Spécial 22 septembre: Biennale artistique et culturelle :Tombouctou, destination cosmopolite et de tolérance

La ville des 333 Saints a une tradition religieuse, mais aussi de rencontres culturelles. La Cité mystérieuse chargée d’histoire et de symboles a été choisie par les autorités de la Transition pour accueillir le monde de la culture dans deux ans

Publié mercredi 20 septembre 2023 à 16:15
Spécial 22 septembre: Biennale artistique et culturelle :Tombouctou, destination cosmopolite et de tolérance

 Le Premier ministre Choguel Kokalla Maïga remet la Palme d’or à la troupe de Ségou

 

 

L’annonce de l’attribution à Tombouctou de l’organisation de la prochaine Biennale artistique et culturelle en 2025 par le Premier ministre, Choguel Kokalla Maïga, lors de la clôture de l’édition de Mopti, a été accueillie dans la clameur par les Tombouctiens. Par cette décision, les autorités de notre pays montrent leur détermination à vaincre l’insécurité. La réussite de la Biennale artistique et culturelle de Mopti atteste du retour progressif de la paix, de la sécurité sur une bonne partie du pays.

La population de Tombouctou a bien accueilli cette bonne nouvelle, indique le commissaire divisionnaire, Bacoun Kanté, gouverneur de la région. Jamais une ville du nord du Pays n’a accueilli cette manifestation culturelle et artistique qui réunit l’ensemble des régions et même des invités de pays étrangers, c’est donc une fierté que Tombouctou soit choisie par les plus hautes autorités du pays pour cette manifestation qui est aussi un projet de développement pour la région, poursuit-il.


Lors de sa visite à Kayes, le mois d’août dernier, le président de la Transition, le colonel Assimi Goïta, a annoncé la construction d’un stade à Tombouctou afin de faciliter la tenue de cette manifestation culturelle. Une annonce qui a agréablement surpris nombre de nos compatriotes et qui sonne comme la concrétisation de la volonté des autorités à faire converger les artistes de toutes les régions vers Tombouctou, la mystérieuse.

La ville dispose déjà d’une grande salle de spectacle d’une capacité de 500 places, située dans le quartier Sarékeina. Une autre salle de 300 places se trouve sur la place de Sankoré. Toutes appartiennent à l’Institut des hautes études et de recherches islamiques Ahmed Baba. En outre, il existe déjà à Tombouctou un stade de 5.000 places. Le gouverneur souhaite la construction d’une salle digne d’une biennale et la réhabilitation des infrastructures déjà existantes dans la région.


Si Tombouctou, est une ville religieuse, son passé et son évolution lui ont permis de pratiquer un islam tolérant. Selon la «Carte culturelle du Mali», publiée en 2002 par le ministère en charge de la Culture, la ville connut successivement les dominations mandingue (1275-1433), tamasheq (1433-1438), songhaï (1468-1591), marocaine (1591-1780), tamasheq de nouveau (1780-1826), peulh (1826-1862), toucouleur (1862-1863), Kounta et tamasheq (1863-1893). Et enfin française (1893-1960).

Toutes ces influences ont favorisé le cosmopolitisme de la Cité mystérieuse. Chacune des ethnies ayant son folklore, ses danses et bien sûr sa manière de vivre qui impacte sa vision du monde. Tombouctou est une ville habituée à abriter les manifestations culturelles. La ville orga-nise aussi depuis des lustres, le Festival du vivre ensemble. Il fait suite au célèbre Festival d’Essakan, interrompu en 2011. Mieux, le Festival Tombouctou 2000, organisé par le ministère de la Culture et du Tourisme, a permis à des milliers de festivaliers et des amis de Tombouctou de venir y célébrer le passage dans un nouveau millénaire à travers des concerts de musique, des veillées nocturnes autour du méchoui, mais aussi des randonnées touristiques…


Tombouctou a toujours été une ville ouverte sur le monde. Selon plusieurs sources concordantes, la fondation de la ville de Tombouctou remonterait aux environs de 1.100 de l’ère chrétienne. La tradition orale admet que la ville serait nommée d’après Buktu, une femme tamasheq à qui les Touaregs Magcharen installés sur la dune Hamadia, confiaient leurs marchandises avant de transhumer à Araouane. Buktu avait établi sa demeure auprès d’un puits (tin). Finalement, ce lieu prit le nom de Tin-buktu, le puits de Buktu. De par sa position géographique, Tombouctou fut une véritable plaque tournante entre l’Afrique du Nord et l’ensemble de l’Afrique de l’Ouest.

Youssouf DOUMBIA

Lire aussi : El Hadj Adama Issa Sacko : «J’ai remarqué que la culture Khassonké est en voie de disparition»

L’écrivain traditionnaliste, à travers son livre, intitulé : «Le Khasso traditionnel : coutumes et mœurs», lancé le 17 juillet dernier, met en lumière les repères culturels de cet espace linguistique dont il est le «Djeli», de par la bataille de Tumbifara. Dans cet ouvrage de 162 pa.

Lire aussi : Coopération culturelle : Le ministre Daffé et l’ambassadeur de la Palestine, Hassan Albalawi, s’inscrivent dans la même vision

Le ministre de l’Artisanat, de la Culture, de l'Industrie hôtelière et du Tourisme, Mamou Daffé, a rencontré, lundi dernier dans ses propres installations, dans le cadre de l’Année de la culture, l’ambassadeur de la Palestine au Mali, Hassan Albalawi..

Lire aussi : Biennale de Tombouctou : La chorégraphie de la cérémonie d’ouverture en construction

Depuis bientôt un mois, le maître chorégraphe, Karim Togola, assisté de deux professeurs de danse du Conservatoire des arts et métiers multimédia Balla Fasséké Kouyaté, Abdoulaye Koné et Dramane Sidibé, sont à pied d’œuvre pour la construction du ballet de la cérémonie d’ouverture.

Lire aussi : Ségou : lancement de la journée de la Jeunesse africaine

Le directeur de cabinet du gouverneur de la Région de Ségou, Boureïma Ongoïba, a présidé, vendredi dernier, la cérémonie de lancement des activités commémoratives de la Journée de la jeunesse africaine, édition 2025..

Lire aussi : Année de la culture : Le plaidoyer pour la création

Le parrain du mois dans le cadre de l’Année de la culture a expliqué clairement lors de la rencontre la nécessité de créer pour être visible dans le monde. Il a aussi invité les créateurs à s’inspirer de notre patrimoine musical, textile ou architectural pour bâtir des produits culture.

Lire aussi : Festival Rendez-vous chez nous : De beaux spectacles dans la rue

Si au départ le «Festival Rendez-vous chez nous» était concentré sur les masques et marionnettes, force est de constater que l’événement s’est beaucoup développé. De nos jours, il est devenu plus éclectique avec une programmation riche et variée, allant de la musique à la danse moder.

Les articles de l'auteur

Biennale de Tombouctou : La chorégraphie de la cérémonie d’ouverture en construction

Depuis bientôt un mois, le maître chorégraphe, Karim Togola, assisté de deux professeurs de danse du Conservatoire des arts et métiers multimédia Balla Fasséké Kouyaté, Abdoulaye Koné et Dramane Sidibé, sont à pied d’œuvre pour la construction du ballet de la cérémonie d’ouverture de la Biennale de Tombouctou..

Par Youssouf DOUMBIA


Publié mardi 18 novembre 2025 à 11:43

Festival Rendez-vous chez nous : De beaux spectacles dans la rue

Si au départ le «Festival Rendez-vous chez nous» était concentré sur les masques et marionnettes, force est de constater que l’événement s’est beaucoup développé. De nos jours, il est devenu plus éclectique avec une programmation riche et variée, allant de la musique à la danse moderne..

Par Youssouf DOUMBIA


Publié mardi 11 novembre 2025 à 08:19

Cinéma : Le 2è épisode de «Bini Bana» réaffirme la souveraineté des noirs

Au moins 300 élèves de l’École fondamentale Bleu et Blanc de Missala, à une vingtaine de kilomètre de Bamako, ont assisté, vendredi dernier, à l’avant-première du 2è épisode du film Bini Bana de Zaidou Coulibaly. Ce long métrage de 90 minutes est une ode à la libération totale du joug colonial..

Par Youssouf DOUMBIA


Publié mardi 04 novembre 2025 à 14:01

Manuscrits anciens : L’ONG Savama-DCI montre sa contribution à l’année de la culture

La Sauvegarde et valorisation des manuscrits anciens pour la défense de la culture islamique (SAVAMA-DCI) est une ONG culturelle, qui a joué un rôle fondamental dans la préservation du patrimoine écrit au Mali. Dans le cadre de ses missions, elle a entrepris la construction de plusieurs bibliothèques dédiées à la conservation, protection et mise en valeur des manuscrits anciens..

Par Youssouf DOUMBIA


Publié jeudi 02 octobre 2025 à 13:23

4ē Grand prix d'Afrique de hippisme au Maroc : Enrichissante participation du Mali

La 4ē édition du Grand prix d'Afrique de hippisme se tient ces jours au Maroc avec la participation de plusieurs pays du continent dont le Mali..

Par Youssouf DOUMBIA


Publié samedi 13 septembre 2025 à 21:54

4è Grand prix d’Afrique de hippisme : Les turfistes Maliens pourront désormais parier sur courses marocaines

-.

Par Youssouf DOUMBIA


Publié vendredi 12 septembre 2025 à 20:26

Culture et Intelligence artificielle : Bamako Académie dévoile sa série « La voie du Donsoya »

On peut s’aventurer à dire que Kabakoo Academies ose une fusion avant-gardiste de l’Intelligence artificielle (IA) et de la culture, en présentant en exclusivité un film intitulé « La voie du Donsoya ». Il s’agit du tout premier film d’animation explorant la richesse du Donsoya, une institution sociale et une vision du monde multiséculaire d’Afrique de l’Ouest..

Par Youssouf DOUMBIA


Publié mardi 09 septembre 2025 à 17:02

L’espace des contributions est réservé aux abonnés.
Abonnez-vous pour accéder à cet espace d’échange et contribuer à la discussion.
S’abonner