Ce texte adopté par le conseil des ministres en sa séance du 8 mars 2024 a été initié par le ministre de l’Économie et des Finances, Alousséni Sanou, qui l’a également défendu hier devant les membres du CNT. Il est motivé par la prise en charge des dépenses liées aux opérations de sécurisation du territoire et le renforcement de l’enveloppe budgétaire affectée à la subvention d’exploitation de l’EDM-SA.
Avec cette loi des finances
rectificative, les prévisions des crédits de paiement du budget général ne
changent pas par rapport à la loi des finances initiale de 2024 et sont
évaluées à 2948,270 milliards de Fcfa. Les dépenses ordinaires rectifiées
s’élèvent à 2323,248 milliards contre 2247,125 milliards de Fcfadans la loi des
finances initiale, soit une hausse nette de 76,123 milliards de Fcfa.
Les dépenses prévisionnelles
rectifiées des biens et services s’enlèvent à 566,799 milliards de Fcfa contre
525,754 milliards de Fcfa dans la loi de finances initiale, soit une
augmentation de 41,045 milliards de Fcfa. Les dépenses prévisionnelles
rectifiées au titre des transferts et subventions se chiffrent à 465,359 milliards
contre 430,281 milliards dans la loi des finances initiale 2024, soit une
hausse de 35,078 milliards de Fcfa. Dans la loi de finances rectificative 2024,
les prévisions des dépenses en capital en crédits de paiements s’élèvent à
625,023 milliards contre un montant de 701,146 milliards dans la loi de
finances initiale, soit une baisse de 76,123 milliards de Fcfa.
En autorisations d’engagement, les prévisions ne changent pas par rapport aux inscriptions initiales et demeurent à 929,179 milliards de Fcfa.
Au niveau de l’équipement et de
l’investissement, les prévisions des dépenses en crédits de paiement passent de
292,585 milliards dans la loi initiale à 339,168 milliards de Fcfa dans la loi
de finances rectificative 2024, soit une augmentation de 46,584 milliards de
Fcfa. Pour le budget spécial d’investissement intérieur, le montant
prévisionnel rectifié des crédits inscrits s’élève en crédits de paiement à
121,006 milliards contre 243,713 milliards de Fcfa initialement prévus. Ce qui
fait une diminution de 122,904 milliards de Fcfa.
Les différents ajustements
apportés aux dépenses budgétaires initiales entraînent la modification de la
répartition des allocations par fonction. Dans la rubrique Défense, les crédits
s’élèvent à 546,573 milliards dans la loi de finances 2024 contre 457,847
milliards de Fcfa dans la loi initiale soit une augmentation de 88,725
milliards de Fcfa. Pour la rubrique Ordre et sécurité publics, les crédits sont
de 329,585 milliards dans la loi de finances rectificative contre 281,619
milliards de Fcfa dans la loi initiale, soit une hausse de 47,966 milliards de
Fcfa.
Politique de resserrement de la
liquidité- Dans la loi de finances initiale 2024, les prévisions globales des
recettes et des dépenses sont établies respectivement à 2387,872 milliards et
3070,740 milliards de Fcfa. Sur ces montants, les prévisions des recettes et
des dépenses du budget général s’élèvent respectivement à 2265,402 milliards et
à 2948,270 milliards de Fcfa, d’où le déficit prévisionnel de 682,869 milliards
de Fcfa.
Au 31 mars 2024, les recettes ont été recouvrées à hauteur de 519,147
milliards contre 429,973 milliards au 31 mars 2023, soit une augmentation de
89,174 milliards de Fcfa. Les dépenses ont été exécutées en termes de
liquidations à hauteur de 673,145 milliards au 31 mars 2024 contre 641,546
milliards au 31 mars 2023, soit un accroissement de 31,599 milliards de
Fcfa. L’exécution du budget général au
31 mars 2024 dégage un déficit de 153,988 milliards contre un excèdent de
211,572 milliards de Fcfa à la même date en 2023.
Devant les membres du CNT, le
ministre de l’Économie et des Finances a souligné les difficultés que traverse
le pays. Pour Alousseni Sanou, le Mali est confronté à beaucoup de crises. Il a
révélé qu’actuellement, il y a un resserrement très important du financement de
notre économie. Et les bailleurs de fonds ne nous accompagnent pas. Le ministre
Sanou a fait savoir que récemment, le gouvernement a obtenu des accords avec le
Fonds monétaire international (FMI) et la Banque mondiale. Mais jusqu’à
présent, il y a des difficultés pour mobiliser ces ressources. Et tous les
jours, ceux-ci créent encore des soucis. à titre d’exemple, Alousséni Sanou
dira que les 60 milliards de Fcfa qui avaient été annoncés ne sont pas encore
décaissés.
Dans le même temps, la Banque centrale continue d’avoir une
politique de resserrement de la liquidité et les banques ont souvent beaucoup
de difficultés à assurer le financement correct de notre économie. Il dira que
c’est dans ce contexte que le gouvernement est obligé de faire cet effort
d’équilibre et de prioriser toujours les actions pour satisfaire le maximum de
Maliens et veiller particulièrement à la sécurisation de notre pays. Le
ministre Sanou soutient que ce présent collectif budgétaire a été rendu
nécessaire depuis le mois de mars par le fait de beaucoup d’actions
dévastatrices et d’évènements qui ont nécessité le renforcement du budget de la
défense dont le départ précipité et non coordonné de la Minusma.
Ce texte a été
adopté à l’unanimité avec 132 voix pour, 0 contre et 0 abstention. Auparavant,
les membres du CNT avaient adopté le projet de loi autorisant la ratification
de l’accord de prêt signé à Lomé le 6 octobre 2023 entre le gouvernement et la
Banque ouest africaine de développement (BOAD) pour le financement partiel de
la seconde tranche du projet d’aménagement et d’élargissement du tronçon urbain
de la route nationale n°27 (Bamako-Koulikoro) à Bamako.
à travers cet accord, la BOAD accorde au Mali un prêt de 14,780 milliards de Fcfa. La durée de ce prêt est de 13 ans y compris un différé de 3 ans. Ce texte défendu par la ministre des Transport et des Infrastructures, Mme Dembélé Madina Sissoko a également été adopté à l’unanimité avec 127 voix pour, 0 contre et 0 abstention.
Dieudonné DIAMA
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