Elle demande à sa mère d’héberger le garçon. Une connivence s’établit entre
Solo et Goundo. La jeune fille comprend que la danse est le langage du jeune
muet. Elle lit dans ses gestes et s’en fait l’interprète. Mais Bougouniéré veut
se débarrasser du jeune homme, qui pèse sur son budget et provoque un intérêt
trop insistant chez sa fille. Elle tente de le faire engager comme danseur par
Cheickna, un opérateur culturel de la place.
De
son côté, Cheikna est en proie à des attaques incessantes. Kotèso, un centre
culturel qu’il a fondé provoque beaucoup de jalousies. Harcelé par des agents
publics corrompus ou incapables, il est acculé. Même l’entreprenante
Super-Bougou, experte en sciences occultes, ne parvient pas à dénouer la
situation.
Dans
les années 1980, les comédiens du théâtre national du Mali reprennent la
tradition du kotèba – farces burlesques de critique sociale jouées dans les
villages bamanans et l’adaptent à la scène. Ils montent notamment un spectacle
intitulé Bougouniéré. Le titre, une petite bonne rurale et drolatique, est
interprété par Diarrah Sanogo, qui en tire immédiatement une célébrité
nationale.
En 1999, la compagnie théâtrale de BlonBa vient de naître et redonne vie au
personnage dans «Le retour de Bougouniéré», une comédie de kotèba qui sera
représentée plus de cent cinquante fois en Afrique et en Europe. Toujours aussi
truculente, quoique chaque fois placée dans des situations différentes,
Bougouniéré est à nouveau le personnage principal de «Bougouniéré invite à
dîner» et fait une apparition dans «Sud-Nord, le kotèba des quartiers». Devenue
un «type» du kotèba d’aujourd’hui, elle croise cette fois sa nouvelle aventure
avec la danse contemporaine, un art en pleine effervescence à Bamako. Elle est
un personnage central de «Ala tè sunogo».
L’évolution
et la modernisation du kotèba ont convaincu la société malienne et donné une
perspective à une lignée culturelle qui sinon était vouée à la disparition ou à
la folklorisation. Quoique le nouveau kotèba soit formellement très différent
de ce qui se faisait dans les villages, il est spontanément reconnu par le
public comme d’inspiration endogène et en tire une vive popularité. Avec «Ala
tè sunogo», BlonBa fait un nouveau pas et tente un mariage entre le kotèba et
la danse contemporaine.
Au
début des années 2000, la chorégraphe haïtienne Kettly Noël s’installe à
Bamako. Elle y fonde une compagnie de danse contemporaine et y ouvre un lieu,
Donko Séko, qui accueille notamment des enfants de la rue. Plusieurs d’entre
eux sont aujourd’hui des danseurs confirmés. De cette expérience naissent des
vocations ardentes, des œuvres de qualité, un vivier d’artistes plein d’énergie
et de créativité, une diversification des perspectives avec l’intervention de
nouveaux chorégraphes étrangers et l’émergence de créateurs maliens. Mais les
formats de la danse contemporaine, trop marqués par les standards occidentaux,
peinent à prendre une place dans l’imaginaire culturel des Maliens, à trouver
leur économie, à faire vivre au pays les jeunes qui s’y sont engagés avec tant
d’énergie et de talent. C’est un paradoxe dans une civilisation où la danse est
de toutes les occasions importantes et de toutes les réjouissances. Le projet
«Ala tè sunogo» est pensé pour populariser le travail de ces jeunes gens en
intégrant des moments de danse contemporaine à un type de spectacle bien
identifié et apprécié par le public bamakois.
Un
spectacle de la Compagnie Blonba/Culture en partage. Avec Adama Bagayoko, Altina
Baldé, Diarrah Sanogo, Sidy Soumaoro, Souleymane Sanogo. Un texte de Jean-Louis
Sagot-Duvauroux, une mise en scène de J.L Sagot-Davauroux et Ndji Traoré,
Production BlonBa et coproduction : théâtre d’Ivry-Antoine Vitez.
Co-fondateur de BlonBa avec Alioune Ifra Ndiaye, Jean-Louis Sagot-Duvauroux est
dramaturge et essayiste.
Pour BlonBa, il a écrit ou co-écrit les textes de sept spectacles qui ont été
largement diffusés dans l’espace francophone. Il est également l’auteur du
scénario et des dialogues de La Genèse, long-métrage de Cheick Oumar Sissoko,
sélection officielle Cannes 1999 «Un certain regard». La mise en scène du
spectacle est le fruit, selon la tradition du kotèba, d’un travail très
collectif. Jean-Louis Sagot-Duvauroux et Ndji Yacouba Traoré, qui a été
l’assistant de Patrick Le Mauff lors des trois dernières créations de BlonBa,
ont conduit ce travail, aidés des conseils de François Ha Van.
Youssouf DOUMBIA
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