«Je ne
suis pas à l’aise de parler des menstrues et je n’en ai pas l’habitude. Mais,
je serai ravie de partager mon vécu avec vous. Il pourra servir de leçon à des
mères qui sont méfiantes quant à la communication avec leurs enfants sur la
gestion des règles», confie une jeune fille de 13 ans sous anonymat. La
communication mère et fille sur les menstrues reste toujours un tabou dans nos
familles. Par conséquent, de nombreuses jeunes filles préfèrent gérer
discrètement leurs menstrues loin des conseils parentaux.
Cette
adolescente que nous avons rencontrée dans une rue de Kalaban-coro Adeken,
avait l’habitude d’utiliser des morceaux de tissus pour la gestion de ses
menstrues. Elle dit avoir observé cette pratique à l’insu de sa mère pendant
plus d’une année. Après avoir découvert ses règles pour la première fois, elle
était surprise. Pour elle, cet écoulement de sang arrivait uniquement aux
adultes. Celle qui est l’aînée de sa famille affirme que personne ne lui avait
parlé des menstrues. Elle a appris à gérer cette hygiène sexuelle elle-même
jusqu’à ce jour où sa mère a découvert des traces de sang sur sa robe. Dès
lors, le tabou a été brisé. Sa maman a commencé à lui parler de l’hygiène
menstruelle.
Salimata
(nom d’emprunt) a vu ses règles pour la première fois dans une salle de classe.
Cette mauvaise surprise arrive à de nombreuses jeunes filles. «Je me rendais au
tableau pour la correction d’un exercice», se rappelle-t-elle. La stupéfaction
de mes camarades a provoqué la peur chez moi, une adolescente de 11 ans à
l’époque des faits. Selon elle, c’était un évènement terrifiant qui l’avait fait
pleurer. Salimata croyait qu’elle allait perdre la vie suite à cet incident.
Grâce aux conseils de sa sœur aînée, elle saura que la bonne gestion de ses
menstrues évitera de l’exposer à des dangers sanitaires.
Depuis ce jour, sa
sœur l’assiste dans la gestion de ses menstrues. La jeune fille témoigne
qu’elle n’a jamais vu sa mère parler de ce phénomène. Avant que Salimata ne
s’aperçoive de ses menstrues, elle se plaignait des maux de ventre et de tête,
des nausées et du grossissement de ses seins. «Ma sœur achetait des paquets de
serviettes hygiéniques chaque mois. Et je pleurais pour cela, car je me disais
qu’elle recevait plus de cadeaux que moi», se souvient-elle.
Les mères
sont toujours réticentes à échanger avec leurs filles sur la gestion des
menstrues. Une mère de famille que nous avons rencontrée à l’entrée du marché
de Gouana, dans la Commune rurale de Kalaban-coro, affirme que dans sa famille,
ils n’ont pas l’habitude de parler des menstrues. Elle est hésitante à aborder
le sujet avec nous. «J’ai trois filles à la maison dont la première a 18 ans.
Je ne leur parle pas de ces choses.
Cela est inconcevable. Quand ta fille
connaît les mêmes choses que toi, elle se croira ton égale. Elle ne te
respectera pas», martèle la ménagère, avant de poursuivre que les
communications sur les menstrues peuvent donner l’audace aux filles
d’entretenir des relations qui vont involontairement aboutir à des grossesses.
Celle qui est habillée en pagne wax déclare qu’elle attend jusqu’à ce que ses
filles voient leurs règles avant de leur apprendre l’hygiène menstruelle.
GROSSESSES
PRÉCOCES- M.S, une quinquagénaire, pense que les parents doivent parler des
règles à leurs filles afin d’éviter d’éventuels problèmes liés aux infections,
aux grossesses non désirées et à des maladies sexuellement transmissibles. Elle
ne souhaite pas que ses filles vivent leur époque où la quasi-totalité des
parents ne parlaient pas des menstrues aux enfants. «Les mères n’avaient pas
cette culture d’inculquer ces valeurs à leurs filles par crainte de voir
l’enfant commettre la fornication», rappelle la mère de deux enfants qui a
décidé de briser le tabou. «Ma première fille connaissait déjà le cycle
menstruel grâce à ses cours à l’école. J’ai approfondi ses connaissances sur le
sujet», fait-elle savoir. Justifiant que l’objectif était de mettre les enfants
à l’aise afin qu’elles soient ses confidentes.
Dr Djénéba
Diawara est une gynécologue au Centre de santé communautaire (Cscom) de
Djicoroni Para en Commune IV du District de Bamako. Elle explique que les
règles ou encore les menstrues sont des écoulements vaginaux à travers des
saignements qui surviennent chaque mois chez les femmes non enceintes. Sa durée
va relativement de 4 à 5 jours, précise-t-elle, avant d’ajouter que les règles
peuvent différer en fonction des femmes, elles sont soit rouges et fluides ou
marrons et granuleuses.
La
spécialiste en gynécologie indique que les signes les plus fréquents chez les
filles pendant les règles peuvent cependant être le gonflement de seins, les
douleurs musculaires, des acnés sur le visage, la diarrhée, le mal de tête et
la constipation. Dr Djénéba Diawara indique que les règles douloureuses
existent généralement chez les adolescentes et ces douleurs diminuent après 18
ans ou plus. Selon elle, les menstrues interviennent à un intervalle régulier
et indiquent le début d’un nouveau cycle. Cependant, poursuit-elle, le pouvoir
des règles permet d’identifier la période féconde du mois pour éviter ou
favoriser les grossesses.
La
praticienne du Cscom de Djicoroni Para soutient qu’une communication ouverte
sur les règles est nécessaire car c’est un phénomène naturel qui arrive à
toutes les jeunes filles normales à la puberté (10 à 14 ans). Elle affirme que
les mères doivent apprendre à leurs filles comment se comporter face aux
menstrues surtout la gestion de l’hygiène sexuelle. Le toubib prévient que
cette gestion est très importante pour éviter les infections. Elle invite les
filles à se tourner vers leurs mères en cas d’interruption brusque de leurs
règles dont les conséquences peuvent souvent être les grossesses non désirées.
Mahawa DEMBÉLÉ
Rédaction Lessor
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