
Tout comme les histoires d’argent, celles relatives aux
enfants sont aussi désagréables. « Il faut tout un village pour éduquer un
enfant », dit la maxime. Autrement dit, l’éducation d’un enfant n’incombe pas
aux seuls membres de sa famille.
Mais, elle nécessite l’implication de la
société tout entière. Curieusement, ce temps semble révolu. D’où d’incessantes
querelles qui éclatent souvent entre les mères prêtes à tout pour protéger
leurs progénitures. Même si l’enfant concerné est fautif, certaines de nos
sœurs, mères ou tantes mettent toujours le cœur avant la raison pour le mettre
à abri d’éventuelles réprimandes, ou coups de fouet.
Il y’a quelques semaines, nous évoquions dans les colonnes
de cette même rubrique le cas de deux locataires qui en étaient venues aux
mains à cause de leurs mômes. Les deux protagonistes s’étaient finalement
retrouvés chez les policiers, car le sang avait coulé à la suite de la bagarre
qui les avait opposé.
Notre fait du jour est un cas similaire. Si les deux
histoires sont différentes dans le fond, elles se retrouvent dans la forme. La
cause. Tout comme la première histoire dont nous évoquions plus haut, celle du
jour porte également sur une histoire d’enfant. Et c’était à la suite d’un
accident mineur de vélo entre les deux bambins.
Cela était suffisant pour que
leurs mères s’invitent dans la scène transformant celle-ci en véritable champ
de bataille. Cette histoire s’est par la suite étendue jusqu’à un niveau plus
élevé au sein des deux familles. Les faits se sont passés, il y’a quelques
jours à Moribabougou, un quartier périphérique de Bamako.
N.D et A.K sont les initiales des deux dames. La première a
un fils que nous désignons par des noms d’emprunt : Moussa et Fatou. Le garçon
est âgé de 7 ans alors que la fillette en a 12. Selon nos sources, toute cette
histoire est partie d’un accident mineur de vélo entre ces deux bambins comme nous l’évoquions plus haut.
Ce jour-là, il était 11 heures quand Moussa a été envoyé en
commission par N.D sa mère. C’était pour aller faire des achats dans la
boutique du coin de rue. Comme tous les enfants, lorsqu’ils possèdent un moyen
de déplacement, le garçonnet a pris son
vélo pour se rendre à la boutique pour la commission de sa mère.
Très gaie, au
départ il roulait calmement. Mais
l’appétit venant en mangeant, le garçon a brusquement accéléré son petit engin
dans le but d’arriver dans l’échoppe et retourner rapidement. Pendant ce temps,
la petite Fatou marchait dans la ruelle sans se soucier de quelque chose.
Nos
sources n’ont pas précisé s’il a perdu le contrôle de sa bicyclette ou pas.
Mais, bizarrement, il est allé cogner Fatou qui marchait tranquillement dans la
rue. Et sous l’effet du choc, les deux bambins se sont retrouvés à terre.
Non contente, la fillette s’est rapidement relevée pour
donner un coup de poing violent au garçonnet. Dans la confusion qui s’en est
suivie, Moussa aurait perdu l’argent avec lequel il devait régler la commission
de sa mère à la boutique.
Après avoir recherché sur place en vain l’argent, très
apeuré pour affronter le courroux de sa mère, Moussa est retourné à la maison
bredouille. Arrivé, il a fait un compte rendu fidèle de ce qui s’est passé en
cours de route lorsqu’il partait à la boutique. Aussitôt, la mère du garçonnet
est entrée dans une colère indescriptible. Elle a très rapidement rejoint Fatou
pour lui demander des explications. Mais surtout pour comprendre la façon dont
les choses se sont passées pour qu’elle y perde son argent.
C’est comme çà qu’elle est tombée sur Fatou, juste à la
porte d’entrée de leur domicile. Lorsque la mère du garçon a questionné la
fillette, cette dernière n’aurait même pas prêté attention à ce qu’elle
disait. Elle a préféré lui tourner le
talon pour ignorer même sa présence. La dame a certes compris cette attitude de
Fatou comme un manque de respect à son égard. Mais, elle a su se maîtriser pour
retourner tranquillement chez elle à la
maison.
Les choses auraient pu s’arrêter là, si la mère de Fatou,
A.K n’était pas du genre belliqueuse. Tout portait à croire que Fatou était allée rendre compte
elle aussi de ce qui s’était passée entre elle et le petit Moussa dans la rue.
à la mère du garçon a pris le chemin du retour pour aller chez elle, celle de
Fatou l’a apostrophée.
Elle était accompagnée de deux autres femmes, toutes des
membres de sa famille. Visiblement, elle était venue pour en découdre avec la
mère du garçon fautif.
Lorsqu’elle a apostrophé la mère du garçonnet, cette
dernière s’est arrêtée pour l’écouter attentivement. Bizarrement, contre toute
attente, au lieu de demander ce qui a pu se passer entre les enfants, les
parentes de Faou se sont mises à injurier grossièrement la mère du garçon. Au
cours des échanges, elles l’ont traitée de tous les noms d’oiseaux. Sa réplique
ne s’est pas faite attendre.
Aussitôt la tension est montée d’un cran entre les
dames en pleine rue. Les trois parentes de Fatou se sont ruées sur la mère du
garçon. Elles l’ont tabassé sérieusement
et sont allées jusqu’à mettre ses vêtements en lambeau. La pauvre n’aura son salut que grâce à
l’intervention des voisins qui se sont interposés entre elles pour les séparer.
Comme il fallait s’y attendre, ND aussitôt qu’elle s’est
retrouvée libre des griffes de ses agresseurs, s’est directement dirigée vers
le commissariat de police dont relève le secteur pour déposer une plainte
contre les trois dames.
Face à la poursuite à une éventuelle poursuite judiciaire dont elle pouvait faire l’objet, le social est rapidement entrée en jeu avec l’implication des chefs de famille et des voisins de bonne volonté. Reste à savoir si les dames qui se sont battues pourront vivre en bonne entente comme cela est recommandé entre voisins du même secteur dans le quartier.
Tiedié DOUMBIA
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