![#Mali: Faladiè-Socoro : La correction était de trop](http://admin.journalessor.ml/assets/img/posts/1719337299.jpg)
L’éducation d’un enfant échoit à tous les membres de la
famille. Pour lui assurer un meilleur avenir, la participation de chaque membre
de la famille est souhaitable. Et cette participation doit forcément
accompagner le gosse aussi longtemps que durera son évolution physique,
psychique et mentale. Rares sont les familles qui ne donnent pas naissance à
un, voire plusieurs enfants récalcitrants.
Autrement dit, des bambins aux « oreilles dures » comme on les
appelle généralement. D’où toutes les difficultés du monde pour leur éducation.
Chose qui oblige certains parents à user régulièrement du châtiment corporel
pour mettre ces enfants récalcitrants sur le droit chemin.
Les adeptes de la flagellation ou de la bastonnade oublient
souvent que le châtiment corporel à des limites au delà desquelles peut
survenir l’irréparable, tel le cas de l’histoire qui va suivre. Cette sordide
histoire s’est passée à Faladiè Socoro, quartier populeux de la Commune VI du
District de Bamako.
Âgé d’environ une quinzaine d’années seulement, Moussa à
l’image de la plupart des garçons de son âge, passait le plus clair de son
temps à la recherche de métaux usés, jetés dans la rue ou abandonnés çà et là,
dans les coins des maisons pour les revendre et se faire un peu d’argent. Cette
situation aurait duré pendant un bon moment jusqu’au 20 juin dernier. Ce jour
là aux environs de 19 heures, Moussa manquait cruellement d’argent. Il lui
fallait trouver un moyen pour mettre quelque chose dans sa poche.
Et immédiatement, il a pensé aux matériaux métalliques usés dont il avait l’habitude de rechercher dans la rue, les vendre et se faire un peu d’argent. Jusque-là tout semblait normal chez lui sauf que ce jour-là, au lieu de sortir pour chercher sa « marchandise» dans la rue, il a préféré fouiller les coins et recoins du domicile familial pour se la procurer. C’est ainsi qu’il est tombé sur des fils électriques dans un coin du domicile familial. Une chance inouïe venait de lui sourire. Sans demander l’avis de qui que ce soit, Moussa les ramassa pour rejoindre ses copains dans la rue. Ensemble, comme ils en avaient l’habitude, ils les ont brûlés pour séparer la gaine du fil métallique en zinc, afin de l’écouler sur le marché et se faire un peu d’argent.
Des cris et des supplications inutiles- Cependant quelques
instants plus tard, les proches du garçon, (principalement sa mère et son frère
aîné) ont été informés de cela. Ils n’étaient pas du tout contents de cette
façon de faire de Moussa. Très furieux contre leur garçon, ils l’ont sévèrement
réprimandé dans l’espoir qu’il ne retombera plus dans les mêmes travers. Aucune
source n’a pu nous dire exactement ce qui a pu se passer entre temps. Mais
visiblement, la mère du jeune homme et son frère aîné n’étaient pas du tout
satisfaits des réprimandes qu’ils avaient faites au petit quelques instants
plus tôt. C’est ainsi que sa mère exigea que l’aîné lui donne une correction
sévère.
Sans réfléchir par deux fois, celui-ci l’a ligoté à un tronc
d'arbre dans la cour de la concession. Le malheureux a été flagellé pendant
plusieurs minutes. Son frère qui le bastonnait sans pitié durant des minutes
est resté sourd à ses supplications et cris de détresse. Pis, Moussa n’aura aucune
chance d’être entendu même par les familles voisines pour le secourir.
Pendant ce temps, sans se lasser même une minute, son grand-frère le bastonnait sans arrêt. Il est arrivé un moment où le malheureux n’avait plus la force de crier. Apparemment tombé dans le coma, progressivement son corps devenait flasque jusqu’à ce qu’il soit totalement mou. C’est en ce moment que son grand-frère s’est donné un temps de répit pour laisser sa victime souffler un peu. Mais c’était trop tard. Le malheureux avait rendu l'âme sous les coups violents de son criminel de frère. Moussa est aussitôt détaché et conduit dans l’un des centres de santé le plus proche pour le réanimer. Mais hélas, l'irréparable s'était produit. Le médecin ne pouvait que constater le décès du garçon.
Tentative de masquer un crime en accident- Le lendemain
vendredi 21 juin 2024, comme l’exige la procédure en l’espèce, le commissariat
de police de Niamakoro (ex-10ème arrondissement de Bamako) a été saisi par les
toubibs de l’établissement sanitaire l’informant de l’état dans lequel Moïse
était arrivé chez eux. Très vite, la
procédure policière a suivi son cours et une équipe a été dépêchée sur les
lieux aux fins de constatations et d’enquêtes. C’est ainsi que, les premiers
éléments d’enquêtes ont révélé que Moussa et ses amis s'adonnaient à la
consommation de stupéfiants. Et pour ce faire, ils étaient prêts à tout pour
avoir leur dose quotidienne.
Certainement qu’il a dû s’emparer sans autorisation des fils électriques qui trainaient dans la cour du domicile familial pour les vendre pour s’acheter de la drogue. D’où l’ire de sa mère et de son frère aîné. Selon certaines indiscrétions, c’est pour mettre fin aux comportements déshonorant de son fils que la mère a exigé de l’aîné de la famille une correction exemplaire à l’égard de Moussa. Dans tous les cas, aux yeux de la loi, rien ne saurait justifier un crime. Interpellé et auditionné, le suspect numéro un, notamment le frère aîné a tenté de masquer son acte en invoquant un accident de la circulation dont son frère aurait été victime. Mais face aux limiers professionnels, il a été obligé d’avouer les faits. Le même jour, le frère aîné et la mère ont été présentés au juge pour homicide et complicité.
Tamba CAMARA
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