![#Mali : Dialogue inter-Maliens : Le chemin de la cohésion nationale](http://admin.journalessor.ml/assets/img/posts/1713886084.jpg)
Notre objectif n’est
pas d’analyser de manière approfondie le processus du Dialogue inter-Maliens ni
d’en proposer une évaluation, mais de souligner l’importance d’un dialogue
sincère, participatif, et inclusif pour la réconciliation et la restauration de
la paix au Mali.
Contexte du Dialogue inter-maliens- Rappelons que le Dialogue inter-Maliens fait référence aux pourparlers et aux discussions entre Maliens (organisé par les autorités de la Transition) dans le but de résoudre les crises politiques et sécuritaires qui affectent le pays depuis 2012. Ces discussions visent principalement à trouver des solutions aux conflits internes, à la gouvernance, à la sécurité et au développement du pays.
Changement de stratégie-En tournant dos à l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali issu du processus d’Alger de 2015, les autorités de la Transition ont fait le choix d’engager une discussion directe avec les citoyens autour de deux questions essentielles : la paix et la réconciliation.
Cette démarche
constitue en soi une rupture avec les approches antérieures de construction de
la paix au Mali qui privilégiaient l’intervention d’une tierce partie (acteurs
internationaux) appelée « médiateur ».
Ce médiateur a souvent été l’Algérie,
la Libye, le Burkina Faso ou encore la Cedeao (Goodluck Jonathan). Seuls les
gouvernements, les groupes armés (les indépendantistes et les groupes
d’autodéfense et, souvent, quelques organisations de la société civile
prenaient part à ces négociations de paix. Les populations affectées par les
conflits se trouvaient pratiquement exclues de ces espaces de décision où les
accords étaient conclus.
À l’inverse, le
Dialogue inter-Maliens est un processus complexe qui implique une variété
d’acteurs nationaux issus de la société civile et des partis politiques. Même
si, force est de constater que le retrait annoncé de certains partis politiques
du processus suite à la suspension générale de leurs activités par les
autorités de la Transition a soulevé des interrogations sur l’inclusivité et le
caractère participatif du DIM.
Renouvellement du
paradigme étatique au Mali- Au-delà, du débat sur le caractère inclusif et
participatif, les changements attendus par le citoyen retiennent notre
attention. En effet, pour de nombreux observateurs de la vie politique
malienne, ce DIM doit marquer un tournant décisif pour la construction de
l’état au Mali. C’est une seconde chance pour le peuple malien, après
l’euphorie de l’indépendance, de se redéfinir et de construire une forte
cohésion nationale à l’aune des crises identitaires et de gouvernance.
Au fond, les populations maliennes espèrent un changement de paradigme dans la fabrication des politiques publiques issues du DIM qui doivent traduire en actions concrètes les recommandations. Il s’agit de s’assurer d’une forte légitimité des éventuelles politiques et une grande redevabilité des parties prenantes (gouvernants, société civile, opérateurs économiques, etc.). Cela semble une des voies appropriées pour répondre efficacement aux besoins (sécurité, paix, santé, éducation, etc.) des citoyens.
Le dialogue de
l’espoir- Nous constatons que le Dialogue s’est tenu sur l’ensemble du
territoire national et les différentes thématiques annoncées ont été largement
abordées par les participants. On a relevé que certaines recommandations
formulées par des participants au dialogue débordaient les TDR (candidature aux
élections présidentielles…).
Cela montre à suffisance la volonté des
populations de débattre de la vie de la nation dans son entièreté. Cependant,
les contraintes de délai, de moyens et
les enjeux sécuritaires peuvent justifier l’approche « top down »
retenue, en ce sens que les thématiques n’ont pas été impulsées par le bas.
Nous remarquons
également qu’en mettant l’accent sur le citoyen comme acteur principal du
Dialogue, les autorités s’inscrivaient dans une logique de co-construction
(citoyen et autorité) des politiques publiques issues du dialogue avec les
populations affectées.
Abdoul Sogodogo,
Enseignant-chercheur
à l’Université des sciences
juridiques et politiques de Bamako (USJPB)
Rédaction Lessor
-.
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