Sanctions de la Cedeao : Les Bamakois entre colère et inquiétude

Hier, il était environ 13 heures au Quartier du Fleuve. En ce lundi, un peu ensoleillé, Adama Sidibé et Ibrahima Mahamane prenaient part à un ‘’grin’’ sous un fromager, non loin de la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO).

Publié mardi 11 janvier 2022 à 08:16
Sanctions de la Cedeao : Les Bamakois entre colère et inquiétude

Contrairement aux autres jours, les sanctions de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) contre notre pays dominaient les débats. Pour Ibrahima Mahamane, notre pays a toujours été dans des difficultés. Le jeune pense que toutes les grandes nations au monde sont passées par là. « On ne peut pas avoir du bonheur sans difficultés », soutient notre interlocuteur, invitant nos compatriotes à rester « endurants ». Quant à Adama Sidibé, il pense le contraire. « Selon un économiste, notre pays ne peut pas tenir ces sanctions au-delà de deux mois », argumente celui-ci. 


À l’image de ce grin, les mesures prises par l’organisation sous-régionale contre notre pays étaient, hier, presque sur toutes les lèvres. Pour rappel, à la suite de la proposition par notre gouvernement d’un chronogramme pour les élections, la Cedeao a pris, dimanche dernier à Accra au Ghana, un certain nombre de sanctions contre notre pays.

Il s’agit du gel des avoirs maliens au sein de la Banque centrale et commerciales de la Cedeao, de la fermeture des frontières terrestres et aériennes entre le Mali et les États membres de l’organisation. S’y ajoute la suspension des transactions avec Bamako à l’exception des biens de consommations essentiels, des produits pharmaceutiques, des fournitures et équipements médicaux y compris le matériel de contrôle de la Covid-19, des produits pétroliers et de l’électricité. 

Pour Bakary Fomba, étudiant à l’École normale supérieure de Bamako (ENSup), ces décisions sont trop sévères, surtout pour un pays qui est assailli par des problèmes de sécurité et économiques. « J’exhorte les Maliens à se donner la main pour faire face à cette situation », exprime l’étudiant, avant de demander de rester derrière « nos autorités qui savent ce qu’elles font ». « Je pense que cette sanction reflète le mécontentement et la frustration de nos chefs d’Etat de la Cedeao et que ces décisions n’ont pas été prises à l’unanimité », pense, de son côté, Kossa Maïga.

Pour lui, les chefs d’État de l’organisation sous-régionale n’ont pas mesuré l’ampleur et le dégât de la situation dans laquelle le Mali se trouve actuellement pour prendre ces mesures. « Sinon des villages, avec des moutons, ont été brûlés au Mali en présence de la Force Barkhane et de la Communauté internationale, mais, la Cedeao n’a jamais bronché par rapport à cela et n’a apporté aucune solution », rappelle Kossa Maïga. Le jeune homme pense que la Cedeao s’en prend au Mali parce que le peuple malien a décidé d’affirmer sa souveraineté et de défendre sa dignité. Il conseille, néanmoins, de ne pas aller vers le « bras de fer ». 
Pr Massa Makan Diabaté, enseignant à l’ENSup, pense le contraire. « C’est leur principe. Mais nous, on n’a pas peur et nous allons nous assumer », martèle l’universitaire.

Pour lui, « si le Mali perd quelque chose, c’est toute la sous-région qui perd. Donc, chacun récoltera les conséquences. On a l’impression qu’on ne vit pas sur la même planète terre que la Cedeao, qui sait ce qui se passe au Mali. Dans ces conditions, comment peut-on demander à une population déjà meurtrie sur les plans sécuritaire et sanitaire, d’aller aux élections », s’interroge Pr Massa Makan Diabaté. « Je pense que ces sanctions ne sont pas l’avis de tous les pays membres de la Cedeao », croit savoir Emmanuel Dembélé, élève-enseignant à l’ENSup. Selon lui, ces mesures n’arrangent pas les autres pays.

À en croire l’étudiant, aucun pays au niveau de l’Afrique de l’Ouest ne peut se suffire à lui seul. « S’ils décident de fermer les frontières, comment leurs soldats vont travailler au Mali », fait-il remarquer.  Donc, pour lui, la Cedeao doit revoir sa position. Pour certains de nos compatriotes, les autres partenaires du Mali, notamment la Russie, la Chine et l’Algérie n’abandonneront pas notre pays dans cette situation.

Bembablin DOUMBIA

Lire aussi : #Mali : Digitalisation de l’Administration publique : Le ministre d’État constate l’effectivité de l’opération en commune III du district

Trois jours après le lancement du processus de digitalisation du paiement de certains services, le ministre d’État, ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, le colonel Abdoulaye Maïga, s’est rendu, hier, à la mairie de la Commune III du District de Bamako pour .

Lire aussi : Aige-Partis politiques : Le calendrier électoral au centre des débats

Sans surprise, la question du chronogramme électoral a dominé, lundi dernier au Centre international de conférences de Bamako (CICB), la réunion d’échanges entre les responsables de l’Autorité indépendante de gestion des élections (Aige) et des partis politiques..

Lire aussi : #Mali : Levée de suspension des activités politiques : Les réactions de la classe politique

Le gouvernement a procédé, mercredi dernier lors du Conseil des ministres, à la levée de suspension des activités des partis politiques et celles à caractère politique des associations. Sans surprise, cette décision a été bien accueillie par la quasi-totalité de la classe politique. Sur .

Lire aussi : #Mali : 1er sommet des chefs d’État de l’#AES : Les grandes décisions à la loupe de l’analyste Boubakar Bocoum 

Dans cet entretien qu’il nous a accordé, l’analyste politique et en économie de guerre au Centre d’études stratégiques «Séné» donne son point de vue sur les grandes décisions du 1er sommet des chefs d’État de l’Alliance des États du Sahel (AES), tenu le samedi dernier à Niamey,.

Lire aussi : #Mali : Complexe agro-industriel de Seydou Blen : Un pas de plus vers la souveraineté alimentaire

Le colonel Assimi Goïta a inauguré, hier, cette usine de six unités de production intégrées. Ce complexe-agro industriel qui crée 400 emplois permanents et 10.000 autres indirects est la réponse d’un ancien footballeur, Seydou Keïta, à l’appel du président de la Transition à la di.

Lire aussi : #Mali : Kung-fu, les disciples de Dragon rouge en séance d’entraînement

Le club Dragon rouge a organisé, dimanche dernier dans l’enceinte de l’école fondamentale de Sirakoro Méguétana, une séance d’entraînement à l’endroit de ses disciples..

Les articles de l'auteur

#Mali : Digitalisation de l’Administration publique : Le ministre d’État constate l’effectivité de l’opération en commune III du district

Trois jours après le lancement du processus de digitalisation du paiement de certains services, le ministre d’État, ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, le colonel Abdoulaye Maïga, s’est rendu, hier, à la mairie de la Commune III du District de Bamako pour constater l’efficacité de l’opération..

Par Bembablin DOUMBIA


Publié lundi 22 juillet 2024 à 16:46

Aige-Partis politiques : Le calendrier électoral au centre des débats

Sans surprise, la question du chronogramme électoral a dominé, lundi dernier au Centre international de conférences de Bamako (CICB), la réunion d’échanges entre les responsables de l’Autorité indépendante de gestion des élections (Aige) et des partis politiques..

Par Bembablin DOUMBIA


Publié mercredi 17 juillet 2024 à 13:59

#Mali : Levée de suspension des activités politiques : Les réactions de la classe politique

Le gouvernement a procédé, mercredi dernier lors du Conseil des ministres, à la levée de suspension des activités des partis politiques et celles à caractère politique des associations. Sans surprise, cette décision a été bien accueillie par la quasi-totalité de la classe politique. Sur sa page Facebook, l’ancien Premier ministre Moussa Mara a félicité les autorités pour cette décision «raisonnable» demandée par la majorité des forces vives du pays..

Par Bembablin DOUMBIA


Publié lundi 15 juillet 2024 à 10:03

#Mali : 1er sommet des chefs d’État de l’#AES : Les grandes décisions à la loupe de l’analyste Boubakar Bocoum 

Dans cet entretien qu’il nous a accordé, l’analyste politique et en économie de guerre au Centre d’études stratégiques «Séné» donne son point de vue sur les grandes décisions du 1er sommet des chefs d’État de l’Alliance des États du Sahel (AES), tenu le samedi dernier à Niamey, au Niger. Parmi ces décisions, figurent, entre autres, l’adoption du traité instituant la Confédération de l’AES, la création d’une banque d’investissement et d’un fonds de stabilisation du Sahel..

Par Bembablin DOUMBIA


Publié mardi 09 juillet 2024 à 10:29

#Mali : Complexe agro-industriel de Seydou Blen : Un pas de plus vers la souveraineté alimentaire

Le colonel Assimi Goïta a inauguré, hier, cette usine de six unités de production intégrées. Ce complexe-agro industriel qui crée 400 emplois permanents et 10.000 autres indirects est la réponse d’un ancien footballeur, Seydou Keïta, à l’appel du président de la Transition à la diaspora malienne à investir au pays.

Par Bembablin DOUMBIA


Publié mardi 02 juillet 2024 à 17:46

#Mali : Kung-fu, les disciples de Dragon rouge en séance d’entraînement

Le club Dragon rouge a organisé, dimanche dernier dans l’enceinte de l’école fondamentale de Sirakoro Méguétana, une séance d’entraînement à l’endroit de ses disciples..

Par Bembablin DOUMBIA


Publié lundi 01 juillet 2024 à 14:45

#Mali : Mairie du District : Les résultats encourageants de la délégation spéciale

La 2è session ordinaire 2024 de la Délégation spéciale du District de Bamako s’est ténue, mercredi et jeudi derniers dans les locaux de la mairie de la capitale. L’ouverture des travaux a été présidée par le président de la Délégation spéciale, Balla Traoré, en présence de ses collaborateurs..

Par Bembablin DOUMBIA


Publié jeudi 27 juin 2024 à 17:27

L’espace des contributions est réservé aux abonnés.
Abonnez-vous pour accéder à cet espace d’échange et contribuer à la discussion.
S’abonner