
Il s’agit d’environ 60 tonnes de produits stupéfiants composés de cocaïne, héroïne, cannabis, crack, méthamphétamines, médicaments contrefaits, mais aussi d’appareils de chicha et accessoires, ainsi que d’autres drogues de synthèse.
Ces éléments nocifs à la santé ont été saisis
entre juin 2023 à nos jours. Ces résultats remarquables proviennent seulement
de quatre antennes de l’OCS sur l’ensemble du territoire à savoir : les
antennes de Bamako rive droite, rive gauche, la Cellule aéroportuaire
anti-trafic, la (CAAT) et l’antenne de Koulikoro. La valeur marchande des
produits détruits est estimée à plusieurs dizaines de milliards de Fcfa.
La réalisation de ces opérations
a nécessité l’interpellation de 543 individus dont 11 étrangers sur les 701
personnes mises en cause par les services qui concourent à la lutte contre la
drogue dans notre pays. Parmi lesquelles figurent 201 consommateurs, 224
vendeurs et 158 suspects qui sont activement recherchés.
La cérémonie d’incinération, qui
s’est déroulée au flanc de la colline à Dio-Gare dans le Cercle de Kati, était
présidée par le Directeur de l’OCS, le colonel-major Fousseyni Keïta, en
présence du maire de la Commune rurale de Dio-Gare, Daouda Kané, du
coordinateur pays de l’Office des Nations-unies contre la drogue et le crime
(ONUDC), Crispin Sangara Bahiziré. L’évènement a aussi enregistré la
participation de plusieurs organisations de la société civile notamment le
représentant du Réseau Mali sans drogue, Sidy Mohamed Samaké.
Le but de cette incinération est d’éviter le retour de ces produits dans le circuit du commerce illicite mais surtout informer et sensibiliser la population sur l’ampleur du trafic et de la consommation de drogue et inviter la société civile à s’approprier l’enjeu de ce phénomène. Cette activité s’inscrit dans le cadre de la célébration de la Journée internationale de lutte contre l’abus et le trafic illicite des drogues dont le thème de la campagne mondiale de l’édition 2024 s’intitule : «Les preuves sont claires : investir dans la prévention, appel à une approche fondée sur des preuves scientifiques qui donnent la priorité à la prévention et au traitement». Sur le plan national, le thème retenu est : «Prévenir et réduire les risques liés à la consommation de substances illicites afin de ne pas laisser s’installer l’addiction».
CHANGEMENT DE COMPORTEMENT-Dans
une interview, le directeur de l’OCS a vivement félicité ses hommes pour leur
engagement et leur détermination dans la lutte contre la drogue. Le
colonel-major Fousseyni Keïta a rappelé que cette activité repose sur certaines
dispositions légales notamment l’article 136 de la loi sur les stupéfiants qui
prévoit que toutes les drogues saisies sont destinées à la destruction par les
moyens appropriés. Cette destruction s’effectue sous la présidence du directeur
de l’OCS et en présence des membres d’une Commission nationale, créée par
l’Arrêté n°2021- 0643/MSPC-SG du 05 mars 2021 conformément à la loi 01-078 du
18 juillet 2001.
Pour l’officier supérieur, cette
cérémonie représente également un témoignage, une manière de montrer à la
population que les produits dangereux saisis ne peuvent qu’être détruits à
travers l’incinération. «Ils sont incinérés pour épargner la santé de nos
populations contre les méfaits de leur consommation», a-t-il signalé. Avant
d’indiquer que c’est pour cette raison que son service a invité les
organisations de la société civile et les journalistes. Car ces derniers
constituent le meilleur vecteur pour sensibiliser en vue d’un changement de
comportement.
Le coordinateur pays de l’ONUDC, s’est félicité des résultats enregistrés par les autorités dans le cadre de la lutte contre la drogue au Mali. Crispin Sangara Bahiziré a réaffirmé la disponibilité de sa structure à appuyer l’OCS à travers des renforcements de capacités de la CAAT et la mise à disposition d’équipement de détection de la drogue. La cérémonie a été marquée par la démonstration d’un test toxicologique par les experts, la mise à feu des produits par le directeur de l’OCS en présence des membres de la Commission nationale d’incinération.
Aboubacar TRAORE
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