Jean-Claude Brou, gouverneur de la Bceao
Les
perspectives économiques au sein de l’Union économique et monétaire
ouest-africaine (Uemoa) restent favorables, mais demeurent tributaires de
l’évolution de la conjoncture internationale, de la situation sociopolitique et
sécuritaire, ainsi que des effets du changement climatique. Selon les dernières
prévisions de la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (Bceao), la
croissance du Produit intérieur brut de l’Union, en termes réels, ressortirait
à 6,5% en 2024, puis à 6,6% en 2025.
Cette embellie annoncée par l’institution
financière dans son rapport sur la politique monétaire dans l’Umoa, publié
vendredi 12 avril, serait notamment «impulsée par la bonne tenue des
productions extractives et manufacturières». Le rapport prévoit une réduction
des déficits budgétaires qui passeraient de 3,8% du PIB en 2024 à 3,0% du PIB
en 2025, après les 5,4% de 2023. Le repli attendu du déficit résulterait
notamment de la poursuite de la mise en œuvre des réformes liées à la
modernisation des administrations fiscales et douanières ainsi que la
rationalisation des dépenses publiques.
Le taux d’endettement des pays de
l’Union s’établirait, pour sa part, à 59,5% et 58,8% du PIB respectivement en
2024 et 2025, contre 59,6% en 2023. Et dans un contexte de détente des cours
mondiaux projetés des produits alimentaires et pétroliers, le taux d’inflation dans
l’Union, en moyenne annuelle, devrait baisser progressivement, passant de 3,7%
en 2023 à 2,8% en 2024, puis à 2,5% en 2025, en dessous de la cible de 3,0%.
La
balance des risques concernant les prévisions de l’inflation est orientée à la
hausse. Les risques d’une hausse de l’inflation ont trait à l’extension des
zones d’insécurité dans l’Union, à la persistance de la crise politique dans
certains pays de l’Union et à la survenance de chocs climatiques. La hausse du
niveau général des prix serait toutefois atténuée par le maintien de certaines
mesures des gouvernements en faveur de la préservation du pouvoir d’achat des
populations et par les relèvements des taux directeurs de la Banque centrale.
Par ailleurs, il est attendu une persistance de la tendance à la baisse des
prix des produits alimentaires importés, en phase avec le reflux des cours
internationaux. En effet, le rapport note que les échanges extérieurs de
l’Uemoa se solderaient par un excédent en 2024, après deux années consécutives
de déficit, en lien avec le repli des prix des produits alimentaires, ainsi que
la mise en production des plateformes pétrolières et gazières au Niger et au
Sénégal. Le solde global de la balance des paiements ressortirait excédentaire
de plus de 1.464 milliards de Fcfa en 2024 et de 1.874 milliards de Fcfa en
2025, après un déficit de 3.530 milliards de Fcfa en 2023.
Les cours des
matières premières exportées par les pays de l’Union devraient globalement
s’améliorer en 2024, avant de se replier légèrement en 2025. Cette hausse des
prix en 2024 serait liée aux perturbations des chaînes d’approvisionnement
induites par les tensions géopolitiques et aux conditions météorologiques moins
favorables pour la campagne 2023/2024 dans certaines régions du monde. Les
cours mondiaux des produits alimentaires importés par les pays de l’Uemoa
devraient se replier en 2024 et 2025.
Selon les prévisions du FMI et de la FAO,
l’indice des prix des produits de base alimentaires importés devrait baisser,
de 5,2% en 2024 et de 6,0% en 2025, après un recul de 9,8% en 2023.
L’orientation baissière serait due aux évolutions favorables de l’offre de
certains produits sur les marchés et à un ralentissement de la demande.
Les
spécialistes de la Bceao estiment que la situation sécuritaire et sociopolitique
actuelle ne devrait pas davantage se dégrader. En effet, les États se sont
engagés à renforcer la sécurité dans la région. Il a donc été retenu une
stabilisation de l’environnement sécuritaire sur la période de projection. À
l’exception du Mali, précise le rapport, tous les pays de l’Uemoa disposent
d’un programme économique et financier soutenu par le FMI. Le programme conclu
avec le Niger pourrait reprendre son cours normal au cours de l’année 2024.
Les
estimations provisoires indiquent une campagne agricole 2023/2024 aux résultats
relativement contrastés. Elles tablent sur une hausse de la production
céréalière de 2,1% dans la zone Uemoa par rapport à la campagne 2022/2023. La
hausse de la production serait de 16,4% au Sénégal, 10,0% en Côte d’Ivoire,
6,0% au Benin, 5,0% au Togo, 2,0% en Guinée Bissau et 2,9% au Burkina Faso.
Pour le Niger et le Mali, des baisses respectives de 13,0% et 1% sont attendues
pour ladite campagne. Les performances contrastées de la campagne agricole
2023/2024 dans certains pays de l’Union pourraient engendrer une remontée des
prix des céréales locales principalement dans les pays sahéliens de l’Union.
Les
projections macroéconomiques dans l’Union demeurent globalement favorables. Ces
perspectives de croissance restent toutefois entourées de risques baissiers
importants, liés notamment à la situation sociopolitique dans la sous-région et
à l’évolution des prix des matières premières, notamment des hydrocarbures et
des engrais. La dégradation des conditions météorologiques pourrait également
limiter l’offre de produits alimentaires dans l’Union.
Synthèse
Issa DEMBELE
L’épineuse situation de la société Énergie du Mali (EDM-SA), dont le modèle est jugé obsolète et qui demande des investissements lourds pour son redressement, mobilise les efforts des autorités. Plusieurs actions sont menées dans ce sens : des actions visant à améliorer la gouvernance a.
En 2023, des températures mondiales record de l’ordre de 1.4 degré Celsius (au-dessus des moyennes préindustrielles) ont entraîné davantage de vagues de chaleur et d’inondations, mais aussi des sécheresses à grande échelle..
«On est hors du pays, mais on sait que les choses avancent dans le bon sens». C’est en ces termes que le président du Haut conseil des Maliens établis au Sénégal, Salia Coulibaly, a salué la dynamique en cours dans notre pays..
Le nouveau président sénégalais partage la même vision que les autorités de la Transition sur le principe d’une coopération vertueuse, respectueuse et mutuellement avantageuse. En tout cas, le président du Conseil national de Transition (CNT), le colonel Malick Diaw, voit en lui un pana.
De dauphin en prison à la tête de la magistrature suprême du Sénégal. Les choses sont allées très vite pour le 5è président du Sénégal qui, à dix jours du scrutin, était en prison où il a été choisi comme dauphin du populaire opposant politique Ousmane Sonko, alors privé de ses droi.
Le président du Conseil national de Transition a pris part à cette cérémonie d’investiture. Le colonel Malick Diaw conduisait une forte délégation comprenant notamment le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Abdoulaye Diop et celui chargé des Maliens éta.