La tradithérapeute
Maman Diarra est une célébrité dans le domaine de la médecine traditionnelle à
Bamako et environs. Depuis six heures du matin, les clients forment le rang
devant la porte de la guérisseuse à Kalaban Coura en Commune V du District de
Bamako. À cette heure matinale déjà, les ronronnements des moteurs des engins,
les conversations et les cris des enfants chauffent l’ambiance. Sous un hangar,
la tradithérapeute au teint d’ébène est assise sur un tabouret derrière une
colline de feuilles de différents arbres et des sacs remplis de végétaux. Elle
masse un enfant.
À ses côtés, ses
filles et belles-filles plient les feuilles avant de les attacher. Elles
s’occupent également d’emballer les poudres des arbres en compagnie d’une
vieille femme. À proximité, des vendeuses de beurre de karité ont installé
leurs commerces. «Je travaille de l’aube à minuit», indique Maman Diarra.La
septuagénaire traite les maux de ventre, de tête, le paludisme, les problèmes
respiratoires, la diarrhée et l’hémorroïde. Y compris les maladies infantiles
comme celles liées à la première poussée dentaire, les difficultés pour un
enfant de marcher et les femmes victimes de grossesses rapprochées (séré).
«Si
je donne des médicaments deux à trois fois à un patient et qu’il n’y a pas d’amélioration
de sa santé, je lui dis d’aller se faire consulter par une autre personne», dit-elle
sans détours. Tous les jours, elle peut consulter plus d’un millier d’enfants.
Un tas de feuilles coûte 25 Fcfa. Les frais de traitement selon les maladies
diagnostiquées varient pour le client de 150
à 350 Fcfa. La vedette de la médecine traditionnelle s’approvisionne
auprès de fournisseurs herboristes qui lui livrent trois tas de feuilles à 50
Fcfa. «Ce travail me permet de subvenir à mes besoins mais pas autant que je le
voudrais», confie Maman Diarra. Et d’indiquer qu’elle paie une de ses employés.
Elle explique que c’est grâce à son défunt époux qu’elle s’est initiée à ce métier,
il y a une quarantaine d’années.
«Mon mari était un ancien militaire. Après sa
retraite, il a élu domicile à Kalaban Coura. Pour subvenir à ses besoins, il a
choisi de vendre des médicaments traditionnels au marché de ce quartier», se
rappelle-t-elle, avant d’ajouter que l’ancien militaire ne gagnait que 75
Francs maliens comme recette journalière. Comme il ne croyait plus en sa
chance, il a décidé d’envoyer la coépouse de Maman Diarra tenter la sienne.
Celle-ci ne gagnera pas plus de 75 Francs maliens. «J’étais sa dernière carte.
Pour ma première sortie, j’ai ramené 600 Francs maliens contre 1.000
Francs le lendemain.
À partir de cet état de fait, mon mari m’a demandé de continuer la vente de médicaments traditionnels au marché tandis que ma grande sœur et lui vont s’intéresser aux travaux champêtres», se souvient la guérisseuse qui confie qu’elle a été obligée d’abandonner son site de vente au marché de Kalaban Coura faute d’espace capable d’accueillir les clients qui affluaient. «Les visiteurs se bousculaient. J’étais obligée de venir m’installer à la maison», souligne-t-elle.
TRAITEMENTS CURATIFS APPRÉCIÉS- Pour mettre de l’ordre dans son travail, elle remettait des bâtonnets
à chaque client qui arrivait ce qui lui permettait de satisfaire 200 personnes
de l’aube au crépuscule. Elle a également expérimenté la prise de tickets
gratuits pour éviter le désordre et les disputes entre clients. Actuellement,
elle n’utilise plus les tickets et les visiteurs eux-mêmes se mettent en rang
selon l’ordre d’arrivée. Elle consulte à tour de rôle la rangée des hommes et
celles des femmes.
L’affluence ne faiblit guère chez la praticienne qui
souhaite avoir un site de vente approprié pour mettre à l’abri ses visiteurs
surtout en cette période d’hivernage. «Ce site de travail me permettra de me
reposer et de décrocher au moment opportun. Car à domicile comme c’est le cas
présentement, il m’arrive de prendre en pitié des femmes qui arrivent avec
leurs mômes malades pendant que j’ai besoin de repos. J’oublie ma fatigue et
consulte l’enfant», confie la tradithérapeute.
Dans une ambiance de
cris et de pleurs d’enfants, Badiallo, une résidante du quartier Sotuba ACI en
Commune I du District de Bamako, attend son tour de consultation depuis six
heures du matin. «Mon enfant souffre des douleurs de la poussée dentaire. Il
est en proie aux convulsions accompagnées de vomissements, de diarrhée et de fièvre.
Quand j’ai informé ma grande sœur, cette dernière m’a conseillée d’amener mon
garçon chez Maman Diarra», raconte la mère de famille. Ogodana Sagara, un
conducteur de moto taxi, fait partie des demandeurs de soins. Selon lui, c’est
une bénédiction pour eux d’avoir la guérisseuse.
Beaucoup de femmes abondent dans le même sens justifiant que la praticienne soigne beaucoup de maladies. Boubacar Samaké qui a ouvert un atelier de couture après une aventure infructueuse à l’étranger, s’est présenté avec un de ses petits garçons. Son garçon n’est pas là pour raison de maladie, mais, juste selon le géniteur, pour que la tradithérapeute lui fournisse des traitements préventifs à base de plantes de certaines maladies infantiles. Il est un habitué des lieux puisqu’il assure que ses quatre derniers enfants sont tous passés entre les mains expertes de cette dame dont il apprécie les traitements prodigués.
LA VALORISATION DES
VERTUS DES PLANTES- Sadio Traoré est une autre dame qui a fait connaissance
avec la tradithérapeute, il y a plusieurs années à la suite d’échanges avec une
voisine. À l’époque, son deuxième enfant qu’elle a transporté vers cette dame
souffrait de maux dont les précédents traitements n’ont pas apporté
l’apaisement souhaité. Dès que Maman Diarra l’a consulté, l’enfant s’est porté
mieux et aujourd'hui il a 13 ans.
Actuellement, je
viens consulter cette dame avec mon 6è enfant qui souffre de douleurs
dentaires. Quand je viens chez elle, je profite pour m’approvisionner en divers
médicaments infantiles afin de ne plus revenir dans l’immédiat. Aïssata Samaké
s’est inquiétée du fait que son enfant âgé de 9 mois, ne donne aucun signe de
marche à quatre pattes. Elle a placé sa confiance en la tradithérapeute pour
lui trouver la solution à cette équation afin que l’enfant ne souffre d’aucun
handicap lié à la marche.
Beaucoup de tradithérapeutes comme Maman Diarra sont sollicités dans notre société. Ils rendent de ce fait d’énormes services aux clients qui les consultent. Ces tradithérapeutes contribuent par leurs activités à valoriser les vertus des plantes médicinales qu’ils ont maîtrisées et qu’ils s’évertuent à faire bénéficier les clients. La promotion de la médicine traditionnelle passe bien évidemment par la prise en charge holistique de leurs activités.
Aminata SOUMAH
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