
Nous sommes à
Yirimadio en Commune VI du District de Bamako. Il est 10 heures au centre de
formation en robotique «Ankatronics». Nous nous entretenons avec Aoua Sow dans
un atelier de montage de robots et de circuits électriques.
Notre interlocutrice
est diplômée de la Faculté des sciences et techniques de Bamako (FST). Très
concentrée, notre technicienne en blouse blanche s’affairait au montage d’un
Mbot ranger. Ce robot est utilisé dans l’apprentissage de la robotique. Nous
sommes impressionnées et séduites par ce spectacle technologique qui s’offrait à
nous.
Nous avons invitée Aoua, à nous expliquer comment elle procède pour
arriver à ce résultat impressionnant. Notre passionnée de robotique s’exerçait à
rassembler les pièces pour le montage d’un robot. Elle nous dira qu’elle doit
se concentrer et surtout s’appliquer pour avoir un bon résultat. Elle se réfère
à un catalogue posé auprès d’elle.
Après cette première étape,
dit-elle, suivra la programmation qui consiste à donner des instructions au
robot. «J’écris des tâches que j’injecte à travers une carte dans le robot. Ce
sont ces instructions que cette machine exécute», explique la jeune
scientifique.
Comme Aoua, les femmes optent, de plus en plus, pour les spécialités
scientifiques dont la robotique. Cette sciences s’intéresse à la conception et à la
fabrication des machines automatiques, autrement dit les robots. Beaucoup
d’esprits machistes croyaient que ce domaine était réservé uniquement aux
hommes.
Depuis l’enfance,
Aoua Sow est fascinée par la mécanique, l’électronique et la programmation
informatique. La détentrice d’une licence en électronique et systèmes électriques
depuis 2021 affirme que les femmes sont nombreuses aujourd’hui dans le domaine
de la robotique. Grâce à leur courage, elles commencent à se faire remarquer. «Nous
avons de plus en plus confiance en nous», confirme-t-elle.
Cette diplômée de la
Faculté des sciences et techniques (FST) a participé à la première édition du
Camp de codage Africain, Girls can code initiative (AGCCI), financé par
l’Onu-Femmes et ses partenaires. Ce projet comble l’écart numérique entre les
sexes. La jeune femme de 24 ans indique que les connaissances acquises lui
permettront de faire des réalisations bénéfiques pour elle, et pour son pays.
La robotique a permis
à Aoua Sow de se démarquer des autres et de se défaire du statut d’infériorité
collé aux femmes dans certains domaines prétendument réservés aux hommes. Selon
elle, notre pays offre plusieurs opportunités d’études aux femmes, à travers la
création de la filière robotique à la FST et la présence des centres de
formation comme RobotsMali et Ankatronics.
Aïssata Bocoum, cette
autre jeune fille évoluant dans le domaine de la robotique, révèle l’utilité
des robots. «Le robot peut faire plusieurs activités comme les hommes, s’il est
programmé pour ces tâches», déclare cette étudiante en licence 3 à la FST.
Comme exemple, elle cite l’intervention des robots dans une opération
chirurgicale et dans la cuisine. Notre interlocutrice, parallèlement à ses études
à la FST, a suivi une série de formations dans la robotique pour apporter sa
contribution au développement du secteur et briser les stéréotypes visant à
sous-estimer les capacités de la femme.
Cette étudiante de 21
ans est persuadée que la robotique sera incontournable dans les années à venir.
«Donc, mieux vaut s’y mettre tout de suite», assure-t-elle. L’étudiante n’a pas
encore créé son premier robot. Pour le moment, elle s’est familiarisée avec la
technique de programmation de la machine qui consiste à donner des instructions
à celle-ci. Elle assure qu’elle va confectionner des robots qui vont s’occuper
des travaux ménagers pour soulager la femme.
Aïssata Bocoum témoigne haut et fort que les femmes se taillent une place importante dans le secteur. Elle citera, la participation du 25 avril au 4 mai 2023, de Nana Kadidia Diarra âgée de 14 ans, à la «Vex robotique», un concours de robotique au Texas (États-Unis). Auparavant, l’équipe de l’adolescente avait été la championne de la Compétition panafricaine de robotique (Parc) tenue à Dakar en juillet dernier.
BRISER LES STÉRÉOTYPES-
La coordinatrice du Parc que nous avons jointe par téléphone, est une Malienne
de 26 ans. Ada Tapily dirige l’organisation du concours de robotique organisé
par Senecole. Ce concours met en compétition les jeunes au sein des équipes de
robotique des universités et lycées à travers l’Afrique et sa diaspora.
La
jeune dame a rejoint le centre national de formation en robotique en 2017. «J’étais
la seule fille sur 24 personnes sélectionnées parmi des centaines de
candidats», se souvient celle qui donne des cours de robotique aux enfants.
Lors de son passage
dans ce centre, Ada Tapily a travaillé sur un système qui aide les déficients
visuels à se déplacer et à identifier les obstacles. En 2018, son équipe
remporte, au nom du Mali, le concours panafricain de robotique. Selon elle, les
équipes maliennes sont souvent dirigées par des filles et sont considérées
comme des équipes redoutables lors des compétitions.
Cependant, regrette
la coordinatrice du Parc, le Mali fait face à une baisse significative de la
participation des filles au niveau universitaire. Ce qui affecte,
soutient-elle, notre représentation en nombre sur la scène internationale.
Cette diminution peut s’expliquer en partie par le manque d’opportunités
d’emplois et de formation continue dans les domaines de la robotique et de
l’intelligence artificielle.
Ada Tapily cite également les obstacles
socio-culturels et historiques qui limitent la participation des femmes dans le
domaine de la robotique. Pour relever les défis et contraintes, elle propose la
promotion de modèles féminins dans la robotique, l’élimination des stéréotypes
de genre et la création d’environnements inclusifs et équitables qui favorisent
la participation des femmes.
La coordinatrice du Parc se réjouit des
opportunités que RobotsMali offre aux jeunes passionnés du secteur de la
robotique à travers les formations. Elle indique que le Mali compte aussi
quelques laboratoires de fabrication (fablab) et entreprises qui renforcent les
efforts de RobotsMali. Ada Tapily espère que la décision des autorités visant à
créer un centre d’intelligence artificielle et de robotique permettra d’offrir
des chances en matière d’emplois.
«La création de ce centre est un avantage
quant à la promotion de la participation des femmes dans les domaines des
Sciences, techniques, ingénierie, et Maths (STEM) et la mise en avant de modèles
féminins», soutient-t-elle.
Le Centre Ankatronics
évolue dans la formation des jeunes en robotique, l’électronique et
l’intelligence artificielle. Son directeur Lassine Traoré explique qu’en plus
de l’accompagnement du ministère en charge de l’Économie numérique,
l’Onu-femmes est un de ses partenaires qui font la promotion de l’entrée des
jeunes filles dans la robotique au Mali à travers son initiative AGCCI.
Le formateur en
robotique indique que cette mission de l’organisation onusienne s’inscrit en
droite ligne dans l’objectif de son centre qui est d’augmenter la présence féminine
dans le monde de la technologie.
Il a remarqué que beaucoup de jeunes filles déterminées
s’intéressent à la robotique dans les différents programmes de formation. Le
directeur du centre Ankatronics invite les femmes à s’intéresser à la science dès
le primaire. Il estime que l’avenir appartient à la science. Il assure qu’elles
pourront relever le défi au même titre que les hommes.
L’État, à travers la
direction nationale de l’économie numérique (DNEN), accompagne les femmes pour
accéder aux métiers et aux formations liées au numérique. Son directeur, Abdoul
Kader Ky explique que l’une des attributions de la direction nationale de l’économie
numérique est la promotion de l’innovation, la recherche et le développement du
numérique.
Il précise que la promotion de l’innovation est une attribution qui
a trait spécifiquement à l’intelligence artificielle et la robotique. Abdoul
Kader Ky rappelle que depuis 2016-2017, un guide d’élaboration de documents de
politique et programme public demande la prise en compte du triptyque genre, emploi et changement climatique dans l'élaboration des documents de politiques et programmes.
La promotion duquel, affirme-t-il, donne toutes les chances aux
femmes, «car c’est la tranche qui est la plus défavorisée». Il s’agit de créer
un équilibre en donnant la même chance à tout le monde pour avoir accès aux
postes de responsabilité et à la formation. Le premier responsable de la DNEN
avoue que des efforts restent à faire.
Une étude réalisée en 2022, par sa structure a remarqué qu’au niveau de la Fonction publique d’État, sur un effectif de 798 agents de Tic, 214 sont des femmes soit environ 26,8%. Pour améliorer cet effectif faible, dit Abdoul Kader Ky, il faut encourager les femmes à embrasser les carrières et les filières techniques pour déboucher sur la Tic. Le patron de la DNEN souligne que sa structure appuie toutes les initiatives pour promouvoir le secteur du numérique de façon générale et la robotique de façon spécifique.
Amsatou Oumou TRAORE
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