies ci-dessus », a-t-il
laissé entendre. Pour lui, ces
observations susmentionnées constituent les raisons fondamentales pour la
prorogation de la Transition de 2 à 5 ans. Le professeur d’université est
particulièrement fier du fait que cette recommandation est venue de la base à
la phase finale. Les représentants du
peuple ont compris les vrais enjeux,
bien au-delà d’un retour à l’esclavage et l’exploitation à outrance par
une métropole coloniale utilisant des agents et acteurs politiques locaux, s’est
félicité notre scientifique, tout
en dénonçant que le Mali était en effet une colonie jusqu’à l’an 2023 où le
gouvernement de Transition l’a libéré de la plupart des impositions françaises
pour la continuation de la colonisation.
Ce faisant, d’après lui, la France a
déclenché une guerre multidimensionnelle et asymétrique contre la Transition malienne,
son économie, sa diplomatie et le peuple malien. Usant de son veto aux Nations
unies pour empêcher nos autorités de
montrer les preuves de la duplicité et des crimes français commis au Mali, la
France mène une campagne de désinformation contre notre pays à travers des
médias, a déploré l’écrivain en physique théorique. Dans son argumentaire, le
Malien établi aux USA s’étonne que des
victoires de l’armée malienne contre des terroristes et envahisseurs soient
rapportées comme des crimes contre des innocents. Fait inédit et écœurant pour
maintenir le Mali dans cette crise énergétique:« si le port de Conakry n’avait
pas été brûlé mystérieusement, le problème d’électricité au Mali aurait été
beaucoup moindre qu’il ne l’est aujourd’hui », a reconnu notre interlocuteur. Pr Bagayoko donne les 11
impositions françaises qui montrent que les colonies de la France en Afrique
«noire», de leur « indépendance mensongère » à aujourd’hui, demeurent des
colonies en 2024, à l’exception des pays membres de l’Alliance des états du
Sahel (AES) le Mali, le Burkina-Faso et
le Niger.
PACTE
DE LA COLONISATION- Ces impositions font
référence aux Accords sur la dette
coloniale pour le remboursement des
bénéfices de la colonisation; portant
sur la confiscation automatique des
réserves financières nationales; sur le
droit de premier refus sur toute ressource brute ou naturelle découverte dans
le pays ; portant priorité aux intérêts et aux entreprises françaises dans les
marchés publics et appels d’offres publics. S’y ajoutent l’Accord portant droit exclusif de fournir
des équipements militaires et de former les officiers militaires des colonies;
l’Accord sur le droit pour la France de déployer des troupes et d’intervenir
militairement dans le pays pour défendre ses intérêts ; l’Accord sur
l’obligation de faire du français la langue officielle du pays et la langue
pour l’éducation. Ce tableau sombre pour le continent africain s’élargit avec les
clauses indiquant l’obligation d’utiliser le Fcfa (Franc des colonies françaises
d’Afrique); l’obligation d’envoyer en France un bilan annuel et un rapport
d’état des réserves sous peine de ne pas recevoir d’argent. Mais aussi la
renonciation à toute alliance militaire avec d’autres pays, sauf autorisation
de la France et l’obligation de s’allier avec la France en cas de guerre ou de
crise mondiale.
Par
ailleurs, le physicien note que le
manque d’indépendance et de souveraineté signifie que toutes les décisions
importantes pour le pays sont prises par la métropole coloniale, ses agents sur
le terrain et les acteurs politiques d’une prétendue démocratie. Avec ce jeu de
ping-pong, l’écrivain constate amèrement
que les présidents « démocratiquement
élus» dans ces colonies et leurs acolytes ont, en acceptant les impositions
françaises, sauvé leurs carrières politiques et renoncé non seulement à
l’indépendance et la souveraineté réelles de leurs pays, mais aussi à toute
possibilité de leur développement.
Il
étaye ses propos par l’exemple frappant
de l’uranium nigérien: la France achetait l’uranium nigérien à 0,8 euro par Kg.
Quand le Niger a recouvert sa souveraineté et son indépendance, après le Mali et le Burkina, le prix de vente
de son uranium a grimpé de 200 euros le
Kg, soit une augmentation de 25.000 100%, martèle Dr Bagayoko. Ce dernier
s’interroge sur la totalité
de la fortune mal-acquise par la
France pendant plusieurs décennies d’exploitation de l’uranium nigérien. Les
pays de l’AES n’envoient plus leurs devises étrangères à Paris, se dit fier le
spécialiste en physique.
Dans cette veine, il apprécie que « le marché libre
(free market) », où les prix sont dictés par le marché, n’existe pas dans les
colonies « noires » de la France en Afrique. Avec le point 4 de l’Accord, « la priorité aux
intérêts et entreprises françaises » témoigne que celles-ci fixent le montant
pour leurs services, sans se soucier d’une compétition. Comme résultat, Diola Bagayoko évoque que les colonies ne peuvent se développer en
vendant à des prix dérisoires et en
achetant à des prix arbitrairement élevés. Idem pour la confiscation des
devises. à ce niveau, soulignera le professeur, cela suffit pour empêcher des
investissements majeurs en Afrique.
Certaines liquidations d’industries naissantes pendant « l’Ajustement
structurel » étaient probablement pour maximiser leurs gains, a fait
remarquer notre consultant. Celui-ci enfonce le clou en disant que la
tacite compréhension par les acteurs politiques de la prétendue démocratie,
qu’ils n’ont rien à craindre aussi longtemps qu’ils ne nuisent pas aux divers
intérêts français, est l’une des causes de la corruption de ces derniers. Dans
son réquisitoire, l’universitaire relève qu’avant la fin de la colonisation du
Mali en 2023, des acteurs politiques étaient aussi des agents salariés de la
métropole coloniale. L’intellectuel averti s’est aussi beaucoup intéressé au
devenir du Mali. à ce propos, il reste
convaincu que le développement économique est très difficile sans le secteur
secondaire, celui de la construction d’infrastructures de toutes tailles et de
la manufacture, y compris les industries de transformation, la production
aérospatiale, d’automobiles, de textiles, de bateaux et de produits chimiques.
Dans sa proposition concrète de sortir notre pays de l’ornière, l’éminent
scientifique croit que ce secteur
secondaire permet de tirer 70-80% de la valeur (brute et ajoutée) des
ressources naturelles, des ressources minières et agricoles au lieu de 10% ou moins comme pour le coton
malien. Pour Diola Bagayoko, ce secteur est celui des emplois lucratifs qui
payent bien. Même tonalité, dans sa
critique, le professeur a fait savoir
que le développement du secteur tertiaire dans les colonies est freiné de
plusieurs manières pour garantir les gains résultant de l’imposition 4. De son
avis, ce secteur comprend, entre autres,
les services financiers, de vente en détails, de transport et de santé.
« Une fois de plus, la confiscation des devises étrangères est un goulot
d’étranglement très efficace contre tout fonctionnement optimal des services
financiers», a critiqué Dr Bagayoko.
Les points ci-dessus, se félicite-t-il, montrent que les représentants du peuple malien ont fait preuve d’une sagacité singulière pour percer à travers les écrans locaux et étrangers de fumées de prétendues démocraties pour saisir les vrais enjeux du pays. D’après le commentaire du physicien, il s’agit de l’indépendance, de la souveraineté, de l’acquisition et du renforcement de l’‘intégrité de son territoire. Ajoutant que dans cette quête de dignité, il y a aussi la lutte implacable contre la corruption et la mise en place de procédures et contrôles, y compris digitaux ou informatiques, pour un Mali Kura très prospère dans les années à venir.
Namory KOUYATE
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