
Le rap et le reggae ont un dénominateur commun : la dénonciation
de l’injustice et de tous les travers de la société. Ousmane Cissé dit Ousco
fait partie des rappeurs de la génération consciente, qui adressent leur art
(musique), «non pas aux âmes, mais aux sens».
Et s’accommodent mal de toutes formes d’injustice. Il entre d’un pas
conquérant dans l’univers de la musique en 2000 avec le rap et fonde le groupe
SMOD. Le groupe s’exprime dans un idiome propre au rap, avant de basculer dans
le reggae et produire un premier album qui aura un grand succès auprès du public
européen et particulièrement en France où, il réside depuis 2011.
Nous l’avons rencontré, la semaine dernière, entre un
concert et ses rendez-vous en studio. C’est en 1996 que ce jeune originaire de
Diabaly dans la Région Ségou se retrouve à l’Université de Bamako où il étudiera
l’anglais. Il y rencontre, Sam, Muzzy et Donsky, une bande de copains avec qui,
il crée SMOD. Depuis la mayonnaise a pris, expliquait-il, lors d’une première
interview en 2009.
«Nous revendiquons notre liberté de création et de dénonciation
des troubles de la sociétés». Cela rejaillit dans le rap qu’ils proposaient
avec l’incorporation d’instruments traditionnels du terroir. Ousco écrit, rappe
aussi bien en bamanan, français qu’en anglais. Son message est simple : une
incitation à la paix, au vivre ensemble. SMOD distille les chansons de ses deux
premiers albums partout au Mali.
Le groupe est rapidement repéré par Manu Chao
qui produira leur 3è album dans lequel Ousco coécrit le titre «Politik Amagni»,
qui engrangera le disque d’or avec le couple Amadou et Mariam et Tiken Jah
Fakoly. De la célèbre salle de spectacle Olympia en France au Central Park de
New York (USA), en passant par l’Angleterre, l’Espagne, les Pays-Bas voire l’Amérique
Latine, SMOD enchaîne les tournées mémorables pendant quatre ans.
Mais en 2016, Ousco décide de faire cavalier seul et de
donner une autre tonalité à sa trajectoire musicale. Il entame ainsi une carrière
solo dans le reggae dont il est féru depuis le bas âge. Il sort un premier
album solo en 2017 sous le titre : «Mon côté reggae». Cet opus fera tabac
et il enchaîne les tournées à travers le vieux continent. Mais, profitera aussi
des breaks pour se perfectionner à la guitare et accompagner les textes qu’il écrit
lors des voyages.
Comme un bon mafé (la sauce d’arachide de nos cousins malinkés),
son reggae épicé à la moutarde, mijote à petit feu et sûrement dans la marmite
des grands… Que d’autres souffrent qu’on lui reconnaisse ce talent.
Ousco aime bouger. Entre maquettages, enregistrements et mixages avec le
studio de Scotty & Manjul, bien connu pour sa maîtrise du reggae à Bamako,
masterings à Abidjan (Studio Vox), Dakar. Il travaille beaucoup dans des
studios français, notamment à Paris, Toulouse, Amiens et en Angleterre à
Brighton (Prince Fatty), et pose torse nu (des séances photos) dans la neige de
Bagnères-De-Bigorre. Il supporte courageusement les chocs thermiques grâce au
piment ingéré chaque jour. Il est engagé pour la fraternité panafricaine, pour
l’équité et la justice au service du peuple, sans quoi la paix pourrait ne
jamais devenir durable.
Dans le
titre : «Qu’est-ce qui ne marche pas ?», face à l’urgence, Ousco
tance les hommes politiques de son pays. Leur demande légitimement d’arrêter de
se fourvoyer et de servir plutôt l’intérêt collectif. Ses textes sont sincères, mais surtout osés,
et ses mélodies chaudes et envoutantes. Le clip : «consommer national», premier extrait
vidéo de l’album, a été réalisé par la jeune et talentueuse réalisatrice Jeanne
Hurt.
Celle-ci incarne avec humour un métissage de modes de vie. Une
convergence des cultures afro européennes pour toutes celles et ceux qui hésiteraient
encore à s’ouvrir. Sam, Ousco et Donsky ont commencé à affûter leur flow
hip-hop dans les rues de Bamako en 2000. SMOD est né de cette tendance à
conjuguer le rap aux musiques traditionnelles mandingues afin d’exprimer en
musique la sensibilité qu’ils ont en partage. Leur 3è album, sorti en mai 2010,
est produit par un grand nom de la musique européenne, Manu Chao, également
producteur du couple non-voyant Amadou et Mariam. Ils présentent le groupe de
leurs «enfants» à l’hôte de passage à Bamako.
Donsky, Ousmane et Samou (le fils d’Amadou & Mariam),
deux chanteurs et un guitariste composent ce groupe. Leur troisième album aux
accents de rap, de folk et de musique traditionnelle malienne est disponible. «Nous voulons que la jeunesse se réveille, qu’elle cesse d’être
passive». Tel est le leitmotiv de la musique de SMOD. Samou Bagayoko à la
guitare, Ousmane Cissé et Tiemoko Traoré au chant marient rap, hip-hop, folk et
musique traditionnelle malienne. Cette musique métissée a séduit plus d’un dont
Manu Chao.
Ces jeunes engagés dénoncent la corruption, l’inégalité
sociale et la déforestation avec la conviction que l’humanité ne peut être
meilleure que sans ses fléaux. Ils clament la liberté à laquelle ils tiennent
comme à la prunelle de leurs yeux. Des thèmes chers à SMOD comme à Manu Chao, qui a apporté sa
touche à l’album. «Cela facilite les rencontres», admettent-ils à propos du
lien filial de Samou avec Amadou & Mariam, l’un des couples de musiciens,
les plus connus d’Afrique. Mais ils ajoutent aussitôt que ça leur met aussi la
pression. Les trois compères ont fait une longue tournée en Europe en
2008, notamment en France où, ils ont participé à de nombreux festivals dont
Solidays, le rendez-vous musical dédié à la lutte contre le Sida, le 25 juin
dernier.
Le 1er album é eu un véritable succès, permettant au groupe
de participer à plusieurs concerts et festivals a travers le Mali, tel le festival
«Craven tour» qui regroupait entre autre Magic System, Tata Pound, Kibaru, etc.
Le groupe joua à la cérémonie d’ouverture et fermeture de la Coupe d’Afrique
des nations ( CAN 2022), organisée au Mali. Puis, il effectua, la même année
plus de 50 concerts à travers le pays et accordera plusieurs interviews aux
radios, télévisions et autres journaux.
L’album en question a
été lancé le 19 mai 2002 au Palais de la culture avec la participation de plus
de 4000 fans. Le deuxième album de SMOD,
sorti 2 ans plus tard, et intitulé : «Ta i tola» qui veut vas-y en français.
Cette production musicale eut encore un plus gros écho que le premier album avec la participation de beaucoup de stars internationales tels qu’Amadou & Mariam, Manu Chao, King Massassi & Kisto Dem (rapeur malien). SMOD continua ses concerts et festivals à travers le Mali dont la dédicace de l’avant dernier album de Tiken Jah Fakoly, le Festival international de musique de Bamako «Fimba», le Festival Tamani, le Paris-Bamako 1ère et 2ème édition avec sur scène Amadou et Mariam, Manu Chao, Tiken Jah Fakoly, Jean-Philippe Rikel, Neneh Cherry, KCPK et Oxmo Puccino.
Youssouf DOUMBIA
Un artiste plasticien à la une : ainsi peut on dire du parrain de l’année de la culture pour ce mois de juillet. Pur produit de l'Institut national des arts (INA) de Bamako, Boubacar Doumbia est à l’initiative géniale de la création d’une entreprise d'artisanat à Pélengana (Commune ru.
L’année 2024 a été marquée par le 30è anniversaire de la société. Et malgré une légère baisse des recettes, le résultat net est satisfaisant et reste dans la fourchette des trois dernières années.
«Bini Bana», littéralement on n’échoue plus. Pour le jeune réalisateur, Zaidou Coulibaly, ce long-métrage de 90 minutes est à la lisière du documentaire et de la fiction. Le cinéaste a rencontré la presse, mardi dernier à la Maison des jeunes, pour annoncer la sortie officielle de ce fi.
Ces journées proposeront des projections de films emblématiques, une exposition des photos et trophées retraçant sa carrière ainsi que des conférences-débats. Un monument sera bientôt érigé à Bamako avec la statue du cinéaste.
Le réalisateur et ancien ministre Cheick Oumar Sissoko propose avant tout de remettre notre secteur cinématographique et audiovisuel sur pied, en privilégiant la gouvernance sur différents aspects. Il suggère de fusionner les deux entités qui gèrent actuellement le cinéma (CNCM et le FAIC).
Le Bureau malin du droit d’auteur (Bumda) a choisi la veille de la fête de Tabaski, période de grandes dépenses pour les chefs de famille, pour exprimer sa solidarité à l’endroit d’une quarantaine d’artistes..