Exposition photos : Amadou Sow immortalise le quotidien des déplacés de Niamana

L’exposition comprend une trentaine de photos

Publié vendredi 14 janvier 2022 à 07:29
Exposition photos : Amadou Sow immortalise le quotidien des déplacés de Niamana

Après avoir observé une pause de quelques années, notre confrère Amadou Sow marque son retour dans le monde de la photographie avec une exposition en hommage aux déplacés de Niamana. Sans poser sa plume de journaliste. Il a repris son appareil photo pour fixer les images des déplacés de ce site pour l’éternité. Et il ne va pas avec le dos de la cuillère puisqu’il a décidé d’exposer une trentaine de photos sur le site des déplacés de Niamana. Lors du vernissage, qui a eu lieu, ce jeudi, les déplacés ont manifesté leur joie de voir leurs images devant leurs habitations de fortune. L’exposition est financée par le Cercle culturel germano malien (CCGM) dans le cadre d’un appel à projets, lancé en 2021.

Le photographe a expliqué qu’il voulait lancer un cri de cœur à tous. Ces images retracent le vécu des hommes et femmes qui sont installés dans la précarité et dans un environnement insalubre. Il y a certes des efforts accomplis par les autorités et les organisations, mais les conditions de vie demeurent difficiles.

Visages froissés, sourires visiblement forcés, habitats sommaires, ruelles étroites, ce décor représente le quotidien des déplacés. Même si des bâches bleues du Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés (UNCHR) permet de protéger certains contre les intempéries.

Mais, il y a aussi de l’espoir, car à côté des photos d’enfants très joyeux, Amadou Sow a trouvé des filles qui insistent pour aller à l’école. Ces images témoignent de la vie de nos compatriotes déplacés du centre du pays qui ont trouvé refuge à Niamana.

L’idée de cette exposition a convaincu le CCGM qui cherchait des artistes s’exprimant sur les problèmes du pays. Son directeur Hamidou Koné a expliqué le contexte. «Nous avons reçu beaucoup de projets dans presque tous les domaines de l’art. C’est celui sur la photographie proposée par Amadou Sow qui nous a convaincu le plus. Compte tenu de son intérêt, nous avons décidé de l’accompagner. Nous sommes satisfaits de ce qu’il a fait. Qu’il en soit remercié».

Selon Amadou Sow, c’est le devoir de tout artiste de faire entendre la voix des sans voix. «J’ai été très sensible à la vie de nos mamans,  de nos papas et de nos enfants dans ces conditions critiques à Niamana. Le mieux était d’agir afin de contribuer à la sensibilisation. Je signe désormais mon retour dans le monde de la photographie», a-t-il assuré.

En outre, le porte-parole des déplacés, Ali Traoré, a rappelé qu’ils vivent dans la nostalgie. Mais, ils sont confrontés à des problèmes de nourriture. «Nous reconnaissons l’effort des autorités et des personnes de bonne volonté mais, nous demandons encore à redoubler d’efforts pour que le pays retrouve la paix. Toute chose qui nous permettra de retourner au bercail».


Pour Aissata Tamboura, l’une des personnes déplacées, «ce n’est pas mauvais de donner de l’argent liquide, il serait mieux de donner directement  du toit, de la nourriture, du  savon et d’autres produits pour lesquels nous dépensons le peu d’argent que nous avons», a-t-elle suggéré.  Le secrétaire général du CCGM a remis une enveloppe symbolique de 80.000 aux déplacés.

Rappelons qu’Amadou Sow est journaliste au Quotidien national, L’Essor. Il a découvert la photographie contemporaine dans les années 2000. Ses travaux ont été exposés en France, aux États-Unis, en Suisse, en Afrique du Sud et dans plusieurs pays africains. Co-coordinateur des Rencontres africaines de la photographie de Bamako en 2005, il a été le co-curateur de l’exposition «Aller et Venir / Toso any ka taka». Dix années après, il revient par une exposition sur les conditions de vie des déplacés.

 Chaka KEÏTA



 ************



Amadou Sow : LA SUBLIMATION DU NATUREL

Il ne nourrit pas la prétention d’être au niveau des icônes de la photographie dans notre pays (Malick Sidibé, Seydou Keïta, Abderrahmane Sakaly et autres), encore moins de réinventer la roue. Mais Amadou Sow, journaliste et photographe portraitiste, tente simplement de résoudre le conflit qui l’oppose à lui-même dans sa quête de compassion pour les déplacés, ces personnes sur lesquelles le sort s’est acharné et sa volonté de montrer courageusement  la misère humaine dans l’une de ses «dramatiques facettes», c’est-à-dire les horribles conditions de vie de ceux qui ont fui leurs terres natales, sans heurter les sensibilités. Il essaie d’arbitrer cette opposition par le génie qui surgit en lui et la sublimation du milieu naturel. Un autre trait de génie de l’artiste est d’avoir l’inspiration de porter un regard compassionnel sur les déplacés et leurs conditions de vie avec en filigrane l’inhumanité (l’horreur de vivre dans des conditions pas dignes d’un être humain).

Mais pour celui qui sait lire entre les lignes, les clichés d’Amadou Sow restituent toute la passion qu’il éprouve pour cet art (la photographie) et la manière dont il entend l’utiliser au service de la bonne cause, celle de l’humain tout court.   Ses photos trouvent forcement grâce aux yeux de toute âme sensible.

Dans le discours qu’il a livré au vernissage de son exposition intitulée : «Amadou Sow signe son retour avec les déplacés de Niamana», on sentait cette onction qui a apaisé, en tout cas le temps d’un vernissage, l’âme meurtrie des personnes déplacées qui y ont trouvé gîte et couvert. Celles-ci exprimaient par leur regard le soulagement de compter aux jeux de la communauté d’accueil, de «respirer» et d’entrevoir l’espoir d’une chaine de solidarité tissée autour d’elles. C’est là que le travail de l’artiste est intéressant avec la complicité du Cercle culturel germano malien (CCGM) et du Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR). L’initiateur de l’exposition a promis de montrer son œuvre dans d’autres lieux et en d’autres circonstances.

Bréhima DOUMBIA

 

Rédaction Lessor

Lire aussi : Financement de la culture : Des initiatives innovantes à envisager

En marge de la 9è édition du Festival international «Triangle de Balafon», le Consortium ACF–Fonds Maaya et le Réseau Kya, ont organisé, samedi dernier dans la salle de réunion de la Chambre de commerce et d’industrie de Sikasso, une table ronde sur la problématique de financement du se.

Lire aussi : Tombouctou : la mosquée de Djingarey ber fait peau neuve

Cette année, le crépissage de la mosquée de Djingarey ber coïncide avec le 700è anniversaire de son érection par l’empereur Kankou Moussa de retour du pèlerinage à la Mecque au XIVè siècle. Il coïncide aussi d’avec l’Année de la culture décrétée par le Président de la Transitio.

Lire aussi : Sikasso : Le ministre Daffé préside les journées nationales du patrimoine culturel

L’événement a été marqué par une conférence qui a débattu de la thématique : «Place et rôle du Maaya et du Danbé dans la formation et l’éducation du Maliden kura».

Lire aussi : People : Sidiki Diabaté en course pour deux Grammy Awards 2025

Le prince de la Kora, Sidiki Diabaté, est de retour sur la scène internationale avec un exploit retentissant. Après 10 ans de sa première nomination, l'artiste malien a été pré-nommé pour deux Grammy Awards 2025..

Lire aussi : Festival international Triangle du balafon : Le Mali fait honneur à sa réputation

Après trois jours de compétitions intenses, le groupe «Danbe» de notre pays a remporté le premier prix du Festival international Triangle du Balafon, suivi du groupe «Bolomakoté» du Burkina Fasso. La troisième place a été décernée au groupe «Djéli» de la Guinée et le prix spécial A.

Lire aussi : Sikasso : Déjà dans l’ambiance du Festival triangle du balafon

La cité verte du Kénédougou s’apprête à abriter la 9è édition du Festival international triangle du balafon du 9 au 11 octobre prochain. Le grand rendez-vous culturel mettra en compétition le Mali, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire et la Guinée. Le Niger sera le pays invité d’honneu.

Les articles de l'auteur

L'UNASAM dénonce les collectes de fonds frauduleuses au nom des supporters

Le vice-président de l’UNASAM, Cheickna Demba Dans un communiqué datée u 15 octobre dont copie a été déposée à notre Rédaction, l'Union nationale des associations de supporters des Aigles du Mali (UNASAM), alerte l'opinion publique et les partenaires du sport malien sur des pratiques qu'elle qualifie d'usurpation et de recherche de fonds à des fins personnelles dans la perspective de la phase finale de la CAN, Maroc 2025..

Par Rédaction Lessor


Publié vendredi 17 octobre 2025 à 12:50

Ouélessébougou : Élaboration de livrets pédagogiques des classes de la 1ère et 2ème années

Lancé depuis le mois de septembre, par la Direction nationale de la pédagogie (DNP) avec l’appui technique et financier du Projet d’amélioration de la qualité et des résultats de l’éducation pour tous au Mali (Miqra), l’atelier d’élaboration et de validation des livrets pédagogiques destinés aux premières classes du fondamental s’est bouclé, lundi dernier, dans la salle de réunion du Centre féminin de formation et d’appui au développement rural (CFADR) de Ouélessébougou..

Par Rédaction Lessor


Publié vendredi 17 octobre 2025 à 12:45

Communiqué du conseil des ministres du 15 octobre 2025

Le Conseil des Ministres s’est réuni en session ordinaire, le mercredi 15 octobre 2025, dans sa salle de délibérations au Palais de Koulouba, sous la présidence du Général d’Armée Assimi GOITA, Président de la Transition, Chef de l’Etat..

Par Rédaction Lessor


Publié jeudi 16 octobre 2025 à 13:47

Compléments alimentaires : Pas sans risque

À l’occasion de la Journée mondiale de l’alimentation célébrée aujourd’hui, nous nous sommes intéressés au commerce de ces produits, présentés comme miraculeux. Pourtant leur prise prolongée, sans l’avis d’un professionnel de santé, est déconseillée.

Par Rédaction Lessor


Publié jeudi 16 octobre 2025 à 13:38

Youwarou : Une forte riposte contre l’épidémie de diphtérie à Kormou

L’épidémie de diphtérie a été déclarée au début d’octobre à Kormou, Commune de Dongo (Cercle de Youwarou). La campagne de riposte contre cette maladie s’est déroulée du lundi 6 octobre au vendredi 10 octobre. Les résultats de cette campagne indiquent que sur une population cible de 12.774 enfants de 0 à 15 ans, 13.338 ont été vaccinés soit un taux de couverture vaccinale de 104, 81%..

Par Rédaction Lessor


Publié jeudi 16 octobre 2025 à 13:31

Mois de la solidarité : Le préfet de Kati rend visite aux aînés

Remise d’un don composé de cola, natte, matelas, couverture, moustiquaire, sac de riz et d’une enveloppe symboliqueDans le cadre du Mois de la solidarité et de la lutte contre l’exclusion, le préfet du Cercle de Kati, Harouna Diarra, s’est rendu, mardi dernier au domicile de Mme Sega Soucko à Kati Farada..

Par Rédaction Lessor


Publié jeudi 16 octobre 2025 à 13:30

Fonds de soutien patriotique : Plus de 142 milliards de FCFA mobilisés au 30 septembre 2025

Le Fonds de soutien patriotique (FSP) poursuit sa dynamique de mobilisation nationale. Selon les chiffres publiés par le Comité de gestion, le vendredi 10 octobre, les recettes cumulées du FSP ont atteint 142.603.529.418 Fcfa au 30 septembre 2025, confirmant la forte adhésion des Burkinabè à cet instrument de solidarité nationale..

Par Rédaction Lessor


Publié mercredi 15 octobre 2025 à 08:37

L’espace des contributions est réservé aux abonnés.
Abonnez-vous pour accéder à cet espace d’échange et contribuer à la discussion.
S’abonner