Aujourd’hui, l’armée est devenue notre fierté. Le climat social est apaisé. Les reformes politiques et institutionnelles sont en cours, en prélude aux élections devant conduire au retour à l’ordre constitutionnel normal.
Ce bilan aurait pu être plus reluisant si les sanctions décidées par la Cedeao ne plombaient pas les actions de la Transition. Ces sanctions sont d’autant plus préjudiciables que l’environnement international contribue à rendre beaucoup plus difficile l’approvisionnement du pays en biens de consommation.
À l’occasion de la célébration de l’An I de l’avènement du colonel Goïta à la tête de la Transition, le Quotidien national s’est intéressé aux résultats obtenus en matière de défense et de sécurité du territoire national avec un gros plan sur la prise en charge des enfants des militaires, paramilitaires et civils morts au service de l’État, appelés les pupilles de la Nation.
Nous avons également mis un accent particulier sur deux chantiers phares du processus de rectification de la Transition, à savoir les reformes politiques et institutionnelles et l’organisation des futures élections générales.
VOICI LE DOSSIER COMPLET
Morts en service commandé : Le soutien précieux de l’État aux ayants droit
Les saillies ne manquaient pas les conversations pour dénoncer le peu de considération pour ceux qui donnaient leur vie pour la défense de la patrie. Aujourd’hui, ces complaintes ont disparu grâce à l’appui que l’état consent désormais
Comment
assurer, avec des ressources très limitées, les moyens de subsistance de deux
orphelins ? C’est la question à laquelle était confrontée A.D, 34 ans,
lorsqu’elle s’est retrouvée avec deux enfants sur les bras au lendemain de
l’attaque à l’engin explosif improvisé qui a coûté la vie à son mari en 2021
dans le Centre du pays. La veuve a imaginé le pire avant qu’elle ne rencontre
un officier qui l’informe : «Tes enfants peuvent bénéficier du statut de pupille
de la Nation». Ce statut a été institué en 2016. Des dizaines d’enfants sont
alors orphelins à cause de la crise sécuritaire.
Leurs
parents étaient militaires, paramilitaires ou civils morts en service commandé,
au service de l’Etat. Aussi, la guerre a causé l’incapacité physique et mentale
de certains personnels des Forces armées et de sécurité, dont les enfants sont
également concernés par ce statut. La situation de ces enfants est en effet
rendue difficile dans un contexte de pauvreté, leurs tuteurs ne parviennent pas
souvent à supporter seuls les charges d’éducation, de santé... L’État a
institué alors, pour les aider, la qualité de pupilles en République du Mali.
Ils sont
sous la responsabilité de l’Office national des pupilles en République du Mali
(Onapuma), créé par la loi n° 2018-011 du 12 février 2018. Sa mission est
claire : répertorier les enfants éligibles au statut de pupille et assurer les
moyens de subsistance de ces citoyens de demain. Depuis, les choses ont changé.
Et les chiffres vont crescendo : 265 pupilles de la Nation immatriculés en
2019, contre 244 en 2020 et 338 en 2021.
À ce jour, sur un total de 944 pupilles en République du Mali, 882 sont des pupilles de la Nation. « Ayant atteint l’âge de 18 ans, 33 d’entre eux sont sortis du champ d’application de la loi », précise la directrice générale de l’Onapuma, Mme Koné Sissi Odile Dakouo.
SÉRIE DE
GRATUITÉS- Les deux enfants de A.D sont heureux de figurer parmi les pupilles.
Mais y arriver a été un « parcours du combattant » pour leur mère. Il a fallu constituer deux dossiers contenant
chacun 11 pièces. Ces dossiers ont été déposés au Service social des armées,
qui les a transmis sous plis confidentiels à l’Onapuma. Il faut signaler que
pour les non militaires, les dossiers sont adressés aux directions des
ressources humaines qui les transmettent également à l’Office.
Celui-ci, à son
tour, envoie les dossiers et un rapport motivé au département en charge de la
Solidarité. Ensuite, le processus de validation par le gouvernement est engagé
et aboutit à l’approbation par le conseil des ministres du décret octroyant le
statut de pupille aux ayants droit. Aujourd’hui, les mômes de A.D sont pris en
charge intégralement. Ils sont scolarisés aux frais de l’Onapuma qui leur
procure aussi les fournitures et accessoires scolaires. Pour l’année 2021-2022,
ce sont 571 pupilles qui figurent sur la liste des enfants scolarisés.
Sur le
plan sanitaire, les pupilles bénéficient d’une série de gratuités pour les
soins ambulatoires, les frais d’hospitalisation, les frais de médicaments ainsi
que les soins bucco-dentaires sans prothèses. Pour les pupilles de la Nation,
le ticket modérateur et les autres frais qui sont à la charge de l’assuré sont
supportés par l’Office.
L’assistance est aussi financière et sociale. Dès son immatriculation, un compte bancaire personnel est ouvert pour le pupille.
La subvention trimestrielle de 100.000 Fcfa qui lui est allouée est virée sur ce compte. Régulièrement, l’Office effectue des visites sur le terrain pour s’enquérir des conditions de vie familiale et surtout de l’utilisation des ressources allouées aux pupilles.
Issa
DEMBÉLÉ
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Vecteur aérien : Une évolution déterminante
Mettant en
exergue les récentes prouesses de l’armée malienne, le Premier ministre,
Choguel Kokalla Maïga a, il y a quelques jours, déclaré que celle-ci a été
équipée, aujourd’hui, plus que les trente dernières années réunies. Il a ajouté
que « d’ici un temps pas très lointain, nous aurons l’une des armées les plus
fortes dans la sous-région ».
Cette déclaration du chef du gouvernement se
justifie par le fait que de novembre 2021 à aujourd’hui, l’armée a été dotée de
8 nouveaux aéronefs. Il s’agit de 4 hélicoptères de manœuvre Mi-171 et autant
de combat. D’autres équipements ont été acquis, notamment des radars de
dernière génération.
Nul doute que les derniers résultats probants engrangés par nos Forces de défense et de sécurité dans la lutte antiterroriste, certainement impulsés par la volonté politique-, s’expliquent par l’acquisition de ces matériels. Des centaines de terroristes dont plusieurs responsables, notamment le n°2 de la Katiba de Macina, Ousmane Sidibé dit Bobala, en effet ont été neutralisés. Sans oublier la destruction de plusieurs bases terroristes.
Bembablin DOUMBIA
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Réformes politiques et institutionnelles : Les fondements de la refondation du Mali
Les changements majeurs au niveau des principaux textes réglementaires permettront d’éviter à notre pays des crises post-électorales à répétition. C’est la condition pour parvenir à une démocratie stable à laquelle les Maliens aspirent
Les
réformes politiques et institutionnelles constituent le deuxième axe du Plan
d’action du gouvernement (PAG). Les autorités sont à pied d’œuvre pour poser
les conditions d’irréversibilité du processus de refondation de notre pays.
étant donné que cette refondation se nourrit des réformes, un ministère délégué
chargé des Réformes politiques et institutionnelles a été créé et rattaché à la
Primature.
Dans le
PAG, l’axe 2 consacré aux réformes politiques et institutionnelles prévoyait en
premier lieu, la tenue des Assises nationales de refondation (ANR). Ce qui a
déjà été fait. Ensuite, il y a la
relecture intelligente de l’Accord pour la paix et la réconciliation, sa mise
en œuvre intelligente, l’implication des femmes et des jeunes dans son
appropriation et sa vulgarisation, la poursuite du processus de réorganisation
territoriale, du chantier de la régionalisation, la révision de la Constitution
et l’élaboration d’une stratégie nationale garantissant la dépolitisation de
l’administration.
De la création du ministère délégué aux Réformes politiques
et institutionnelles à ce jour, plusieurs actions ont été menées notamment, la
relecture de la loi électorale qui consacre la création de l’autorité
indépendante de gestion des élections, la révision de la Charte de la
Transition, le processus de relecture en cours des textes connexes à la loi
électorale, etc.
La ministre déléguée chargée des Réformes politiques et
institutionnelles s’est exprimée, il y a quelques jours sur les actions de son
département au cours de l’émission Malikura Taassira. Mme Fatoumata Sékou Dicko
a d’abord parlé du projet de loi électorale qui se trouve actuellement sur la
table du Conseil national de Transition. Selon elle, les innovations contenues
dans ce texte vont corriger toutes les insuffisances et inadaptations
constatées. Et ainsi, permettre d’asseoir une meilleure gouvernance électorale
avec la création d’un organe unique chargé des élections.
Cet organe va réunir
en un seul, le travail qui était fait par le ministère de l’Administration
territoriale, la Délégation générale aux élections (DGE) et la Commission
électorale nationale indépendante (Ceni). En plus de cela, d’autres outils ont
été insérés dans cette loi pour amener les citoyens à avoir plus d’intérêt pour
les élections notamment l’institution du parrainage citoyen des candidats aux
élections.
Aussi,
après la révision de la Constitution, les pouvoirs de proclamation des
résultats conférés actuellement à la Cour constitutionnelle vont revenir à
l’Organe unique de gestion des élections. L’objectif est de pouvoir organiser
des élections libres, crédibles, transparentes et les moins contestées
possibles. également, avec cette loi,
les Maliens établis à l’extérieur qui étaient des électeurs seront éligibles.
Pour la ministre Fatoumata Sékou Dicko, il y a eu plusieurs tentatives de révision de la Constitution. Mais le gouvernement de Transition va aller vers l’élaboration de la Constitution conformément aux recommandations des ANR. Et d’ores et déjà, le nettoyage et le montage institutionnel d’un certain nombre de textes connexes à la Constitution et à la loi électorale sont en cours. La ministre a précisé que la vision des autorités de la Transition est de poser les piliers qui créeront les conditions d’irréversibilité du processus de refondation de notre pays.
Dieudonné
DIAMA
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Tenue d’élections transparentes et crédibles : Baromètre de la réussite de la transition
L’élément
déclencheur ayant nourri le vaste mouvement de contestation qui conduira à la
chute du régime du président Ibrahim Boubacar Keïta n’est-il pas les résultats
contestés des élections législatives de 2020 ? Pour éviter un tel scénario aux
conséquences « désastreuses » dans notre pays, le gouvernement de la
Transition, dirigé par Dr Choguel Kokalla Maïga, a érigé au rang de priorité
l’organisation d’élections transparentes, crédibles et inclusives « devant
conduire le Mali vers l’ordre constitutionnel normal ».
Ces processus
électoraux sont considérés comme le baromètre de la réussite de la Transition
sur laquelle les Maliens fondent beaucoup d’espoir pour le renouveau du pays.
Afin d’y parvenir, les autorités ont décidé de mettre en place l’Organe unique
de gestion des élections qui constitue une forte demande de la classe politique
et de la société civile dans leur ensemble depuis des décennies. Le projet de
loi portant loi électorale où est mentionnée cette structure indépendante est
déjà sur la table du Conseil national de Transition (CNT).
À ce propos, le Premier ministre a fait
savoir, lors de son passage devant le CNT, le 21 avril dernier, que si ce texte
est voté, l’organe sera opérationnel dans les huit prochains mois, avec la
constitution des équipes au niveau national, local et extérieur. Puis, dans les
huit mois suivant, il sera procédé à l’acquisition du matériel électoral, ainsi
qu’à la formation du personnel et des agents électoraux. Dans le même temps,
l’organe peut faire l’audit et la consolidation du fichier actualisé. Par la
suite, il mettra en œuvre les préparatifs des opérations électorales.
Ensuite,
les débats avec l’ensemble des acteurs permettront de décider de l’ordre selon
lequel les scrutins (référendaire, législatif, présidentiel) interviendront, a
expliqué Choguel Kokalla Maïga. Il faut noter que la tenue d’une bonne élection
passe nécessairement par la réorganisation territoriale.
À ce propos, le
ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, le colonel
Abdoulaye Maïga a récemment, dans l’émission ‘’Mali Kura Tassira’’ de la
Télévision nationale, rappelé qu’avec l’adoption de la loi n° 2012-017 du 2 mai
2012, portant création de circonscriptions administratives en République du
Mali, les régions sont passées de 8 à 19. Les autorités ont également annoncé
que les efforts de la Transition porteront, notamment, sur le parachèvement de
la réorganisation territoriale pour la détermination des circonscriptions
administratives électorales.
Selon
elles, la carte d’identité biométrique sécurisée de la Cedeao servira à
l’authentification des électeurs pour les échéances électorales à venir. La
gouvernance des élections, au-delà de la question de l’organe unique, vise
aussi à réformer le système électoral, à travers les textes fondamentaux
régissant les élections.
Il convient de rappeler que parmi les recommandations
des Assises nationales de la refondation (ANR), tenues fin décembre dernier,
figurent la relecture de la Charte des partis politiques, avec une
réaffirmation du statut de chef de file de l’opposition ; la révision des
compétences de la Cour constitutionnelle en matière électorale et l’ouverture
au citoyen de la saisine de cette institution. Toutes choses qui amélioreront,
sans doute, le processus.
Bembablin
DOUMBIA
Rédaction Lessor
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