#Mali : Interventions chirurgicales : Les programmes peu impactés par le délestage

Si dans les structures hospitalières les programmes opératoires sont plus ou moins respectés, ce n’est pas souvent le cas dans d’autres établissements, où les malades attendent depuis plus de deux semaines pour une prise en charge chirurgicale

Publié vendredi 16 février 2024 à 09:36
#Mali : Interventions chirurgicales : Les programmes peu impactés par le délestage

 En moyenne, le Service de stomatologie et de chirurgie maxillo-faciale prend en charge quatre patients par jour

 

Nos compatriotes ne cachent pas leur préoccupation devant les délestages qui perturbent les activités dans presque tous les secteurs. Aujourd’hui, des rumeurs font croire que les programmes opératoires à froid, c’est-à-dire programmés, sont systématiquement annulés dans les établissements hospitaliers, faute d’électricité. Face à ces rumeurs persistantes, notre équipe de reportage s’est intéressée à la question pour dissiper les angoisses et inquiétudes que pourraient avoir les malades et autres usagers de ces établissements hospitaliers voire des Centres de santé de référence (Csref).

Au Centre national d’odonto-stomatologie (CNOS) Pr Hamady Traoré, le Service de stomatologie et de chirurgie maxillo-faciale fonctionne de 8 heures à 14 heures du lundi au vendredi. En moyenne, il prend en charge quatre patients par jour. Dans un couloir de l’établissement hospitalier, Sitan Coulibaly tient son enfant de quatre mois dans ses bras. Le bébé vient d’être opéré du bec de lièvre, il y a quelques heures. Selon sa mère, l’intervention s’est bien passée. «Nous n’avons rencontré aucune difficulté», affirme celle qui réside à Barouéli (Région de Ségou). Et de féliciter le personnel pour la qualité de l’accueil.

Aboudou Ouattara aussi est un parent au chevet de son enfant de trois ans atteint d’une malformation au niveau des lèvres. Lui non plus ne se plaint pas d’un quelconque désagrément. Le quadragénaire ressortissant de Niélébougou (Sikasso) fait même des bénédictions pour les praticiens. À quelques mètres plus loin, Frank Ofoegbu, un Nigérian résidant au Mali depuis six ans, témoigne de sa satisfaction dans la prise en charge de son enfant atteint également de bec de lièvre.

Le chef du Service de stomatologie et chirurgie maxillo-faciale explique que cette pathologie est prise en charge gratuitement par son établissement. Le Pr Amady Coulibaly indique clairement que le programme opératoire est correctement exécuté nonobstant les coupures d’électricité. Il assure que son service arrive à assurer le programme opératoire comme d’habitude.

«Le groupe électrogène nous permet de réaliser le programme opératoire de la semaine», assure le praticien. Mais il reconnaît que les hôpitaux de 3è référence souffrent aussi du délestage. Pr Amady Coulibaly invite les malades et autres usagers à comprendre le défi à relever en cette période de coupures fréquentes d’électricité.

 

MÊME LES SAMEDIS- Le Pr Boubacar Ba, directeur général du CHU-CNOS, explique que sa structure opère parfois même les samedis pour soulager les malades et aussi alléger le programme opératoire de la semaine. Il balaie d’un revers de la main les informations sur le report des interventions chirurgicales. Au CHU Gabriel Touré, le chef de service du bloc opératoire indique que souvent, les spécialités chirurgicales sont programmées les jeudis. Selon le Pr Mangané Moustapha, quand il y a une coupure d’électricité, le groupe électrogène prend le relais au plus tard dans les deux minutes qui suivent parce que les chirurgiens officient sur l’humain.

Le spécialiste en anesthésie réanimation explique les risques liés à une privation d’oxygène même pendant quatre minutes. «On veut que le groupe électrogène prenne le relais automatiquement à la seconde près», souhaite-t-il, avant d’insister sur l’importance de cette recommandation pour la vie du patient. Le chef de service du bloc opératoire confirme que les activités de son service ne sont pas impactées depuis qu’il est sur une ligne sécurisée.

«Nous arrivons à prendre en charge les dix personnes programmées par jour. Les déprogrammations sont rares», assure-t-il. Mais il souligne qu’il arrive que des familles demandent le report faute d’argent pour faire face aux frais de l’intervention chirurgicale. L’anesthésiste conseille aux usagers de se renseigner auprès des structures sanitaires pour éviter la désinformation.

Mais il reconnaît aussi qu’il y a deux mois, c’était une réalité. Durant ces mois, rappelle-t-il, le programme opératoire souffrait du délestage. «Le plus souvent, la coupure d’électricité survenait pendant que l’abdomen était ouvert. On allumait nos téléphones pour terminer l’opération chirurgicale. Beaucoup de malades ont vu les interventions chirurgicales reportées à la dernière minute», se souvient le praticien. Devant le service de traumatologie, Karamoko Traoré et d’autres visiteurs patientent. Il a passé une journée dans l’établissement au chevet de son frère victime d’une fracture au pied.

L’entrepreneur de profession dit n’avoir été soumis à aucune déprogrammation. «On a été satisfait de la prise en charge au niveau de la traumatologie. Les médecins s’occupent bien du patient», témoigne-t-il. Faut-il préciser que le CHU Gabriel Touré programme des malades de 7 spécialités chirurgicales.

Au Centre de santé de référence de la Commune V, au passage de notre équipe de reportage, mercredi aux environs de 10 heures, des malades attendaient impatiemment au niveau du service de la chirurgie générale.

«C’est insupportable ! Depuis 6 heures du matin, nous attendons en vain», fulmine Moussa Camara dont la sœur doit subir une intervention chirurgicale au niveau des yeux. Il indique à qui veut l’entendre son désarroi de voir sa sœur figurer depuis deux semaines sur une liste d’attente alors que les frais afférents à l’intervention ont été payés. Pour lui, c’est une excuse facile que de parler de délestage.

Dans le même Csref, Diaguili Touré au chevet d’un parent faisait aussi des incessants va-et-vient pour diligenter la prise en charge de sa tante. Il ne cache pas son amertume. «On a déjà dépensé beaucoup d’argent», se plaint-il. Dans cet établissement, les responsables n’ont pas souhaité communiquer sur la situation malgré notre instance. 

Mohamed DIAWARA

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