#Mali : Dialogue inter-Maliens : Le chemin de la cohésion nationale

Au cœur des enjeux politiques et sécuritaires au Mali réside un processus crucial : le Dialogue inter-Maliens (DIM), une tentative essentielle de transcender les divisions pour forger un avenir commun. On s’interroge : comment poser les véritables jalons d’une réconciliation et d’une paix durables entre les Maliens ?

Publié mardi 23 avril 2024 à 13:28
#Mali : Dialogue inter-Maliens : Le chemin de la cohésion nationale

Notre objectif n’est pas d’analyser de manière approfondie le processus du Dialogue inter-Maliens ni d’en proposer une évaluation, mais de souligner l’importance d’un dialogue sincère, participatif, et inclusif pour la réconciliation et la restauration de la paix au Mali.

Contexte du Dialogue inter-maliens- Rappelons que le Dialogue inter-Maliens fait référence aux pourparlers et aux discussions entre Maliens (organisé par les autorités de la Transition) dans le but de résoudre les crises politiques et sécuritaires qui affectent le pays depuis 2012. Ces discussions visent principalement à trouver des solutions aux conflits internes, à la gouvernance, à la sécurité et au développement du pays.

 

Changement de stratégie-En tournant dos à l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali issu du processus d’Alger de 2015, les autorités de la Transition ont fait le choix d’engager une discussion directe avec les citoyens autour de deux questions essentielles : la paix et la réconciliation.

Cette démarche constitue en soi une rupture avec les approches antérieures de construction de la paix au Mali qui privilégiaient l’intervention d’une tierce partie (acteurs internationaux) appelée « médiateur ».

Ce médiateur a souvent été l’Algérie, la Libye, le Burkina Faso ou encore la Cedeao (Goodluck Jonathan). Seuls les gouvernements, les groupes armés (les indépendantistes et les groupes d’autodéfense et, souvent, quelques organisations de la société civile prenaient part à ces négociations de paix. Les populations affectées par les conflits se trouvaient pratiquement exclues de ces espaces de décision où les accords étaient conclus. 

À l’inverse, le Dialogue inter-Maliens est un processus complexe qui implique une variété d’acteurs nationaux issus de la société civile et des partis politiques. Même si, force est de constater que le retrait annoncé de certains partis politiques du processus suite à la suspension générale de leurs activités par les autorités de la Transition a soulevé des interrogations sur l’inclusivité et le caractère participatif du DIM.

Renouvellement du paradigme étatique au Mali- Au-delà, du débat sur le caractère inclusif et participatif, les changements attendus par le citoyen retiennent notre attention. En effet, pour de nombreux observateurs de la vie politique malienne, ce DIM doit marquer un tournant décisif pour la construction de l’état au Mali. C’est une seconde chance pour le peuple malien, après l’euphorie de l’indépendance, de se redéfinir et de construire une forte cohésion nationale à l’aune des crises identitaires et de gouvernance.

Au fond, les populations maliennes espèrent un changement de paradigme dans la fabrication des politiques publiques issues du DIM  qui doivent traduire en actions concrètes les recommandations. Il s’agit de s’assurer d’une forte légitimité des éventuelles politiques et une grande redevabilité des parties prenantes (gouvernants, société civile, opérateurs économiques, etc.). Cela semble une des voies appropriées pour répondre efficacement aux besoins (sécurité, paix, santé, éducation, etc.) des citoyens.

 

Le dialogue de l’espoir- Nous constatons que le Dialogue s’est tenu sur l’ensemble du territoire national et les différentes thématiques annoncées ont été largement abordées par les participants. On a relevé que certaines recommandations formulées par des participants au dialogue débordaient les TDR (candidature aux élections présidentielles…).

Cela montre à suffisance la volonté des populations de débattre de la vie de la nation dans son entièreté. Cependant, les contraintes de délai, de moyens  et les enjeux sécuritaires peuvent justifier l’approche « top down » retenue, en ce sens que les thématiques n’ont pas été impulsées par le bas.

Nous remarquons également qu’en mettant l’accent sur le citoyen comme acteur principal du Dialogue, les autorités s’inscrivaient dans une logique de co-construction (citoyen et autorité) des politiques publiques issues du dialogue avec les populations affectées.

Abdoul Sogodogo,

Enseignant-chercheur à l’Université des sciences
juridiques et politiques de Bamako (USJPB)

Rédaction Lessor

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