Perspectives sahéliennes : l’impératif d’une architecture économique et monétaire pour l’AES

Le 6 juillet prochain, le Chef de l’État du Mali achèvera son année de présidence à la tête de la Conférence des Chefs d’État de la Confédération AES. D’ores et déjà, le Général d’armée Assimi Goïta a engrangé des résultats significatifs dans les domaines de la sécurité, de la défense, de la communication et du développement.

Publié mardi 27 mai 2025 à 07:37
Perspectives sahéliennes : l’impératif d’une architecture économique et monétaire pour l’AES

Sur ce volet, la semaine écoulée a été marquée par deux événements majeurs : la réunion des ministres chargés de l’Économie et des Finances de la Confédération et la 13è session du Conseil des ministres de l’Autorité de développement intégré des États du Liptako Gourma. Ces deux rencontres ont accéléré, à la Vitesse grand V, le processus de mise en place d’une architecture économique et monétaire pour la Confédération. 

La réunion des ministres de l’Économie et des Finances a permis de mieux cerner les enjeux liés à la création de la Banque confédérale pour l’investissement et le développement (BCID AES). Ce projet constitue l’un des piliers du bilan de la présidence malienne, et qui mieux qu’un de ses principaux artisans pour en expliquer la portée ?

Le ministre de l’Économie et des Finances, Alousséni Sanou, a exprimé avec justesse l’importance de cet instrument: «La création de la BCID AES n’est pas seulement une nécessité économique, c’est un acte politique majeur. Un signal fort de notre engagement à bâtir une souveraineté financière, gage d’une prospérité partagée. Nous avons, tout au long de nos travaux, posé les bases d’un projet ambitieux : une banque au service de la transformation structurelle de nos économies, une institution capable de financer nos projets d’infrastructures, d’énergie, d’industrialisation, d’agriculture, de technologies et d’éducation, une réponse concrète aux défis de l’emploi des jeunes, de la résilience climatique et de la cohésion sociale».

Son propos illustre la place centrale de cette banque dans le développement économique de la Confédération, avec des financements dédiés aux infrastructures, à l’énergie, à l’industrialisation, à l’agriculture, aux technologies et à l’éducation. L’enthousiasme autour de la BCID AES est alimenté par l’idée qu’elle constitue une première étape vers la création d’une monnaie propre à l’AES. On peut en être loin ou proche.


Toutefois, si la mise en place d’une devise confédérale est une possibilité évoquée par plusieurs experts, elle nécessitera le respect de nombreux critères de convergence. Une banque d’investissement n’est certes pas une banque centrale, mais elle peut ouvrir la voie à sa création dans la perspective d’une monnaie confédérale.

 L’expérience du Franc malien de 1962 rappelle que la souveraineté monétaire est indissociable de la souveraineté politique, comme l’avait souligné le Président Modibo Keïta : «Aussi loin que nous remontons dans le temps, l’histoire nous enseigne que le pouvoir politique s’accompagne toujours du droit régalien de battre une monnaie, que le pouvoir monétaire est inséparable de la souveraineté nationale, qu’il en est le complément indispensable, l’attribut essentiel».  

Ainsi, la Confédération avance à son rythme, avec des décisions stratégiques qui s’inscrivent dans un cadre plus large et une vision maitrisée. Avec tous les défis concomitants dans les domaines sécuritaire, diplomatique, économique et politique, le Collège des Chefs d’État agit dans l’intérêt général en préservant les équilibres nécessaires. 

Ce n’est pas un hasard si les actes de création de la BCID AES et de la transformation de l’Autorité de développement intégré du Liptako Gourma (ALG) en agence d’exécution arrivent ensemble. Ces deux actions visent à renforcer l’architecture institutionnelle de la Confédération pour mieux structurer les initiatives de développement économique.  Comme l’illustre le ministre Alousseini Sanou : il s’agit là de «la confiance en nos propres capacités, et la certitude que notre avenir se construit ici, chez nous, avec nous et par nous». 

Alassane Souleymane

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