#Mali ; Maryse Condé : L’autrice DE «Ségou» n'est plus

Cette militante de la mémoire et de l’anticolonialisme, a écrit plus de 70 ouvrages. De la pièce de théâtre aux essais en passant par la fiction et les livres pour enfants, les écrits de celle qui a su montrer la grandeur et la richesse de Ségou, sont inspirés par son parcours et ses combats

Publié vendredi 05 avril 2024 à 06:25
#Mali ; Maryse Condé : L’autrice DE «Ségou» n'est plus

Depuis plusieurs années, le nom de Maryse Condé était cité parmi les prétendants au prix Nobel de la littérature. L’autrice guadeloupéenne, morte dans la nuit du 1er au 2 avril 2024, laisse derrière elle une œuvre au sein de laquelle elle décrit les ravages du colonialisme et le chaos du post-colonialisme. Voici une sélection de quelques récits qui racontent les engagements et le parcours d’une écrivaine majeure de la Francophonie. «Ségou» (1984) : le déclin d’un royaume de l’Afrique précoloniale. Ségou est son premier grand succès littéraire. L’ouvrage, construit autour de la famille noble de Dousika Traoré, décrit le lent déclin du royaume bambara de Ségou qui s’étendait, depuis la fin du XVIIè siècle, sur une grande partie de l’actuel Mali.

L’autrice raconte l’esclavage, l’arrivée des Européens ou encore le développement de l’islam et fait le récit des traditions du peuple polythéiste et animiste des Bambara, du culte des ancêtres aux sacrifices rituels. Cette saga en deux tomes explore la grandeur et la richesse d’un peuple de l’Afrique précoloniale.

«Moi, Tituba sorcière...» (1984) : histoire coloniale et chasse aux sorcières. En février 1692, une série de procès en sorcellerie s’ouvre à Salem, un village du Massachusetts. Plus de 140 femmes et hommes sont jugés, vingt d’entre eux sont exécutés. Le roman de Maryse Condé – à l’origine titré Moi, Tituba sorcière noire de Salem – plonge dans cet épisode de l’histoire coloniale des États-Unis en imaginant la vie de Tituba, jeune esclave du pasteur de Salem, alors accusée d’être une sorcière.

«La Vie sans fards» (2012) : une autrice sans fiction. «Voici peut-être le plus universel de mes livres», déclarait-elle lors de la sortie de son autobiographie. Véritable «tentative de parler vrai», elle y raconte ses années en Afrique à la découverte de son identité, la naissance de sa vocation d’écrivaine ou encore ses doutes face à la maternité. «Traversée de la Mangrove» (1989) : la société guadeloupéenne dans un roman choral. Traversée de la Mangrove est le récit d’une nuit. En plein cœur de la forêt, ils sont plusieurs à veiller le corps d’un homme dont personne ne sait grand-chose. «Rêves amers» (1991) : Haïti raconté pour la jeunesse. Il a d’abord été publié sous le titre Haïti Chéri. Souvent étudié dans les classes de CM2, ce roman est le premier récit que Maryse Condé destine à la jeunesse.

L’ouvrage évoque les conditions de vie en Haïti à l’époque où Jean-Claude Duvalier présidait le pays. Maryse Condé narre le parcours de Rose-Aimée, une jeune fille issue d’une famille pauvre vivant dans la région du Cap et placée comme domestique auprès d’une famille bourgeoise violente. L’autrice guadeloupéenne entretenait un lien très fort avec Haïti, un pays qu’elle évoquait comme le lieu «où la négritude se mit debout pour la première fois».

Enfin, «L’Évangile du nouveau monde» (2021) : récit biblique et testament. Maryse Condé avait annoncé en 2017 que son roman Le Fabuleux et triste destin d’Ivan et d’Ivana serait son dernier ouvrage. Trois ans après avoir remporté le prix Nobel alternatif de la littérature, l’autrice publiait «L’Évangile du nouveau monde», son véritable dernier récit. Comme un adieu, ce roman explore la société guadeloupéenne à travers une réécriture de la Bible. Maryse Condé livre une ode à la fraternité et à l’amour, un passage par la Genèse pour écrire l’espoir et l’avenir.

Yousouf DOUMBIA

avec France info

Youssouf DOUMBIA

Lire aussi : BAMEX 2025 : Un carrefour stratégique pour la défense et la sécurité en Afrique

-.

Lire aussi : Incendie au siège de Kafo Jiginew : Les citoyens invités à ne pas stocker de carburant à domicile

-.

Lire aussi : Kafo Jiginew : Le siège entièrement consumé

Un violent incendie dévastateur s’est déclaré ce lundi 10 novembre 2025, vers 14h au siège de la Direction de Kafo Jiginew, selon les informations de l’ORTM..

Lire aussi : Mali: La reprise des cours est prévue pour le lundi 10 novembre 2025

-.

Lire aussi : «Demba Sindji» : Du lait maternel dans une plante

Cette plante est à la fois un antiparasite, antibiotique, anti-antalgique, antiamibien, anti-bronchite, anti-aphrodisiaque, anti-dysentérique et antispasmodique.

Lire aussi : Baby shower : La grossesse fêtée comme un trophée

Une cérémonie prénatale mondaine est célébrée et postée sur le Net pour honorer une future maman et l’aider à se préparer à l’arrivée de son bébé. La pratique commence à avoir pignon sur rue dans un certain milieu aisé dans notre société.

Les articles de l'auteur

Festival Rendez-vous chez nous : De beaux spectacles dans la rue

Si au départ le «Festival Rendez-vous chez nous» était concentré sur les masques et marionnettes, force est de constater que l’événement s’est beaucoup développé. De nos jours, il est devenu plus éclectique avec une programmation riche et variée, allant de la musique à la danse moderne..

Par Youssouf DOUMBIA


Publié mardi 11 novembre 2025 à 08:19

Cinéma : Le 2è épisode de «Bini Bana» réaffirme la souveraineté des noirs

Au moins 300 élèves de l’École fondamentale Bleu et Blanc de Missala, à une vingtaine de kilomètre de Bamako, ont assisté, vendredi dernier, à l’avant-première du 2è épisode du film Bini Bana de Zaidou Coulibaly. Ce long métrage de 90 minutes est une ode à la libération totale du joug colonial..

Par Youssouf DOUMBIA


Publié mardi 04 novembre 2025 à 14:01

Manuscrits anciens : L’ONG Savama-DCI montre sa contribution à l’année de la culture

La Sauvegarde et valorisation des manuscrits anciens pour la défense de la culture islamique (SAVAMA-DCI) est une ONG culturelle, qui a joué un rôle fondamental dans la préservation du patrimoine écrit au Mali. Dans le cadre de ses missions, elle a entrepris la construction de plusieurs bibliothèques dédiées à la conservation, protection et mise en valeur des manuscrits anciens..

Par Youssouf DOUMBIA


Publié jeudi 02 octobre 2025 à 13:23

4ē Grand prix d'Afrique de hippisme au Maroc : Enrichissante participation du Mali

La 4ē édition du Grand prix d'Afrique de hippisme se tient ces jours au Maroc avec la participation de plusieurs pays du continent dont le Mali..

Par Youssouf DOUMBIA


Publié samedi 13 septembre 2025 à 21:54

4è Grand prix d’Afrique de hippisme : Les turfistes Maliens pourront désormais parier sur courses marocaines

-.

Par Youssouf DOUMBIA


Publié vendredi 12 septembre 2025 à 20:26

Culture et Intelligence artificielle : Bamako Académie dévoile sa série « La voie du Donsoya »

On peut s’aventurer à dire que Kabakoo Academies ose une fusion avant-gardiste de l’Intelligence artificielle (IA) et de la culture, en présentant en exclusivité un film intitulé « La voie du Donsoya ». Il s’agit du tout premier film d’animation explorant la richesse du Donsoya, une institution sociale et une vision du monde multiséculaire d’Afrique de l’Ouest..

Par Youssouf DOUMBIA


Publié mardi 09 septembre 2025 à 17:02

31è anniversaire de PMU Mali : Les performances poussent à franchir un nouveau cap

L’entreprise a décidé de faire un clin d’œil aux parieurs en mettant en jeu un jackpot de 100 millions de Fcfa en deux tranches de 50 millions de Fcfa. Ce qui atteste de sa solidité financière.

Par Youssouf DOUMBIA


Publié mardi 02 septembre 2025 à 07:11

L’espace des contributions est réservé aux abonnés.
Abonnez-vous pour accéder à cet espace d’échange et contribuer à la discussion.
S’abonner